Mia Farrow : D’actrice à activiste


Mardi 14 Avril 2009 - 10:29
canoe.ca/George Kalogerakis


Elle n’a vu qu’un seul film l’année dernière. Pourquoi cette actrice très connue a-t-elle complètement abandonné l’industrie qui l’a rendue célèbre? Parce qu’elle veut maintenant changer le monde.


Mia Farrow : D’actrice à activiste
L’activiste de 64 ans (et ambassadrice de bonne volonté pour l’Unicef) sera à Montréal mercredi prochain pour le Sommet du millénaire au Palais des congrès, un événement d’envergure internationale qui rassemble les figures de proue de l’engagement social afin de trouver des solutions à la pauvreté extrême et d’encourager les gens à venir en aide aux pays du Tiers-Monde.
Nous avons contacté Mia Farrow à son domicile, près de New York, pour lui poser quelques questions.
On dirait que vous passez plus de temps à être activiste qu’à faire des films.
Les films, c’est terminé. Il faut que je fasse ça maintenant.
Vous ne ferez plus jamais de films ?
Il ne faut jamais dire jamais, mais en ce moment, ce n’est pas ma priorité. Je sais à quel point je suis chanceuse de ne pas avoir à travailler.
Quand avez-vous décidé que c’était fini ?
Je ne m’en suis même pas rendu compte. Depuis ma visite au Darfour en 2004, je ne vis que pour l’activisme. C’est à ce moment-là que j’ai réalisé que j’avais été témoin d’une situation complètement inacceptable. Je n’ai regardé qu’un ou deux films au cours des 10 dernières années. Je préfère lire. Ça ne me manque pas du tout. (NDLR Le seul film qu’elle a regardé l’an dernier s’appelle Lust, Caution, un thriller chinois avec du contenu sexuel explicite qui a remporté plusieurs prix.)
Vous êtes passée du monde de la célébrité aux camps de réfugiés au Darfour et à la pauvreté extrême en Haïti.
Le contraste entre les deux est tout simplement révoltant. Je dois apporter ma contribution comme être humain. Il y a tant de choses à faire. Je me sens comme si j’avais passé des années à me cogner la tête contre un mur. J’ai adopté 10 enfants qui vivaient dans des circonstances difficiles, mais ce n’est pas suffisant.
Quel est le pire endroit au monde en ce moment pour des enfants ?
En général, on s’entend pour dire que c’est au Darfour et ça risque de se détériorer encore davantage avec l’expulsion de 17 organisations d’aide internationale. Encore quelques semaines et ils auront épuisé toutes les réserves de nourriture. Seules les Nations Unies sont toujours sur place. On parle de plus d’un million de personnes sans nourriture, sans eau potable, sans soins médicaux dans des camps déjà en affreuse condition. Le moment est bien choisi pour aller à ce sommet à Montréal. Ça va nous permettre de voir si d’autres groupes peuvent s’y rendre pour combler le vide. Nous sommes probablement en train d’assister à une sorte de génocide au Darfour. Le nombre de morts pourrait surpasser de loin celui du génocide rwandais.
Il s’agira de votre troisième visite à Montréal lors du Sommet du millénaire ?
Le sommet, c’est un autre joyau de la couronne canadienne. Félicitations au Canada et à Daniel (NDLR Germain, l’organisateur du Sommet. Il est également le fondateur du Club des petits déjeuners du Québec, qui sert plus de deux millions de repas aux enfants à l’école). Daniel est une perle rare de l’engagement social. Je pense aussi à Roméo Dallaire , les Canadiens ont raison d’être fiers de lui. (NDLR Le général Dallaire était responsable des troupes des Nations Unies au Rwanda).
Est-ce que vous avez déjà rencontré Craig et Mark Kielburger, deux Ontariens qui mènent une campagne internationale contre la pauvreté infantile ?
Ce sont des héros. J’espère pouvoir emmener deux de mes enfants au Kenya pour construire des écoles pour un de leurs projets.


           

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