Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane a connu une ascension fulgurante marquée par des réformes économiques, sociales et religieuses inédites dans ce pays pétrolier ultraconservateur, mais aussi par de nombreux actes de répression dénoncés comme de l'autoritarisme.
Celui qu'on surnomme MBS, le jeune "roi en attente" de la monarchie la plus puissante du Golfe, veut attirer les investisseurs étrangers en projetant l'image d'une Arabie saoudite "ouverte" et "modérée" afin de bâtir une économie moins dépendante du pétrole.
Depuis 2015, il a écarté ses rivaux pour consolider son pouvoir et n'a pas hésité à ordonner des centaines d'arrestations dans les milieux religieux, intellectuels, économiques et au sein même de la famille royale, des mesures qualifiées de "modernisation de l'autoritarisme" par Stéphane Lacroix, spécialiste de l'Arabie saoudite.
Samedi, le pouvoir à Ryad a admis, 17 jours après la disparition de Jamal Khashoggi, que ce journaliste saoudien avait été tué à l'intérieur du consulat du royaume à Istanbul, une affaire qui a provoqué une onde de choc mondiale et terni l'image de MBS, âgé de seulement 33 ans.
Deux des principaux collaborateurs du prince héritier ont été limogés: le général Ahmed al-Assiri, chef adjoint du renseignement saoudien, et Saoud al-Qahtani, conseiller "médias" à la cour royale.
Trois autres responsables du renseignement ont été écartés. En outre, 18 suspects saoudiens ont été arrêtés en lien avec l'affaire Khashoggi.
Né le 31 août 1985, Mohammed ben Salmane, homme à la barbe noire et à la calvitie naissante, a été nommé samedi à la tête d'un nouveau comité pour "restructurer" les services de renseignements, "moderniser ses règlements et définir ses pouvoirs avec précision".
MBS, qui avait écarté son cousin Mohammed ben Nayef pour devenir en juin 2017 prince héritier, est le fils préféré du roi Salmane.
Il a développé des relations étroites avec la Maison Blanche sous le président Donald Trump, en particulier avec son gendre et conseiller Jared Kushner.
Il a cherché à cultiver en Occident l'image d'un réformateur, réduisant les pouvoirs de la police religieuse, donnant son accord à la réouverture de cinémas, à l'organisation de concerts et à l'entrée des femmes dans les stades.
Les femmes ont notamment obtenu l'autorisation de conduire à partir de juin 2018, une décision qui fait partie de son ambitieux plan "Vision 2030" visant à diversifier l'économie et à l'orienter davantage vers les services et les nouvelles technologies.
Le prince Mohammed a séduit, notamment aux Etats-Unis, en Europe et en Asie, et le royaume n'a cessé d'annoncer des méga-projets de développement, notamment dans les domaines du tourisme et du divertissement.
La pièce centrale de "Vision 2030" a été l'intention de vendre 5% des parts du géant pétrolier Aramco, censés rapporter quelque 100 milliards de dollars à l'Etat, mais ce projet bat de l'aile et n'a cessé d'être reporté.
Depuis qu'il est prince héritier, MBS n'a pas hésité à réprimer avec une poigne de fer toute contestation militante de la monarchie absolue.
En septembre 2017, les ONG Human Rights Watch et Amnesty International ont fait état de rafles ayant visé des dizaines d'écrivains, journalistes, intellectuels et leaders religieux, dont l'influent cheikh Salmane al-Awda.
C'est à cette époque que Jamal Khashoggi, journaliste à la réputation internationale et critique envers MBS, part en exil aux Etats-Unis.
En novembre 2017, plus de 200 personnalités (princes, ministres, ex-ministres, hommes d'affaires) sont arrêtées dans une purge sans précédent au nom de la "lutte anticorruption".
Au même moment, le Premier ministre libanais Saad Hariri annonce sa démission depuis l'Arabie saoudite, où il a été retenu pendant deux semaines, apparemment sur ordre de MBS.
En dépit de ses réformes, Mohammed ben Salmane dirige le royaume comme son grand-père. "C'est un leader tribal démodé", affirmait M. Khashoggi au magazine Newsweek qui a diffusé une interview posthume du journaliste saoudien ce week-end.
En octobre 2017, lors de la première édition du forum Future Investment Initiative qui avait attiré 2.500 décideurs du monde entier, le prince Mohammed avait promis une Arabie "tolérante", en rupture avec l'image d'un pays longtemps considéré comme l'exportateur du wahhabisme, version rigoriste de l'islam qui a nourri nombre de jihadistes de par le monde.
Mais MBS a affirmé dans une interview que la propagation du wahhabisme était l'une des conséquences des demandes de l'Occident auprès de l'Arabie saoudite pour qu'elle utilise ses ressources dans les pays musulmans afin de contrer l'ex-Union soviétique.
Jamal Khashoggi a eu des mots très durs à l'encontre du prince héritier. "Il croit en lui-même. Il ne croit en personne d'autre. Il ne consulte pas. Il n'a pas de véritables conseillers et avance vers une Arabie saoudite qui corresponde à sa vision, une Arabie saoudite selon Mohammed ben Salmane uniquement".
