Nicolas Sarkozy et Jacques Chirac
Le président français a été hué à son arrivée par une trentaine de personnes dans l'enceinte du palais présidentiel où se tenaient ces funérailles nationales, a rapporté un témoin.
Elles reprochaient notamment à la France d'être "ingrate" envers le Gabon et à la justice française d'avoir mis en accusation le président défunt dans l'affaire des "biens mal acquis".
Contre l'avis du parquet, un juge d'instruction de Paris a décidé le 5 mai dernier d'ouvrir une information judiciaire pour "recel de détournement de fonds publics" concernant le patrimoine en France de trois présidents africains dont Omar Bongo.
"On en a assez, on ne veut plus la France", a notamment crié le groupe, selon ce même témoin, certains allant jusqu'à scander : "On veut les Chinois, on veut les Chinois."
"Je crois que les Gabonais n'ont pas beaucoup apprécié la couverture des médias français et l'annonce anticipée de la mort du président par certains médias français", a déclaré Nicolas Sarkozy à des journalistes français en marge des obsèques.
Une quarantaine de chefs d'Etat africains ou de leurs représentants avaient fait le déplacement pour la cérémonie d'hommage au défunt, qui a dirigé sans partage l'Etat pétrolier du golfe de Guinée pendant 41 ans.
La dépouille de "Papa Bongo", comme l'appelaient affectueusement ses compatriotes, devait gagner ensuite par avion Franceville, dans sa province natale du Haut-Ogooué, dans le sud-est du pays, pour y être inhumée jeudi dans l'intimité.
Jacques Chirac, dont les liens avec l'Afrique sont aussi anciens que passionnels, figurait dans la délégation officielle française à la demande de son successeur. Présent dans la même voiture que Nicolas Sarkozy, il a été applaudi à son arrivée.
"SUCCESSION DYNASTIQUE ?"
La disparition d'Omar Bongo, considéré comme l'un des piliers de la "Françafrique", laisse un vide politique dans ce petit pays riche en pétrole, en uranium, en fer et en bois précieux, mais aux inégalités sociales toujours criantes.
Deux jours après le décès de Bongo, la Constitution a été scrupuleusement respectée, au grand soulagement des chancelleries occidentales, lorsque la présidente du Sénat, Rose Francine Rogombé, a prêté serment pour assurer un intérim de 45 jours avant la tenue d'une élection présidentielle.
Mais une fois les cérémonies funéraires terminées et le deuil officiel passé, les divisions au sein des élites au pouvoir, notamment dans le clan Bongo, risquent de refaire surface à propos de l'épineuse question de la succession.
Les analystes s'attendent à ce que le Parti démocratique gabonais, le parti du défunt dont la présidente par intérim est membre, réussisse à imposer une transition ordonnée, avec le fils d'Omar Bongo, Ali, actuel ministre de la Défense, comme probable successeur.
Mais Ali Bongo risque de trouver sur son chemin son beau-frère, le ministre des Affaires étrangères, Paul Toungui. Les noms de Jean Ping, ancien gendre du défunt et actuel président de la commission de l'Union africaine, et du vice-président Didjob Divungi Di Ndinge, sont aussi cités.
DEUX CONSEILS
Concernant la succession d'Omar Bongo, Nicolas Sarkozy a assuré que la France n'avait pas de candidat. "Cette époque est révolue. C'est aux Gabonais de choisir ce qu'ils veulent", a-t-il dit, tout en précisant avoir rencontré trois fois Ali Bongo et six ou sept fois sa soeur, Pascaline.
La France n'a que deux conseils à donner au Gabon, a-t-il ajouté : respecter ses institutions et les délais pour la succession et "tout faire pour conserver l'unité de ce pays, qui est un vrai héritage laissé par Omar Bongo".
Nicolas Sarkozy a encore déclaré préférer "prendre le risque" de ne pas assez se mêler des affaires intérieures du Gabon que de trop s'en mêler.
Il a estimé que l'exemple de la Côte d'Ivoire montrait que la paix n'était acquise pour aucun pays. Mais les forces françaises en Afrique "n'ont pas vocation à stabiliser les pays. Elles ne sont pas là pour se substituer à des processus électoraux défaillants", a-t-il ajouté.
Pour les spécialistes, l'ancienne puissance coloniale, dont les intérêts économiques, et notamment pétroliers avec Total, et militaires - Libreville abrite une base française de 800 hommes - restent importants, devrait jouer la carte de la continuité pour préserver ses intérêts.
Quant à la société civile, naissante au Gabon, elle pousse à la formation d'un gouvernement de transition dont les membres ne seraient pas autorisés à se présenter à la future élection présidentielle.
Hostiles à une "succession dynastique" à la togolaise ou à la congolaise, les diverses composantes de cette société civile réclament une révision du processus électoral actuel qui, selon elles, a favorisé le clan Bongo pendant plus de 40 ans.
