Maurice Barthélémy emballe Hollywood avec son humour "contidien"


Jeudi 14 Avril 2011 - 11:41
AFP


Los Angeles - Maurice Barthélémy, ex-membre des Robins des Bois passé au cinéma, a présenté son film "Low cost" en avant-première dans le cadre de COL-COA, le festival du film français à Hollywood, séduisant les Américains avec son humour "contidien", dopé aux références anglo-saxonnes.


Maurice Barthélémy
Maurice Barthélémy
Pour sa toute première projection publique --le film sortira en France le 8 juin--, Maurice Barthélémy, déjà passé derrière la caméra pour "Casablanca Driver" (2004) et "Papa" (2005), attendait avec un mélange de crainte et d'impatience l'accueil du public américain.

"C'était casse-gueule", dit-il. "La comédie française s'exporte mal aux Etats-Unis, l'humour français est un humour particulier, qui n'est pas souvent compris", explique-t-il à l'AFP. Les rires francs du public l'ont rassuré.

"Je crois que j'ai un humour plus anglo-saxon que français, au final. Ce qui n'est pas étonnant, car ce qui m'inspire, en tant que spectateur, ce sont les comédies de Judd Appatow, les Monty Python, Woody Allen, Mel Brooks... Donc j'ai forcément ces gens en tête quand je fais un film comme celui-là."

"Low Cost" raconte le voyage catastrophe des passagers d'une compagnie à bas coût, bloqués dans l'avion en Tunisie après la faillite de la compagnie aérienne. Un espion industriel psychotique (Jean-Paul Rouve) s'improvise leader des mécontents, avec la complicité d'une hôtesse de l'air (Judith Godrèche) et d'un pilote d'Air France retraité (Gérard Darmon).

On pense évidemment au film-culte "Y'a-t-il un pilote dans l'avion?" (1980), qui alignait lui aussi les gags à un rythme infernal.

Pour qualifier son style, le cinéaste réfute le terme d'humour "décalé", préférant celui de "contidien". "C'est un humour de référence, avec beaucoup de clins d'oeil à d'autres films, un humour +contidien+, mélange d'humour et de connerie" dit-il.

"Je ne veux pas qu'il y ait de malentendu", précise-t-il. "Ce n'est pas un film très grand public et familial. Il s'adresse aux 20-45 ans, qui ont été habitués à cet humour avec Les Nuls, Kad et Olivier ou Les Robins des Bois".

Le film, selon son réalisateur, était "casse-gueule" à plus d'un titre.

"Déjà, quand on fait une comédie en France, on part avec un handicap, parce que la comédie y est toujours un peu regardée de travers", dit-il.

"Ensuite, en tournant dans un véritable avion, on avait très peu d'axes différents pour la caméra. Et puis mettre tant d'acteurs en jeu et raconter tellement d'histoires à la fois, ce n'était pas facile non plus".

Judith Godrèche, qui ajoute une nouvelle comédie à sa filmographie, confirme en riant que le tournage fut "assez difficile. Il faisait horriblement chaud, on était confinés dans un espace extrêmement petit, donc c'était assez tendu. Nous étions contents d'être là, mais il fallait rester... vivants!"

L'actrice, qu'on verra à l'été dans le prochain film d'Emmanuel Mouret, "L'Art d'aimer", est ravie d'investir des univers aussi variés.

"J'ai la chance d'interpréter des personnages extrêmement différents, à la fois physiquement, dans leur tempérament et leur caractère", déclare-t-elle à l'AFP. "Ca me fait du bien de passer de +Potiche+ à "Low cost+, puis à Emmanuel Mouret, c'est rafraîchissant. J'ai le sentiment de ne pas faire de sur-place".

Avec Maurice Barthélémy --qu'elle avait dirigé dans sa première réalisation "Toutes les filles pleurent" (2010)--, elle ne s'est pas sentie "missionnée pour faire rire. Je ne suis pas dans la conscience du résultat ni dans la volonté d'obtenir un effet. Si j'étais dans cette conscience-là, je perdrais mes moyens. C'est dans l'abandon que je me retrouve", assure-t-elle.


           

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