NTM: un concert en forme de revanche au Parc des Princes samedi


Vendredi 18 Juin 2010 - 12:08
AFP


Paris - "Si on ne fait pas d'album, on ne reviendra pas faire la tournée des grands-pères", affirme à l'AFP le duo NTM qui s'offre samedi le Parc des Princes pour un premier concert en stade, en forme de revanche après l'interruption forcée de son retour sur scène en 2008.


Joey Starr et Kool Shen
Joey Starr et Kool Shen
"On devait déjà faire un stade en 1998, mais ça ne s'était pas fait pour des raisons extra-musicales et quand on a fait Bercy en 2008, on avait dans l'idée d'en faire un", se souvient Kool Shen.

Mais avec le plus grand groupe de rap français, la vie n'est jamais un long fleuve tranquille. En 2008, leur retour sur scène après dix ans de brouille est brutalement interrompu par l'incarcération de Joey Starr.

Le duo doit annuler sa participation à plusieurs festivals et voit s'envoler la perspective de fouler une pelouse.

Deux ans plus tard, NTM a donc décidé de "remettre le couvert" pour quelques festivals -- dont les Vieilles Charrues le 16 juillet -- et le Parc des Princes samedi.

"On avait une grosse envie d'entendre la clameur du stade. La foule ça transcende. Même si en réalité l'envie de monter sur scène, de se donner à 500% sera la même, là tu réunis 50.000 personnes", sourit Kool Shen.

"Le plus important, ce qui fait le gros changement, c'est l'interaction avec les gens. Plus on nous envoie, plus on renvoie", se délecte JoeyStarr.

Le Parc des Princes est-il un moyen de clore en beauté l'histoire de NTM ou d'ouvrir un nouveau chapitre ?

"Si on ne fait pas d'album, on ne fera pas la tournée des grands-pères", répond Kool Shen.

Le rappeur affirme qu'un nouveau disque n'est "toujours pas d'actualité". Mais il semble que l'idée fasse doucement son chemin.

En 2008, "on était vraiment revenu pour faire Bercy, un stade derrière et se faire plaisir. Aujourd'hui, Joey a fait un morceau sur mon album, je fais un morceau sur le sien. Si on a du temps, le hasard de la vie, les envies...", laisse-t-il échapper.

Depuis leur séparation, les deux rappeurs ont continué d'écrire, chacun publiant des albums ("Dernier Round" et "Crise de Conscience" pour Kool Shen, "Gare au Jaguarr" pour JoeyStarr) aux identités très marquées.

"En 10 ans, tu évolues tellement qu'après il faut arriver à se retrouver. Aujourd'hui, il va aimer des trucs qui appartiennent à un univers différent du mien et inversement", souligne Kool Shen.

"Aujourd'hui, au niveau de nos goûts musicaux, on ne diffère pas trop l'un de l'autre. Si tu t'entends sur quelque chose dès que tu l'écoutes, c'est parti", tempère JoeyStarr.

En 2008, NTM a en tout cas découvert avec "satisfaction" que son public était "encore là dix ans après" et que s'y était greffée une nouvelle génération.

"De se dire qu'il y a des gens de 16-17 ans qui peuvent adhérer à notre discours, c'est étonnant et assez flatteur, d'autant qu'on ne ressemble pas spécialement au hip hop qui se fait aujourd'hui", dit Kool Shen, 43 ans.

"Nous, on a grandi dans l'espoir de Mitterrand. Ce discours politique est moins porté aujourd'hui", estime-t-il, notant que la perception de NTM a changé dans les médias.

A l'occasion des émeutes en banlieue en 2005, nombre d'entre eux ont souligné l'acuité avec laquelle le groupe décrivait quelques années auparavant la poudrière créée par l'abandon des quartiers.

"On s'est rendu compte au fil du temps qu'on nous prenait moins pour des guignols. Aujourd'hui, c'est parfois un peu trop l'inverse. On n'était pas des petits cons à l'époque et on n'est pas non plus des penseurs, on reste dans la contestation, dans l'urgence", estime Kool Shen.


           

Nouveau commentaire :

Actus | Economie | Cultures | Médias | Magazine | Divertissement