Elles reprochaient notamment à la France d'être "ingrate" envers le Gabon et à la justice française d'avoir mis en accusation le président défunt dans l'affaire des "biens mal acquis".
Contre l'avis du parquet, un juge d'instruction de Paris a décidé le 5 mai dernier d'ouvrir une information judiciaire pour "recel de détournement de fonds publics" concernant le patrimoine en France de trois présidents africains dont Omar Bongo.
"On en a assez, on ne veut plus la France", a notamment crié le groupe, selon ce même témoin, certains allant jusqu'à scander : "On veut les Chinois, on veut les Chinois."
"Je crois que les Gabonais n'ont pas beaucoup apprécié la couverture des médias français et l'annonce anticipée de la mort du président par certains médias français", a déclaré Nicolas Sarkozy à des journalistes français en marge des obsèques.
Une quarantaine de chefs d'Etat africains ou de leurs représentants avaient fait le déplacement pour la cérémonie d'hommage au défunt, qui a dirigé sans partage l'Etat pétrolier du golfe de Guinée pendant 41 ans.
La dépouille de "Papa Bongo", comme l'appelaient affectueusement ses compatriotes, devait gagner ensuite par avion Franceville, dans sa province natale du Haut-Ogooué, dans le sud-est du pays, pour y être inhumée jeudi dans l'intimité.
Jacques Chirac, dont les liens avec l'Afrique sont aussi anciens que passionnels, figurait dans la délégation officielle française à la demande de son successeur. Présent dans la même voiture que Nicolas Sarkozy, il a été applaudi à son arrivée.
"SUCCESSION DYNASTIQUE ?"
La disparition d'Omar Bongo, considéré comme l'un des piliers de la "Françafrique", laisse un vide politique dans ce petit pays riche en pétrole, en uranium, en fer et en bois précieux, mais aux inégalités sociales toujours criantes.
Deux jours après le décès de Bongo, la Constitution a été scrupuleusement respectée, au grand soulagement des chancelleries occidentales, lorsque la présidente du Sénat, Rose Francine Rogombé, a prêté serment pour assurer un intérim de 45 jours avant la tenue d'une élection présidentielle.
Mais une fois les cérémonies funéraires terminées et le deuil officiel passé, les divisions au sein des élites au pouvoir, notamment dans le clan Bongo, risquent de refaire surface à propos de l'épineuse question de la succession.
Les analystes s'attendent à ce que le Parti démocratique gabonais, le parti du défunt dont la présidente par intérim est membre, réussisse à imposer une transition ordonnée, avec le fils d'Omar Bongo, Ali, actuel ministre de la Défense, comme probable successeur.
Mais Ali Bongo risque de trouver sur son chemin son beau-frère, le ministre des Affaires étrangères, Paul Toungui. Les noms de Jean Ping, ancien gendre du défunt et actuel président de la commission de l'Union africaine, et du vice-président Didjob Divungi Di Ndinge, sont aussi cités.
DEUX CONSEILS
Concernant la succession d'Omar Bongo, Nicolas Sarkozy a assuré que la France n'avait pas de candidat. "Cette époque est révolue. C'est aux Gabonais de choisir ce qu'ils veulent", a-t-il dit, tout en précisant avoir rencontré trois fois Ali Bongo et six ou sept fois sa soeur, Pascaline.
La France n'a que deux conseils à donner au Gabon, a-t-il ajouté : respecter ses institutions et les délais pour la succession et "tout faire pour conserver l'unité de ce pays, qui est un vrai héritage laissé par Omar Bongo".
Nicolas Sarkozy a encore déclaré préférer "prendre le risque" de ne pas assez se mêler des affaires intérieures du Gabon que de trop s'en mêler.
Il a estimé que l'exemple de la Côte d'Ivoire montrait que la paix n'était acquise pour aucun pays. Mais les forces françaises en Afrique "n'ont pas vocation à stabiliser les pays. Elles ne sont pas là pour se substituer à des processus électoraux défaillants", a-t-il ajouté.
Pour les spécialistes, l'ancienne puissance coloniale, dont les intérêts économiques, et notamment pétroliers avec Total, et militaires - Libreville abrite une base française de 800 hommes - restent importants, devrait jouer la carte de la continuité pour préserver ses intérêts.
Quant à la société civile, naissante au Gabon, elle pousse à la formation d'un gouvernement de transition dont les membres ne seraient pas autorisés à se présenter à la future élection présidentielle.
Hostiles à une "succession dynastique" à la togolaise ou à la congolaise, les diverses composantes de cette société civile réclament une révision du processus électoral actuel qui, selon elles, a favorisé le clan Bongo pendant plus de 40 ans.