"Indolence insulaire", "enculé de nègre", "autochtones oisifs". Voyant là des expressions racistes et non de l'humour, une association a poursuivi lundi 5 octobre 2015 Nicolas Bedos devant le tribunal correctionnel de Paris pour des chroniques parues dans Marianne et sur le site internet de l'hebdomadaire. Publiées en décembre 2012, ces textes valent à l'humoriste d'être jugé pour injures publiques raciales. Selon le CollectifDom (Collectif des Antillais, Guyanais, Réunionnais et Mahorais), ces écrits sont des propos racistes. La notion d'indolence a "chez nous une signification particulière", a expliqué son président Daniel Dalin, elle se rattache à "celui qui ne ressent pas la douleur". Celle des "coups de fouet", a ajouté l'avocat de l'association, Me Vincent Merrien, pour qui la question n'est pas de savoir si Nicolas Bedos est raciste mais si ses propos le sont.
L'humoriste, absent à l'audience car retenu par un tournage, a reçu le soutien de la représentante du parquet, qui a préconisé la relaxe. La magistrate a ainsi inscrit les expressions litigieuses dans leur contexte. Nicolas Bedos faisait le récit de ses vacances dans les Antilles et le blues de son retour en métropole. Il évoquait sa rencontre avec son guide chauffeur de taxi, un certain Gilles, "un génie", "merveilleux produit de l'indolence insulaire", qui "manie si bien la langue française qu'il fait frissonner mon clitoris lexical", écrit Nicolas Bedos. Il concluait ce passage en exprimant son admiration envers le Guadeloupéen d'une soixantaine d'années par "enculé de nègre". "C'est au singulier", a souligné la représentante du parquet, ne voyant pas "comment on peut s'imaginer qu'il s'agisse d'une injure à caractère racial".
Dans ces chroniques, "ce que Nicolas Bedos a voulu précisément faire, c'est combattre le racisme", a plaidé l'avocate de l'humoriste, Me Lauranne Favre. Selon elle, le passage sur le chauffeur de taxi est un clin d’œil au Candide de Voltaire. Conséquence de cette plainte et de sa médiatisation, Nicolas Bedos se trouve aujourd'hui de fait "interdit de séjour en Guadeloupe" et a fait l'objet d'une "pluie d'insultes sur internet". Le délibéré est attendu pour le 10 novembre prochain.
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L'humoriste, absent à l'audience car retenu par un tournage, a reçu le soutien de la représentante du parquet, qui a préconisé la relaxe. La magistrate a ainsi inscrit les expressions litigieuses dans leur contexte. Nicolas Bedos faisait le récit de ses vacances dans les Antilles et le blues de son retour en métropole. Il évoquait sa rencontre avec son guide chauffeur de taxi, un certain Gilles, "un génie", "merveilleux produit de l'indolence insulaire", qui "manie si bien la langue française qu'il fait frissonner mon clitoris lexical", écrit Nicolas Bedos. Il concluait ce passage en exprimant son admiration envers le Guadeloupéen d'une soixantaine d'années par "enculé de nègre". "C'est au singulier", a souligné la représentante du parquet, ne voyant pas "comment on peut s'imaginer qu'il s'agisse d'une injure à caractère racial".
Dans ces chroniques, "ce que Nicolas Bedos a voulu précisément faire, c'est combattre le racisme", a plaidé l'avocate de l'humoriste, Me Lauranne Favre. Selon elle, le passage sur le chauffeur de taxi est un clin d’œil au Candide de Voltaire. Conséquence de cette plainte et de sa médiatisation, Nicolas Bedos se trouve aujourd'hui de fait "interdit de séjour en Guadeloupe" et a fait l'objet d'une "pluie d'insultes sur internet". Le délibéré est attendu pour le 10 novembre prochain.
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