Moins de neige à New York que prévu, les autorités défendent leur décision


Mercredi 28 Janvier 2015 - 11:24
AFP


New York - Les autorités de New York ont vivement défendu mardi leur décision extrême de quasi fermer la ville, pour une tempête de neige qui au final a épargné la métropole américaine, frappant plus à l'est et au nord, dans la région de Boston.


Moins de neige à New York que prévu, les autorités défendent leur décision
La circulation a progressivement repris, après la levée de l'interdiction totale imposée lundi soir. Les transports en commun ont lentement redémarré, les tunnels, ponts et parcs ont rouvert, les écoles feront de même mercredi.

La météo et les autorités avaient annoncé jusqu'à 60 cm de neige en quelques heures, mais il en est tombé au total 25 cm à Central Park et 28 à l'aéroport LaGuardia, selon des chiffres actualisés mardi soir par la météo nationale.

De nombreux magasins sont cependant restés fermés mardi, ainsi que les écoles, les musées, ou le siège de l'ONU, et les passants étaient plus rares sur les trottoirs enneigés.

"La tempête n'a pas été aussi grave que l'avaient prédit les météorologistes", a reconnu le gouverneur de l'Etat de New York Andrew Cuomo.

Il a invoqué le principe de précaution pour justifier la décision d'interdire la circulation et d'arrêter les transports en commun, bus, métro, ferries et trains de banlieue.

"Mieux vaut prévenir que guérir", a également déclaré le maire de New York Bill de Blasio, qui avait affirmé que la tempête pourrait être l'une des plus importantes de l'histoire de New York.

"Mon travail est de prendre des décisions, et je privilégierai toujours la sécurité. Sur la base des informations que nous avions tous, il fallait prendre ces mesures extraordinaires de précaution", a-t-il insisté.

A la suite de ces prévisions, qu'a défendues mardi le directeur de la météo nationale, plusieurs Etats avaient déclaré l'Etat d'urgence et la circulation avait été interdite dans les Etats de New York, New Jersey, Connecticut et Massachusetts. Des millions d'Américains s'étaient calfeutrés chez eux, après avoir dévalisé les magasins d'alimentation.

- Météorologue désolé -

Mais le blizzard ne s'est pas concrétisé. La tempête de neige est passée à l'est de New York, avant de remonter vers Boston où 54 cm de neige étaient tombés mardi après-midi.

La tempête devait continuer vers le Canada.

Les aéroports new-yorkais ont néanmoins été paralysés, en raison de très nombreuses annulations de vols.

Plus de 4.700 vols ont été supprimés mardi, principalement à New York, Boston et Philadelphie, selon le site spécialisé FlightAware.com.

96% des vols ont été supprimés à New York LaGuardia, 91% à Newark, 80% à l'aéroport international John F. Kennedy, 82% à Boston et 86% Philadelphie.

Pour défendre les mesures prises, le gouverneur Cuomo a aussi rappelé qu'il y a quelques semaines, plus de 2 mètres de neige étaient tombés dans la région de Buffalo (nord de l'Etat).

"Les routes étant vides, nous avons pu les dégager" de la neige. Et la mise à l'abri des rames de métro et des trains permettra au système de "reprendre plus vite", a-t-il dit, tout en reconnaissant que ce genre de décision était un "exercice coûteux", affectant de nombreuses entreprises.

Mais "les gens peuvent mourir dans une tempête", a-t-il insisté.

Dans les rues de New York, les habitants transis étaient partagés.

"Les autorités ont peut-être réagi de façon un peu excessive, mais deux précautions valent mieux qu'une", a déclaré à l'AFP Stewart Dansby, publicitaire de 29 ans, heureux d'avoir pu reprendre le métro.

"C'était une décision difficile", a aussi estimé Ed, un commerçant préférant ne pas donner son nom de famille. "Ils ont joué la sécurité".

"C'est juste une petite couche de neige, c'est vraiment ridicule d'appeler ça une tempête", fulminait à l'inverse Curtis Brill, un consultant en finances.

La tempête est passée plus à l'Est que prévu.

Le directeur du National Weather Service, Louis Uccelini, a souligné que les prévisions météo comportaient toujours des incertitudes, et ajouté que si la science des prévisions continuait à s'améliorer, elle restait encore sujette à des erreurs.

"Nous devons énoncer ces incertitudes clairement de manière à ce que les responsables puissent évaluer le risque", a-t-il dit dans une conférence de presse téléphonique où il a souligné la complexité des modèles météorologiques.

Au moins un météorologue s'est excusé publiquement de s'être trompé.

"Vous avez pris beaucoup de décisions difficiles pensant que nous avions raison, et ce n'était pas le cas" , a écrit sur Twitter Gary Szatkowski, météorologue à Mont Holly (New Jersey). "Mes plus sincères excuses aux nombreux décideurs et encore plus nombreux citoyens ordinaires".


           

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