Nicolas Sarkozy
Le chef de l'Etat a inauguré, d'un discours de 45 minutes devant les parlementaires réunis en Congrès à Versailles, une nouvelle prérogative présidentielle instaurée à sa demande par la réforme institutionnelle de juillet 2008.
Une première depuis 1875 que les élus communistes et Verts ont boycottée pour dénoncer "un discours du trône". Les parlementaires socialistes, critiques envers "un show présidentiel", ont refusé pour leur part de participer au court débat qui a suivi l'intervention de Nicolas Sarkozy.
Le chef de l'Etat s'est employé à dépasser le clivage droite-gauche et a invoqué l'héritage du Conseil national de la Résistance et des Trente glorieuses pour appeler la classe politique, les partenaires sociaux et la société civile à inventer la France de demain, tout en avouant son incapacité à déterminer dans le temps la sortie de crise.
"Ce que je vous propose, c'est le mouvement. Ayons le courage de changer", a-t-il lancé en présence de l'ensemble du gouvernement. Le Premier ministre, François Fillon, a assisté à l'exercice en simple témoin muet.
RAMENER LE DÉFICIT STRUCTUREL À ZÉRO
Pour mesure symbolique, autant politique qu'économique puisqu'elle associe les Français à cette feuille de route, Nicolas Sarkozy a décidé - seule annonce réelle - d'un emprunt consacré aux "priorités stratégiques" et aux "bons investissements". Le précédent emprunt remonte à juillet 1993.
Dans cette seconde phase du quinquennat, le président a assigné au gouvernement, qui sera remanié mercredi, la mission prioritaire de ramener à zéro le déficit structurel - le "mauvais déficit" - et de consacrer l'intégralité des recettes de la croissance à la résorption du déficit dû à la crise.
Nicolas Sarkozy a de nouveau écarté pour remèdes l'augmentation des impôts et une politique de rigueur, qui ne dit toutefois pas son nom lorsque le chef de l'Etat appelle instamment à ne pas gaspiller un euro d'argent public.
Les dépenses de fonctionnement indues, les "niches sociales" qui pèsent sur le déficit de la Sécurité sociale seront traquées, ainsi que tous les "dispositifs inutiles" contre lesquels le Parlement est prié d'arrêter des mesures d'ici à la fin de l'année.
Le président a réaffirmé que le gouvernement ne transigerait pas sur le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite.
Face à l'urgence - le déficit public de la France dépassera les 7% du PIB en 2009 et 2010 -, il a assuré que le gouvernement irait "plus loin" dans la maîtrise des dépenses de santé et "jusqu'au bout" de la réforme de la carte administrative et de la refonte territoriale : "Nous ne nous déroberons pas devant la réduction du nombre des élus régionaux et départementaux."
Le chef de l'Etat a promis également de trancher la réforme des retraites à la mi-2010 après avoir examiné toutes les options, y compris le relèvement de l'âge de cessation d'activité, actuellement fixé à 60 ans en France.
UN DISCOURS QUI FAIT "PSCHITT" POUR LE PS
Conforté par le succès de l'UMP aux élections européennes et l'amélioration de sa cote de confiance dans l'opinion, il s'est engagé à poursuivre les réformes des universités et des lycées, à aller "le plus loin possible" sur la taxe carbone.
Consacrant une large part du discours au modèle républicain français, il s'est élevé contre le port de la burqa en France - "un signe d'asservissement" - mais n'a pas tranché, s'en remettant au Parlement.
La dirigeante socialiste Martine Aubry, qui n'étant pas parlementaire n'était pas à Versailles, a dénoncé "une absence de cap économique" de la part d'un président "dépassé par les enjeux". "Cela fait un peu 'pschitt' et "pschitt'", a ironisé Jean-Marc Ayrault, président du groupe PS à l'Assemblée.
