Mali: la France bombarde Diabali et renforce son dispositif


Mardi 15 Janvier 2013 - 10:48
AFP


Bamako - es forces françaises ont bombardé mardi matin la localité de Diabali, dans l'ouest du Mali, prise la veille par les combattants islamistes, tandis que la France annonçait le déploiement à terme de 2.500 soldats


Mali: la France bombarde Diabali et renforce son dispositif
Le président François Hollande en visite à Abou Dhabi a déclaré que le nombre de militaires français engagés dans l'opération au Mali, où de nouvelles frappes dans la nuit ont "atteint leur objectif", était désormais de 750 et que leur nombre allait continuer à augmenter.

On précisait au ministère français de la Défense que Paris allait déployer "progressivement" 2.500 soldats pour lutter contre les groupes islamistes qui occupent le nord du Mali depuis neuf mois.

Une colonne d'une quarantaine de véhicules blindés français venus de Côte d'Ivoire est arrivée dans la nuit de lundi à mardi à Bamako, a indiqué à l'AFP le conseiller médias du détachement français dans la capitale malienne.

Selon lui, ces engins vont dans un premier temps y être cantonnés avant d'être engagés dans les combats qui opposent depuis vendredi ce qui reste de l'armée malienne, appuyée par des soldats français des forces spéciales, des hélicoptères et des avions français, aux islamistes armés dont certains liés à Al-Qaïda.

Sur le terrain, l'aviation française a bombardé dans la nuit de lundi à mardi la localité de Diabali, à 400 km au nord de Bamako, tuant plusieurs jihadistes, selon des témoins.

Lundi, les combattants islamistes étaient repassés à l'offensive dans l'ouest en s'emparant de cette ville. Cette attaque était dirigée par l'Algérien Abou Zeid, un des chefs d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), selon une source sécuritaire régionale.
réunion des chefs d'état-major ouest-africains

"Nous savions qu'il y aurait une contre-offensive vers l'ouest, d'autant plus que (c'est) là (que) se trouvent les éléments déterminés, les plus structurés, les plus fanatiques (...). Ils ont pris Diabali, une petite commune, après des combats importants" face à l'armée malienne, avait reconnu lundi le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian.

Mais dans le même temps, les jihadistes ont abandonné leurs fiefs dans le nord, comme Gao, soumise dimanche à d'intenses bombardements qui ont tué plus d'une soixantaine de combattants, selon des habitants et une source sécuritaire.

A Tombouctou, où aucune frappe aérienne n'a pour le moment été recensée, même constat: "Les moujahidine sont partis, ils ont vraiment peur", a constaté un résident de cette ville-phare de la culture musulmane en Afrique, où les jihadistes avaient détruit de nombreux mausolées.

Pour le porte-parole du groupe islamiste Ansar Dine (Défenseurs de l'islam), Senda Ould Boumama, il ne s'agit que d'un "retrait tactique", selon des propos publiés sur le site d'informations mauritanien Alakhbar (proche des islamistes mauritaniens).

La France - "en guerre contre le terrorisme" au Mali selon Jean-Yves Le Drian - avait bloqué vendredi la progression des groupes armés islamistes vers le centre du pays, avant de bombarder dimanche et lundi leurs positions dans le nord.

A New York, la France a obtenu dans la nuit la "compréhension et le soutien" des 14 membres du Conseil de sécurité, selon l'ambassadeur français Gérard Araud.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a également exprimé son soutien à l'opération française, tout en soulignant la nécessité d'une réconciliation politique dans le pays.

Le secrétaire général de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) Ekmeleddin Ihsanoglu a appelé de son côté mardi à un "cessez-le-feu immédiat" au Mali, membre de l'organisation, et à un retour aux négociations entre Bamako et les islamistes sous le parrainage du Burkina Faso.

A Bamako, les chefs d'état-major des armées ouest-africaines devaient se réunir mardi pour préparer l'envoi d'une force de quelque 3.000 hommes devant prendre le relais de la France.

Les premières troupes, envoyées par le Nigeria seront au Mali "avant la semaine prochaine", a annoncé lundi le président nigérian Goodluck Jonathan.

Le Nigeria doit fournir 600 hommes. Niger, Burkina Faso, Togo et Sénégal ont également annoncé l'envoi chacun d'environ 500 hommes, le Bénin 300, la Guinée et le Ghana environ 120 chacun.

Selon le président nigérien Mahamadou Issoufou, 500 soldats maliens qui s'étaient repliés avec le colonel Alhaji Ag Gamou en 2012 au Niger face à l'avancée des islamistes pourraient reprendre le combat contre eux.


           

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