Nice Jazz Festival: un choc intergénérationnel au programme


Mardi 10 Juillet 2012 - 09:30
AFP


Nice - La 19è édition du Nice Jazz Festival a été le théâtre lundi soir d'un choc intergénérationnel entre le vénérable pianiste Herbie Hancock et de fringants jeunes instrumentistes représentés par le trio The Bad Plus avec comme invité le saxophoniste Joshua Redman.


Herbie Hancock
Herbie Hancock
The Bad Plus - Ethan Iverson (piano), Reid Anderson (contrebasse), Dave King (batterie) - est une formation qui, depuis une dizaine d'années, a toujours privilégié les aventures sonores plutôt que certaines conventions.

Avec l'adjonction du puissant et tonitruant Joshua Redman (ténor), ils ont fait de la liberté leur leitmotiv. Une liberté musicale qui n'est pas sans rappeler les accents extatiques et déstructurés du free jazz de la grande époque des années 1960/1970.

A eux quatre, ils confectionnent un jazz protéiforme, très climatique et contribuent à créer une musique étirée dans laquelle interviennent de longs chorus de saxophone, très post-moderne, hyper inventive et puissante mais à la limite de la rupture et du supportable.

Enfant de Miles Davis, acteur essentiel du jazz binaire des années 1970/1980, pianiste et claviériste électrique, ambassadeur de bonne volonté auprès de l'Unesco à l'origine de la Journée internationale du jazz, Herbie Hancock, 72 ans, a, au contraire, délivré une musique hyper rythmée et structurée, tirant ses racines du jazz rock et du jazz fusion.

Avec le guitariste béninois Lionel Louéké et autres complices, il s'est amusé à revisiter ce jazz binaire et rockisant caractérisé en l'occurrence et notamment par la reprise de l'un de ses tubes, " Watermelon Man ", dans lequel il a démultiplié les rythmes et les échanges entre ses différents partenaires, lui-même s'exprimant sur un clavier portable.
    

S'il y avait une formule qui s'adapte à la musique et au riche répertoire d'Herbie Hancock aujourd'hui ce serait : "jouer plus pour gagner plus de public". Mission accomplie à Nice pour cette légende du jazz moderne.

L'un des autres grands moments de la soirée aura été la prestation du chanteur Gregory Porter, révélation de l'année.

Impressionnant vocalement comme physiquement, Porter, qui est loin d'être un crooner et qui est en permanence coiffé d'une casquette à rabats afin de dissimuler ses joues atteintes d'une maladie de la peau, s'est promené une heure durant dans le jazz et le gospel de son enfance - il compose parole et musique - la soul, le funk, le blues voire le rock.

Accompagné d'un groupe un peu léger pour un tel répertoire, il a explosé, conquis et triomphé devant le public nombreux avec son célèbre tube, "1960 What", tiré de son second album.

Plus tôt dans la journée, le député-maire (UMP) de Nice, Christian Estrosi, a annoncé la création du Miami Nice Jazz Festival qui se tiendra du 26 au 28 octobre dans cette ville de Floride, jumelée depuis 1983 avec la cité azuréenne.

Parmi les artistes déjà programmés figurent Dee Dee Bridgewater, qui est la marraine de l'édition 2012 du Nice Jazz Festival, le batteur niçois André Ceccarelli à la tête du groupe Troc, le bassiste Kyle Eastwood et le pianiste de salsa portoricain, Eddie Palmieri.


           

Nouveau commentaire :

Actus | Economie | Cultures | Médias | Magazine | Divertissement