L'ex-ministre Eric Woerth, lui, est renvoyé devant le tribunal correctionnel, ainsi que neuf autres personnes.
Les juges Jean-Michel Gentil, Valérie Ramonatxo et Valérie Noël avaient mis en examen Nicolas Sarkozy le 21 mars, sous le soupçon d'avoir profité de la faiblesse psychique de Liliane Bettencourt, avérée depuis septembre 2006, pour se faire remettre de l'argent destiné à financer sa campagne électorale de 2007.
A l'appui des soupçons, une ou deux visites du futur président au domicile de la milliardaire début 2007, ou une mention dans le journal intime de l'artiste François-Marie Banier en avril 2007, prêtant à la vieille dame, qui aura 91 ans ce mois-ci, de lui avoir dit : "(Patrice) De Maistre (l'ancien homme de confiance des Bettencourt, lui aussi renvoyé devant le tribunal, ndlr) m'a dit que Sarkozy avait encore demandé de l'argent, j'ai dit oui".
Mais tous ces éléments ne font pas une preuve, et l'ensemble des protagonistes du dossier avaient estimé depuis que les charges pesant sur M. Sarkozy étaient trop faibles pour le renvoyer devant un tribunal. En particulier parce que M. Bettencourt était encore vivant, et présent, au moment de la ou des visites y de M. Sarkozy au domicile des milliardaires.
"Délivrer un non-lieu à Sarkozy, c'est la moindre des intelligences que quiconque doit avoir à la lecture du dossier", indiquait ainsi lundi un proche du dossier qui pourtant "n'apprécie pas particulièrement" l'ancien chef d'Etat.
Le parquet de Bordeaux lui-même, après avoir requis un non-lieu, avait laissé entendre avec force qu'il ferait appel d'un éventuel renvoi de M. Sarkozy devant le tribunal.
Et dans les attendus de son arrêt du 24 septembre concernant les problèmes procéduraux liés au dossier, la chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Bordeaux, qui aurait eu à trancher un tel appel, laissait comprendre aux juges d'instruction qu'elle voyait elle-même une claire distinction entre "la notion d'indice, qui est un signe apparent et probable qu'un fait existe", et permet une mise en examen, et "celle de charge, qui inclut l'existence d'éléments de preuve suffisants permettant d'envisager la culpabilité de quelqu'un et donc son renvoi devant une juridiction de jugement".
M. Sarkozy ou son entourage n'ont pas immédiatement réagi à cette nouvelle. Le nom de l'ancien président est cité actuellement dans plusieurs affaires judiciaires, mais l'affaire Bettencourt, estimait un de ses proches ce week-end dans le JDD, était pour lui "le sparadrap du capitaine Haddock... le seul dossier vraiment brûlant". S'il s'en libérait, ajoutait ce proche, il reviendrait en politique "comme une Formule 1 qui sort des stands".
La fin de l'affaire Bettencourt
L'ancien ministre Eric Woerth, lui, n'échappera pas au tribunal, sauf appel du parquet de Bordeaux, qui avait requis un non-lieu pour lui aussi (et encore pour quatre autres) en juin. La concomitance de retours d'argent liquide des Bettencourt depuis la Suisse, ordonnés par M. de Maistre, et de rendez-vous entre ce dernier et M. Woerth, alors trésorier de campagne de M. Sarkozy, ont pesé sur lui, ainsi que le témoignage de l'ancienne comptable des Bettencourt Claire Thibout, à laquelle M. de Maistre aurait explicitement réclamé de l'argent à donner à M. Woerth, en janvier 2007.
Sa mise en examen avait été prononcée en pleine campagne pour la réélection de Nicolas Sarkozy, en février 2012.
Parmi les renvoyés au tribunal figurent aussi le successeur de M. de Maistre auprès de Mme Bettencourt, l'avocat Pascal Wilhelm, et l'homme d'affaires Stéphane Courbit, pour un investissement de 143 millions d'euros que le premier a fait souscrire à la milliardaire dans la holding du second. Ou encore deux anciens notaires de l'héritière de l'Oréal, ou son dernier infirmier.
Mais aussi, l'homme dont l'amitié lucrative avec la milliardaire a été à l'origine de toute cette affaire: François-Marie Banier. C'est la plainte contre lui de la fille des milliardaires, Françoise, fin 2007, qui a engendré l'enquête d'abord menée par le parquet de Nanterre puis par les juges bordelais après dépaysement du dossier en novembre 2010.
Outre M. Sarkozy, un douzième mis en examen échappera au jugement, l'avocat fiscaliste Fabrice Goguel.
Sauf appel du parquet sur certains renvois, le dossier Bettencourt s'achève donc. L'étape suivante sera le procès, pas avant 2014, ou plutôt les procès: le majordome de Mme Bettencourt qui avait réalisé des enregistrements dans son salon, et cinq journalistes qui les ont publiés, seront jugés pour atteinte à la vie privée; MM de Maistre et Woerth auront aussi à répondre de trafic d'influence; Une juge du tribunal de Nanterre, Isabelle Prévost-Desprez, devra elle rendre des comptes pour violation du secret professionnel.
