Ce jour-là, Annecy, Grenoble, Nice et Pelvoux vont présenter leur candidature à l'organisation des Jeux olympiques d'hiver de 2018, devant le Comité national olympique du sport français (CNOSF). Celui-ci désignera une de ces localités pour la présenter au Comité international olympique (CIO). Après une longue enquête, le CIO choisira la lauréate en 2011 parmi les villes candidates : Munich (Allemagne), Genève (Suisse), Denver (Etats-Unis), PeyongChang (Corée du Sud), et la ville française sélectionnée.
Les JO sont de plus en plus contestés en raison de leur impact sur l'environnement. La région de Turin (jeux d'hiver 2006) a hérité d'infrastructures inutiles, qui ont défiguré plusieurs montagnes. La préparation de la ville de Sotchi, en Russie, (jeux d'hiver 2014) se fait en coulant du béton. Même Vancouver, au Canada, (jeux d'hiver 2010), qui se veut écologiquement exemplaire, suscite une vive opposition, notamment des tribus indiennes qui protestent contre la construction du réseau routier sur leurs terres.
"Comme toute activité, les Jeux olympiques ont un impact environnemental global, constate Theodore Oben, du Programme des Nations unies pour l'environnement, à Nairobi (Kenya). Ils impliquent des constructions, un développement massif des transports, des émissions de gaz à effet de serre, en raison du grand nombre de visiteurs. Il nous faut chercher à minimiser ces impacts."
L'environnement est ainsi devenu un des "piliers" du CIO, qui a publié un Agenda 21 en 1999. Mais de plus en plus de mouvements écologistes jugent cet effort insuffisant et contestent la légitimité des JO. "Il n'est pas possible d'avoir un événement d'une telle dimension spectaculaire sans un impact dommageable pour l'environnement - et pour les finances des villes hôtes", dit Gwendoline Delbos-Corfield, élue Verts de Grenoble.
A Grenoble, justement, les Verts et un comité anti-olympique ont lancé une campagne vigoureuse contre la candidature de la préfecture de l'Isère. Dans un dossier solidement documenté, les Verts observent que la procédure de sélection des villes par le CIO utilise un logiciel d'analyse, Decision Matrix. Or, ce logiciel accorde au paramètre environnemental le coefficient le plus faible dans la prise de décision. "C'est exact, reconnaît Laurent Chabaud, directeur général du CNOSF. Mais ce logiciel évolue, et dans sa prochaine version, il donnera un coefficient plus fort à l'environnement."
La candidature de Grenoble est exemplaire en ce sens que, pour la première fois, le débat sur sa légitimité porte sur l'environnement. "Ce seront les premiers Jeux sans émissions de carbone, assure le maire Michel Destot (PS). Tous les déplacements se feront par train, cars ou télécabines électriques." "Opération marketing !, répond Gwendoline Delbos-Corfield. J'attends de voir que les officiels du CIO prennent le bus... Quant au maire, il se déplace toujours en voiture avec chauffeur."
Diminution de l'enneigement
La mairie explique aussi que presque aucune infrastructure sportive ne devra être construite, et qu'elles seront toutes réutilisées pour les activités sportives des habitants. Quant aux constructions du village olympique, elles seront reconverties en logements sociaux. "Nous avons un fort besoin de tels logements, dit M. Destot. Je suis socialiste, cela me préoccupe." A quoi Mme Delbos-Corfield rétorque que les JO ne changeront pas les conditions de financement de ces logements. Les Verts soulignent qu'à Londres les besoins de financement des JO de 2012 ont explosé et placent la capitale britannique dans une situation financière délicate.
Enfin, le changement climatique remet en cause les JO d'hiver, du fait de la diminution de l'enneigement. Dans le Vercors (où les épreuves de ski de fond sont prévues), la neige manque souvent. Qu'en sera-t-il en 2018 ? Faudra-t-il généraliser la neige artificielle, au bilan écologique très négatif ? Au CNOSF, on ne répond pas. "Notre position sur la neige artificielle n'est pas tranchée, dit M. Chabaud. Notre métier, c'est le sport." A Nairobi, M. Oben constate diplomatiquement : "Le changement climatique est un problème d'une importance croissante pour les organisateurs des Jeux."