Celui qu'on surnomme MBS, le jeune "roi en attente" de la monarchie la plus puissante du Golfe, veut attirer les investisseurs étrangers en projetant l'image d'une Arabie saoudite "ouverte" et "modérée" afin de bâtir une économie moins dépendante du pétrole.
Depuis 2015, il a écarté ses rivaux pour consolider son pouvoir et n'a pas hésité à ordonner des centaines d'arrestations dans les milieux religieux, intellectuels, économiques et au sein même de la famille royale, des mesures qualifiées de "modernisation de l'autoritarisme" par Stéphane Lacroix, spécialiste de l'Arabie saoudite.
Samedi, le pouvoir à Ryad a admis, 17 jours après la disparition de Jamal Khashoggi, que ce journaliste saoudien avait été tué à l'intérieur du consulat du royaume à Istanbul, une affaire qui a provoqué une onde de choc mondiale et terni l'image de MBS, âgé de seulement 33 ans.
Deux des principaux collaborateurs du prince héritier ont été limogés: le général Ahmed al-Assiri, chef adjoint du renseignement saoudien, et Saoud al-Qahtani, conseiller "médias" à la cour royale.
Trois autres responsables du renseignement ont été écartés. En outre, 18 suspects saoudiens ont été arrêtés en lien avec l'affaire Khashoggi.
Né le 31 août 1985, Mohammed ben Salmane, homme à la barbe noire et à la calvitie naissante, a été nommé samedi à la tête d'un nouveau comité pour "restructurer" les services de renseignements, "moderniser ses règlements et définir ses pouvoirs avec précision".
MBS, qui avait écarté son cousin Mohammed ben Nayef pour devenir en juin 2017 prince héritier, est le fils préféré du roi Salmane.
Il a développé des relations étroites avec la Maison Blanche sous le président Donald Trump, en particulier avec son gendre et conseiller Jared Kushner.
Il a cherché à cultiver en Occident l'image d'un réformateur, réduisant les pouvoirs de la police religieuse, donnant son accord à la réouverture de cinémas, à l'organisation de concerts et à l'entrée des femmes dans les stades.
Les femmes ont notamment obtenu l'autorisation de conduire à partir de juin 2018, une décision qui fait partie de son ambitieux plan "Vision 2030" visant à diversifier l'économie et à l'orienter davantage vers les services et les nouvelles technologies.
Le prince Mohammed a séduit, notamment aux Etats-Unis, en Europe et en Asie, et le royaume n'a cessé d'annoncer des méga-projets de développement, notamment dans les domaines du tourisme et du divertissement.
La pièce centrale de "Vision 2030" a été l'intention de vendre 5% des parts du géant pétrolier Aramco, censés rapporter quelque 100 milliards de dollars à l'Etat, mais ce projet bat de l'aile et n'a cessé d'être reporté.
Depuis qu'il est prince héritier, MBS n'a pas hésité à réprimer avec une poigne de fer toute contestation militante de la monarchie absolue.
En septembre 2017, les ONG Human Rights Watch et Amnesty International ont fait état de rafles ayant visé des dizaines d'écrivains, journalistes, intellectuels et leaders religieux, dont l'influent cheikh Salmane al-Awda.
C'est à cette époque que Jamal Khashoggi, journaliste à la réputation internationale et critique envers MBS, part en exil aux Etats-Unis.
En novembre 2017, plus de 200 personnalités (princes, ministres, ex-ministres, hommes d'affaires) sont arrêtées dans une purge sans précédent au nom de la "lutte anticorruption".
Au même moment, le Premier ministre libanais Saad Hariri annonce sa démission depuis l'Arabie saoudite, où il a été retenu pendant deux semaines, apparemment sur ordre de MBS.
En dépit de ses réformes, Mohammed ben Salmane dirige le royaume comme son grand-père. "C'est un leader tribal démodé", affirmait M. Khashoggi au magazine Newsweek qui a diffusé une interview posthume du journaliste saoudien ce week-end.
En octobre 2017, lors de la première édition du forum Future Investment Initiative qui avait attiré 2.500 décideurs du monde entier, le prince Mohammed avait promis une Arabie "tolérante", en rupture avec l'image d'un pays longtemps considéré comme l'exportateur du wahhabisme, version rigoriste de l'islam qui a nourri nombre de jihadistes de par le monde.
Mais MBS a affirmé dans une interview que la propagation du wahhabisme était l'une des conséquences des demandes de l'Occident auprès de l'Arabie saoudite pour qu'elle utilise ses ressources dans les pays musulmans afin de contrer l'ex-Union soviétique.
Jamal Khashoggi a eu des mots très durs à l'encontre du prince héritier. "Il croit en lui-même. Il ne croit en personne d'autre. Il ne consulte pas. Il n'a pas de véritables conseillers et avance vers une Arabie saoudite qui corresponde à sa vision, une Arabie saoudite selon Mohammed ben Salmane uniquement".