Najia Adib : « Luc Ferry doit-être entendu par la justice marocaine »

Interview de la Présidente de l'association marocaine "Touche pas à mes enfants"


Vendredi 10 Juin 2011 - 13:18
Le Petit-Journal


Les accusations de pédophilie formulées par l’ancien ministre de l’Education Luc Ferry et mettant en cause les agissements d’un ancien ministre français au Maroc ont provoqué l’émoi des associations marocaines de lutte contre la pédophilie et le tourisme sexuel. La Présidente de l’association marocaine "Touche pas à mes enfants", Najia Adib, a accepté de ré-pondre aux questions du Petit-Journal. L’association "Touche pas à mes enfants" mène des campagnes de sensibilisation concernant les actes qui pourraient constituer des délits ou des crimes sexuels sur les enfants marocains. L’association se constitue partie civile devant les juridictions du Royaume du Maroc dans tous les dossiers concernant des actes de pédophilie.


Luc Ferry
Luc Ferry
Le Petit-Journal : Comment réagissez-vous aux accusations de pédophilie formulées par l’ancien ministre français de l’Education Luc Ferry et mettant en cause les agissements d’un ancien ministre dans votre pays, le Maroc ?

Najia Adib : Ces accusations sont très graves et nécessitent l'ouverture d'une enquête judiciaire tant au Maroc qu'en France.

PJ : Est-il exact que vous avez déposé une plainte ?

Najia Adib : Nous prévoyons de déposer une plainte dés vendredi auprès du Procureur Général de Marrakech afin de provoquer l’ouverture d’une enquête.

PJ : Quelles questions aimeriez-vous poser aujourd’hui à Luc Ferry ?

Najia Adib : La seule et unique chose que nous invitons Ferry à révéler, c'est tout ce qu'il sait à propos de cette affaire. Il aura l'occasion d'en parler aux autorités judiciaires compétentes.

Le Petit-Journal : Aviez-vous connaissance de cette affaire ?

Najia Adib : Nous n'avons jamais eu vent de cette affaire. Ceux qui en avait entendu parlé auparavant doivent également être auditionné, conformément à la loi.

Le Petit-Journal : Existe-t-il à votre connaissance des affaires similaires et mettant en cause des personnalités françaises ?


Najia Adib :
Nous n'avons jamais eu connaissance d'affaires similaires impliquant des personnalités françaises.

Le Petit-Journal : Pensez-vous que les autorités marocaines vont collaborer pleinement avec la justice française ?

Najia Adib :
Nous espérons que les autorités judiciaires françaises vont pleinement collaborer avec les autorités judiciaires marocaines afin que Ferry soit entendu par la justice marocaine. Le crime a été commis au Maroc. Ferry doit donc être entendu par la justice marocaine.

Najia Adib
Najia Adib
Le Petit-Journal : Quel message adressez-vous aux étrangers qui serait tentés de venir faire du tourisme sexuel pédophile au Maroc ?

Najia Adib : Il n'existe nullement au Maroc ce que l’on pourrait communément appeler un tourisme sexuel pédophile. Il faut que les gens sachent que le Maroc est un pays de droit et qu'il n'y existe aucune permissivité.

Luc Ferry sera entendu dans les prochains jours comme témoin par la police dans le cadre d'une enquête du parquet de Paris à la suite d'accusations de pédophilie lancées par le philosophe contre un ex-ministre, a-t-on appris jeudi de source proche de l'enquête. L'audition de Ferry aura lieu "dans les jours prochains, en concertation avec lui", a dit cette source à l'AFP, sans fournir de date précise.
Une enquête préliminaire a été ouverte mercredi par le parquet de Paris après les accusations de pédophilie lancées lundi par Ferry contre un ancien ministre non identifié, afin que le philosophe et ex-ministre de l'Education nationale (2002-2004) précise ses déclarations. Cette enquête a été confiée à la brigade de protection des mineurs de la police judiciaire parisienne.

Lundi soir sur Canal+, Ferry avait affirmé, sans donner de nom, qu'un "ancien ministre" s'était "fait poisser à Marrakech dans une partouze avec des petits gar-çons", assurant tenir cela des "plus hautes autorités de l'Etat" et notamment d'un Premier ministre. Ses déclarations ont suscité des remous dans toute la classe politique, plusieurs personnalités de la majorité le sommant de donner à la justice un nom et des faits précis Prié par la classe politique de s'expliquer, Luc Ferry a tiré à boulets rouge sur ses confrères. "C'est le bal des faux culs. (…) Ils y avaient des centaines de personnes à Paris qui connaissaient exactement la même chose que les journalistes du Figaro."

Luc Ferry affirme n'avoir pas eu le sentiment de jouer les délateurs: "J'ai souhaité dé-fendre la presse qui respectait la vie privée et qui ne se rendait pas coupable de diffamation. Je n'ai aucune preuve, ni aucun fait précis sur cette affaire, mais à l'époque où j'étais ministre, j'en ai entendu parler (…)je ne dirai jamais rien, à part si cela mettait en danger la République."

Avec l'aimable autorisation de : "Le Petit-Journal"


           

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