Merkel élue pour un troisième mandat de chancelière d'Allemagne


Mardi 17 Décembre 2013 - 16:18
AFP


Berlin - Près de trois mois après les législatives allemandes, la conservatrice Angela Merkel a été réélue chancelière mardi par les députés pour un troisième mandat de quatre ans, à la tête d'une "grande coalition" avec les sociaux-démocrates.


Angela Merkel, 59 ans, qui dirige depuis 2005 la première puissance économique européenne et était arrivée en tête des législatives du 22 septembre, a rassemblé comme prévu une écrasante majorité lors d'un vote à bulletins secrets au Bundestag.

Elle a obtenu 462 voix sur 621 votants, alors que sa nouvelle majorité réunissant conservateurs (CDU/CSU) et sociaux-démocrates (SPD) compte 504 sièges sur un total de 631. Elle a obtenu 74% des suffrages exprimés.

"J'accepte le vote et je vous remercie pour la confiance accordée", a déclaré Mme Merkel, juste après l'annonce des résultats.

Vêtue d'un tailleur-pantalon noir, Angela Merkel, sourire retenu, a reçu un bouquet de fleurs dont elle s'est rapidement débarrassé, avant de se rendre chez le président fédéral, Joachim Gauck, qui l'a officiellement nommée chancelière.

Elle devait ensuite revenir au Bundestag prêter serment.

Juste avant le début du vote, les députés avaient respecté une minute de silence en mémoire de l'ancien président sud-africain et icône de la lutte anti-apartheid, Nelson Mandela, mort le 5 décembre.

L'Union chrétienne-démocrate CDU et sa branche bavaroise CSU, comptent ensemble 311 sièges à l'issue des élections du 22 septembre, et le Parti social-démocrate (SPD), avec qui elle a conclu un accord de coalition, 193 sièges.

Il aura fallu près de trois mois --un record-- pour mettre sur pied le nouveau gouvernement de la première économie européenne.

Il tiendra son premier conseil des ministres en fin de journée.

Le nouveau gouvernement s'est accordé sur un programme qui prévoit notamment l'instauration d'un salaire minimum universel de 8,50 euros brut de l'heure.

L'amélioration des petites retraites et un mécanisme de limitation de la hausse des loyers figurent aussi au programme.

Mercredi matin, la chancelière interviendra devant les députés avant le sommet européen de Bruxelles du lendemain. Ensuite, elle dînera à Paris pour son premier déplacement à l'étranger, en France comme le veut la tradition.

"Un partenaire juste"

La chancelière a promis lundi que les conservateurs, qui disposeront des principaux leviers du pouvoir, seraient "un partenaire juste" dans leur alliance avec l'adversaire d'hier, le SPD.

Dans la gestion de la crise de l'euro, les deux camps avaient tiré dans le même sens ces dernières années, le SPD votant tous les plans de sauvetage présentés par Mme Merkel.

"Une grande coalition est une coalition pour de grandes tâches", a-t-elle insisté, affirmant qu'elle voulait s'assurer que les gens aillent mieux en 2017 qu'aujourd'hui, comme elle l'a promis durant sa campagne.

Outre le poste de chancelier, les conservateurs disposent du maroquin stratégique des Finances, avec le vétéran Wolfgang Schäuble, 71 ans. Ils dirigent aussi la Défense et l'Intérieur tandis que le SPD a notamment obtenu, outre la diplomatie, le ministère du Travail.

Le chef du SPD, Sigmar Gabriel, hérite du titre honorifique de vice-chancelier et prendra la tête d'un grand ministère de l'Economie et de l'Energie.

Il est chargé du délicat dossier de la transition énergétique, l'un des plus gros chantiers de l'Allemagne pour les années à venir.

Mme Merkel, plébiscitée en Allemagne mais décriée dans les pays du sud de l'Europe pour sa défense d'une politique de stricte austérité, a dû longuement batailler pour former un gouvernement malgré le score triomphal de son camp (41,5%) aux législatives du 22 septembre.

Privée de son allié libéral chassé du Bundestag en raison de son score trop faible, elle a dû mener de longues et âpres négociations avec les sociaux-démocrates pour élaborer un programme commun de gouvernement --plus de 180 pages-- signé par les partis concernés et qui les engage pour les quatre prochaines années.

Samedi, le dernier obstacle à la formation de la "grande coalition" avait été levé. Les adhérents du SPD, appelés à se prononcer par un vote par correspondance, avaient approuvé à une large majorité (76%) la participation de leur parti au gouvernement Merkel 3.

Le premier gouvernement Merkel (2005-2009) était déjà une "grande coalition".


           

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