Medvedev en Mongolie, où la Russie tente de retrouver une influence


Mardi 25 Août 2009 - 12:33
AFP


Oulan Bator - Le président russe Dmitri Medvedev a entamé mardi une visite de deux jours en Mongolie, un ancien satellite de l'Union soviétique, où la Russie tente de retrouver une influence en nouant notamment des accords économiques.


Dmitri Medvedev et Tsakhiagiin Elbegdorj
Dmitri Medvedev et Tsakhiagiin Elbegdorj
Le voyage de M. Medvedev, qui intervient trois mois après une visite du Premier ministre Vladimir Poutine, montre la volonté de Moscou de retrouver son influence passée dans ce pays de moins de trois millions d'habitants riche en cuivre, charbon et or.

A cette occasion, Oulan Bator et Moscou ont signé un accord pour créer une co-entreprise afin d'exploiter une mine d'uranium à Dornod, dans l'est.

Le président russe a estimé que c'était une bonne illustration des "nouveaux projets utiles pour nos pays".

Son homologue mongol Tsakhiagiin Elbegdorj, élu en mai, a jugé que la visite du numéro un russe "permettra le développement des relations bilatérales à un niveau stratégique".

Selon les Russes, c'est la première fois que la Mongolie accepte la création d'une co-entreprise avec une société étrangère pour exploiter et transformer l'uranium.

"La Russie est la première. C'est un signal politique important", a déclaré Sergueï Kirienko, responsable de Rosatom, l'Agence fédérale russe de l'énergie atomique.

Atomredmetzoloto, une filiale de Rosatom, et Mon-Atom vont créer une co-entreprise à 50-50 qui sera officiellement lancée à la fin de l'année.

L'accord concerne pour l'instant seulement la mine située à Dornod, sans exclure d'autres endroits à l'avenir, a précisé M. Kirienko, qui a refusé de donner le montant exact de l'accord.

Selon lui, la Russie investira des "centaines de millions" de dollars.

Mardi, les deux présidents ont également signé une déclaration de partenariat stratégique.

Avant la visite de M. Medvedev, la télévision officielle mongole a affirmé qu'Oulan Bator, qui dépend majoritairement des importations énergétiques russes, cherchait également à négocier des rabais sur le prix du pétrole et du gaz.

Entre le début des années 1920 et 1992, date des premières élections démocratiques, la Mongolie, l'un des pays les plus pauvres d'Asie, a vécu dans l'ombre du grand frère soviétique. Depuis, les Mongols se sont rapprochés notamment des Etats-Unis.

Selon les observateurs, les visites successives de Poutine et de Medvedev illustrent la volonté de la Russie de retrouver de l'influence, en particulier dans le domaine économique.

"Apparemment, quelqu'un a réalisé en Russie que si nous n'étions pas présents en Mongolie, la place serait prise rapidement par les Japonais, les Chinois ou les Américains", estime Roustam Sabirov, expert de la Mongolie à l'Institut des études asiatiques et africaines de l'Université d'Etat de Moscou.

MM. Medvedev et Elbegdorj doivent également lancer les cérémonies officielles marquant le 70e anniversaire de la victoire des troupes soviétiques sur les Japonais, avant la seconde Guerre mondiale.

"Nous n'oublierons jamais que c'est grâce au soutien des soldats soviétiques que la Mongolie a conservé sa liberté et son indépendance", a dit, dans la presse locale, le ministre mongol des Affaires étrangères Sukhbaatar Batbold.

Selon les chiffres officiels, plus de 18.500 soldats soviétiques et mongols avaient trouvé la mort lors de cette bataille en 1939 près de la rivière Khalkhyn Gol. Environ 60.000 militaires japonais avaient été tués.


           

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