Mandat de Macky Sall: réduira, ne réduira pas, les Sénégalais brûlent d'impatience


Mercredi 13 Janvier 2016 - 10:59
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Le président sénégalais a promis de réduire son mandat présidentiel passant de 7 ans en 2019 à 5 ans en 2017.


L’espace politique sénégalais bouillonne depuis quelques jours. Un seul sujet est sur toutes les lèvres : celui de la réduction du mandat de Macky Sall passant de 7 ans en 2019 à 5 ans en 2017, promis par le président et attendus par les sénégalais, selon les propos recueillis par Anadolu.

Alors que nombre de présidents africains briguent ou ont affiché l’intention de briguer des mandats jugés « anti-constitutionnels » provoquant des révoltes, Sall, dans son adresse à la nation, le 31 décembre dernier a, une nouvelle fois, promis de réduire son mandat présidentiel, par souci de «démocratie» et d'alternance du pouvoir.
Pour ce faire, le président avait indiqué qu’il proposerait des réformes institutionnelles aux Sénégalais et qu’il soumettrait le projet au Conseil constitutionnel pour avis.

Des propos que le chef de l’Etat avait déjà tenu lors de sa campagne électorale pour la présidentielle en 2012, puis en mars dernier. Sall avait alors déclaré qu’aussitôt il recevrait l’aval du Conseil, il soumettrait, dès mai 2016, cette question de réduction du mandat, à un référendum.
Depuis, le pays est en attente d'une initiative de Sall auprès de la Cour.
Assis devant un kiosque à journaux à Dakar, Souleymane Fall, se dit « lassé », par l’actualité qui fait la « Une » de tous les quotidiens du pays.
«Depuis le début du mois de janvier, les échanges des hommes politiques ne tournent qu’autour de la réduction du mandat du président de la République. Il est temps que le président clos ce débat une bonne fois pour toute !» lance à Anadolu cet ancien employé d’une société de pêche.
Mais pour Awa Faye, une jeune militante politique « l’enjeu est crucial ».

«Les réformes sont importantes pour le devenir de notre pays. Le président a clairement dit qu’il va réduire son mandat. Les gens doivent être patients. S’ils ne respectent pas son engagement, les Sénégalais ont d’autres canaux pour le sanctionner», souligne la jeune femme qui estime qu’il est normal que ce débat nourrisse l’actualité.
«Le président a fait une déclaration. Les citoyens doivent l’observer pour voir s’il ira jusqu’au bout. Nous devons d’abord attendre l’avis du Conseil constitutionnel. Si le conseil donne un avis défavorable, les citoyens pourront réagir en fonction de l’attitude que le président adoptera », surenchérit Mor Seck, 64 ans, rencontré en place publique.
Pour l’opposition et une frange de la société civile, le constat est clair : le président Sall, se doit de respecter sa promesse et entreprendre rapidement les réformes.
« Si le président ne respecte pas son engagement, le Pds et ses alliés trouveront les moyens de le pousser à organiser les élections en 2017 », a mis en garde Babacar Gaye, le Porte-parole du Parti démocratique sénégalais (Pds) dans un entretien accordé à Anadolu.
« Les acteurs politiques et la société civile veulent le retour du quinquennat », a ajouté M. Gaye.
Le président Sall est, quant à lui, monté au créneau à nouveau, samedi, pour revenir sur les réformes qu’il a annoncées lors de son adresse à la nation.
« Mon seul objectif, dans ce projet de réformes est de renforcer l’Etat de droit et d’approfondir la démocratie », a déclaré le président lors d’une cérémonie religieuse qui a eu lieu à Louga, une ville situé à 202 km de Dakar.
« J’ai annoncé des réformes et j’ai entamé des consultations. Que les gens me soutiennent et arrêtent les spéculations. Ce ne sont pas les débats sur les plateaux de télévisions et de radios qui me feront changer de trajectoire. J’irai sans pression, jusqu’au bout de ma logique », a ajouté le chef de l’Etat sénégalais.
Macky Sall a demandé aux personnes qui « s’agitent » de « garder leur sérénité » et attendre le moment venu « pour apprécier. »
« Il ne sert à rien d’anticiper », a-t-il encore dit.
Quatrième président de la République du Sénégal, Macky Sall a remporté sa première présidentielle en 2012, après être arrivé, dans un premier temps, en deuxième position du premier tour, avec 26,58 % des voix, contre 34,81 % au président sortant Abdoulaye Wade, alors candidat pour un 3e mandat.


           

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