Les juges Jean-Michel Gentil, Valérie Ramonatxo et Valérie Noël avaient mis en examen Nicolas Sarkozy le 21 mars, sous le soupçon d'avoir profité de la faiblesse psychique de Liliane Bettencourt, avérée depuis septembre 2006, pour se faire remettre de l'argent destiné à financer sa campagne électorale de 2007.
A l'appui des soupçons, une ou deux visites du futur président au domicile de la milliardaire début 2007, ou une mention dans le journal intime de l'artiste François-Marie Banier en avril 2007, prêtant à la vieille dame, qui aura 91 ans ce mois-ci, de lui avoir dit : "(Patrice) De Maistre (l'ancien homme de confiance des Bettencourt, lui aussi renvoyé devant le tribunal, ndlr) m'a dit que Sarkozy avait encore demandé de l'argent, j'ai dit oui".
Mais tous ces éléments ne font pas une preuve, et l'ensemble des protagonistes du dossier avaient estimé depuis que les charges pesant sur M. Sarkozy étaient trop faibles pour le renvoyer devant un tribunal. En particulier parce que M. Bettencourt était encore vivant, et présent, au moment de la ou des visites y de M. Sarkozy au domicile des milliardaires.
"Délivrer un non-lieu à Sarkozy, c'est la moindre des intelligences que quiconque doit avoir à la lecture du dossier", indiquait ainsi lundi un proche du dossier qui pourtant "n'apprécie pas particulièrement" l'ancien chef d'Etat.
Le parquet de Bordeaux lui-même, après avoir requis un non-lieu, avait laissé entendre avec force qu'il ferait appel d'un éventuel renvoi de M. Sarkozy devant le tribunal.
Et dans les attendus de son arrêt du 24 septembre concernant les problèmes procéduraux liés au dossier, la chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Bordeaux, qui aurait eu à trancher un tel appel, laissait comprendre aux juges d'instruction qu'elle voyait elle-même une claire distinction entre "la notion d'indice, qui est un signe apparent et probable qu'un fait existe", et permet une mise en examen, et "celle de charge, qui inclut l'existence d'éléments de preuve suffisants permettant d'envisager la culpabilité de quelqu'un et donc son renvoi devant une juridiction de jugement".
M. Sarkozy ou son entourage n'ont pas immédiatement réagi à cette nouvelle. Le nom de l'ancien président est cité actuellement dans plusieurs affaires judiciaires, mais l'affaire Bettencourt, estimait un de ses proches ce week-end dans le JDD, était pour lui "le sparadrap du capitaine Haddock... le seul dossier vraiment brûlant". S'il s'en libérait, ajoutait ce proche, il reviendrait en politique "comme une Formule 1 qui sort des stands".
La fin de l'affaire Bettencourt
L'ancien ministre Eric Woerth, lui, n'échappera pas au tribunal, sauf appel du parquet de Bordeaux, qui avait requis un non-lieu pour lui aussi (et encore pour quatre autres) en juin. La concomitance de retours d'argent liquide des Bettencourt depuis la Suisse, ordonnés par M. de Maistre, et de rendez-vous entre ce dernier et M. Woerth, alors trésorier de campagne de M. Sarkozy, ont pesé sur lui, ainsi que le témoignage de l'ancienne comptable des Bettencourt Claire Thibout, à laquelle M. de Maistre aurait explicitement réclamé de l'argent à donner à M. Woerth, en janvier 2007.
Sa mise en examen avait été prononcée en pleine campagne pour la réélection de Nicolas Sarkozy, en février 2012.
Parmi les renvoyés au tribunal figurent aussi le successeur de M. de Maistre auprès de Mme Bettencourt, l'avocat Pascal Wilhelm, et l'homme d'affaires Stéphane Courbit, pour un investissement de 143 millions d'euros que le premier a fait souscrire à la milliardaire dans la holding du second. Ou encore deux anciens notaires de l'héritière de l'Oréal, ou son dernier infirmier.
Mais aussi, l'homme dont l'amitié lucrative avec la milliardaire a été à l'origine de toute cette affaire: François-Marie Banier. C'est la plainte contre lui de la fille des milliardaires, Françoise, fin 2007, qui a engendré l'enquête d'abord menée par le parquet de Nanterre puis par les juges bordelais après dépaysement du dossier en novembre 2010.
Outre M. Sarkozy, un douzième mis en examen échappera au jugement, l'avocat fiscaliste Fabrice Goguel.
Sauf appel du parquet sur certains renvois, le dossier Bettencourt s'achève donc. L'étape suivante sera le procès, pas avant 2014, ou plutôt les procès: le majordome de Mme Bettencourt qui avait réalisé des enregistrements dans son salon, et cinq journalistes qui les ont publiés, seront jugés pour atteinte à la vie privée; MM de Maistre et Woerth auront aussi à répondre de trafic d'influence; Une juge du tribunal de Nanterre, Isabelle Prévost-Desprez, devra elle rendre des comptes pour violation du secret professionnel.