Faudrait-il aller jusqu'à arrêter les JO ? "Cela pose tellement de questions que je ne peux pas vous répondre tout de suite", dit Mme Delbos-Corfield. Le CIO peut respirer, le principe même des JO, pour l'instant, n'est pas mis en cause.
Les JO sont de plus en plus contestés en raison de leur impact sur l'environnement. La région de Turin (jeux d'hiver 2006) a hérité d'infrastructures inutiles, qui ont défiguré plusieurs montagnes. La préparation de la ville de Sotchi, en Russie, (jeux d'hiver 2014) se fait en coulant du béton. Même Vancouver, au Canada, (jeux d'hiver 2010), qui se veut écologiquement exemplaire, suscite une vive opposition, notamment des tribus indiennes qui protestent contre la construction du réseau routier sur leurs terres.
"Comme toute activité, les Jeux olympiques ont un impact environnemental global, constate Theodore Oben, du Programme des Nations unies pour l'environnement, à Nairobi (Kenya). Ils impliquent des constructions, un développement massif des transports, des émissions de gaz à effet de serre, en raison du grand nombre de visiteurs. Il nous faut chercher à minimiser ces impacts."
L'environnement est ainsi devenu un des "piliers" du CIO, qui a publié un Agenda 21 en 1999. Mais de plus en plus de mouvements écologistes jugent cet effort insuffisant et contestent la légitimité des JO. "Il n'est pas possible d'avoir un événement d'une telle dimension spectaculaire sans un impact dommageable pour l'environnement - et pour les finances des villes hôtes", dit Gwendoline Delbos-Corfield, élue Verts de Grenoble.
A Grenoble, justement, les Verts et un comité anti-olympique ont lancé une campagne vigoureuse contre la candidature de la préfecture de l'Isère. Dans un dossier solidement documenté, les Verts observent que la procédure de sélection des villes par le CIO utilise un logiciel d'analyse, Decision Matrix. Or, ce logiciel accorde au paramètre environnemental le coefficient le plus faible dans la prise de décision. "C'est exact, reconnaît Laurent Chabaud, directeur général du CNOSF. Mais ce logiciel évolue, et dans sa prochaine version, il donnera un coefficient plus fort à l'environnement."
La candidature de Grenoble est exemplaire en ce sens que, pour la première fois, le débat sur sa légitimité porte sur l'environnement. "Ce seront les premiers Jeux sans émissions de carbone, assure le maire Michel Destot (PS). Tous les déplacements se feront par train, cars ou télécabines électriques." "Opération marketing !, répond Gwendoline Delbos-Corfield. J'attends de voir que les officiels du CIO prennent le bus... Quant au maire, il se déplace toujours en voiture avec chauffeur."
Diminution de l'enneigement
La mairie explique aussi que presque aucune infrastructure sportive ne devra être construite, et qu'elles seront toutes réutilisées pour les activités sportives des habitants. Quant aux constructions du village olympique, elles seront reconverties en logements sociaux. "Nous avons un fort besoin de tels logements, dit M. Destot. Je suis socialiste, cela me préoccupe." A quoi Mme Delbos-Corfield rétorque que les JO ne changeront pas les conditions de financement de ces logements. Les Verts soulignent qu'à Londres les besoins de financement des JO de 2012 ont explosé et placent la capitale britannique dans une situation financière délicate.
Enfin, le changement climatique remet en cause les JO d'hiver, du fait de la diminution de l'enneigement. Dans le Vercors (où les épreuves de ski de fond sont prévues), la neige manque souvent. Qu'en sera-t-il en 2018 ? Faudra-t-il généraliser la neige artificielle, au bilan écologique très négatif ? Au CNOSF, on ne répond pas. "Notre position sur la neige artificielle n'est pas tranchée, dit M. Chabaud. Notre métier, c'est le sport." A Nairobi, M. Oben constate diplomatiquement : "Le changement climatique est un problème d'une importance croissante pour les organisateurs des Jeux."
Faudrait-il aller jusqu'à arrêter les JO ? "Cela pose tellement de questions que je ne peux pas vous répondre tout de suite", dit Mme Delbos-Corfield. Le CIO peut respirer, le principe même des JO, pour l'instant, n'est pas mis en cause.