Maroc: Les leaders du Hirak du Rif condamnés à 20 ans de prison ferme


Mercredi 27 Juin 2018 - 11:35
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Les meneurs du "Hirak", le mouvement de contestation sociale qui a agité le Maroc en 2016-2017, ont été condamnés mardi soir à Casablanca à des peines allant jusqu'à 20 ans de prison, au terme d'un procès qui a duré huit mois, ont rapporté mercredi des médias locaux et étrangers.


"Au bout de 8 mois de procès et 85 audiences, la chambre criminelle de la Cour d’appel de Casablanca a prononcé dans la soirée du 26 juin les peines contre les 53 détenus du Hirak à la prison casablancaise d’Oukacha", indique le site marocain d'information "Telquel".

Nasser Zafzafi, le leader du Hirak et trois autres meneurs de ce mouvement de contestation déclenché le 26 octobre 2016, à savoir, Nabil Ahamjik, Ouassim Boustati et Samir Ighid écopent de 20 ans de prison ferme, précise le média marocain, ajoutant "qu'accusés d’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat par un attentat ayant pour but de porter la dévastation et le massacre (article 201 du Code pénal), ils encouraient jusqu’à la peine de mort".

Zakaria Adahchour, Mohamed Haki et Mohamed Bouhnouch ont, quant à eux, été condamnés à 15 ans de réclusion ferme, rapporte la même source.

Six autres accusés ont été condamnés à une peine de 10 ans de prison ferme et neuf autres à 5 ans de prison ferme, ainsi qu’une amende de 2000 dirhams, note encore le site marocains, ajoutant que le reste des peines varie entre un et 3 ans de prison ferme.

"La Cour doit encore statuer sur le sort de Hamid El Mahdaoui, journaliste et directeur de publication du site Badil.info, dont le dossier a été séparé de celui des 53 autres. Poursuivi pour non-révélation d’attentat contre la sûreté de l’Etat, en vertu de l’article 209 du Code pénal, il encourt jusqu’à 5 ans de prison ferme", précise la même source, ajoutant que s"on procès reprend le jeudi 28 juin. Le verdict devrait tomber le même jour après mise en délibéré du procès".

"L'annonce du verdict, dans la nuit de mardi à mercredi, plusieurs tentatives de manifestations ont été réprimées par la police à Al-Hoceima et à Imzouren, selon des sources locales. Sur les réseaux sociaux, beaucoup ne cachaient pas leur colère ou leur amertume face à un verdict d’une telle sévérité, et au moment où le pays est confronté à des revendications sociales grandissantes", rapporte le quotidien français "Le Monde". 

Le Hirak, mouvement de contestation sociale qui avait agité le nord du Maroc en 2016-2017, s'est déclenché au lendemain de la mort, le 28 octobre 2016, de Mohcine Fikri, un jeune vendeur de poisson d’Al-Hoceima (région du Rf), broyé par une benne à ordures alors qu'il tentait d’empêcher la police de détruire sa marchandise, saisie par des agents de sécurité.

La mort de Fikri a déclenché une colère populaire dans la région, exprimée par une série de manifestations en 2016-2017, pour exiger plus d'équité sociale et le développement de la région du Rif. Durant le printemps 2017, les autorités mettent fin au mouvement de contestation et arrêtent des centaines de personnes.


           

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