Les Verts ont regretté "une compilation d'annonces déjà vues", le Parti de la Gauche "une nouvelle feuille de route libérale". Le président du MoDem, François Bayrou, s'est inquiété d'un exercice digne d'un "souverain" : "Il n'y a en France qu'un souverain, c'est le peuple".
"Les citoyens sont-ils censés se contenter de savourer la royale image du président de la République s'adressant à son Parlement ?", s'interroge le président du Front national, Jean-Marie Le Pen, dans un communiqué.
La CFDT reproche à Nicolas Sarkozy des "contradictions énormes" en annonçant un emprunt supplémentaire "qui n'est rien d'autre qu'une future dette". Force ouvrière (FO) craint que les pistes avancées n'aggravent les inégalités.
Une première depuis 1875 que les élus communistes et Verts ont boycottée pour dénoncer "un discours du trône". Les parlementaires socialistes, critiques envers "un show présidentiel", ont refusé pour leur part de participer au court débat qui a suivi l'intervention de Nicolas Sarkozy.
Le chef de l'Etat s'est employé à dépasser le clivage droite-gauche et a invoqué l'héritage du Conseil national de la Résistance et des Trente glorieuses pour appeler la classe politique, les partenaires sociaux et la société civile à inventer la France de demain, tout en avouant son incapacité à déterminer dans le temps la sortie de crise.
"Ce que je vous propose, c'est le mouvement. Ayons le courage de changer", a-t-il lancé en présence de l'ensemble du gouvernement. Le Premier ministre, François Fillon, a assisté à l'exercice en simple témoin muet.
RAMENER LE DÉFICIT STRUCTUREL À ZÉRO
Pour mesure symbolique, autant politique qu'économique puisqu'elle associe les Français à cette feuille de route, Nicolas Sarkozy a décidé - seule annonce réelle - d'un emprunt consacré aux "priorités stratégiques" et aux "bons investissements". Le précédent emprunt remonte à juillet 1993.
Dans cette seconde phase du quinquennat, le président a assigné au gouvernement, qui sera remanié mercredi, la mission prioritaire de ramener à zéro le déficit structurel - le "mauvais déficit" - et de consacrer l'intégralité des recettes de la croissance à la résorption du déficit dû à la crise.
Nicolas Sarkozy a de nouveau écarté pour remèdes l'augmentation des impôts et une politique de rigueur, qui ne dit toutefois pas son nom lorsque le chef de l'Etat appelle instamment à ne pas gaspiller un euro d'argent public.
Les dépenses de fonctionnement indues, les "niches sociales" qui pèsent sur le déficit de la Sécurité sociale seront traquées, ainsi que tous les "dispositifs inutiles" contre lesquels le Parlement est prié d'arrêter des mesures d'ici à la fin de l'année.
Le président a réaffirmé que le gouvernement ne transigerait pas sur le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite.
Face à l'urgence - le déficit public de la France dépassera les 7% du PIB en 2009 et 2010 -, il a assuré que le gouvernement irait "plus loin" dans la maîtrise des dépenses de santé et "jusqu'au bout" de la réforme de la carte administrative et de la refonte territoriale : "Nous ne nous déroberons pas devant la réduction du nombre des élus régionaux et départementaux."
Le chef de l'Etat a promis également de trancher la réforme des retraites à la mi-2010 après avoir examiné toutes les options, y compris le relèvement de l'âge de cessation d'activité, actuellement fixé à 60 ans en France.
UN DISCOURS QUI FAIT "PSCHITT" POUR LE PS
Conforté par le succès de l'UMP aux élections européennes et l'amélioration de sa cote de confiance dans l'opinion, il s'est engagé à poursuivre les réformes des universités et des lycées, à aller "le plus loin possible" sur la taxe carbone.
Consacrant une large part du discours au modèle républicain français, il s'est élevé contre le port de la burqa en France - "un signe d'asservissement" - mais n'a pas tranché, s'en remettant au Parlement.
La dirigeante socialiste Martine Aubry, qui n'étant pas parlementaire n'était pas à Versailles, a dénoncé "une absence de cap économique" de la part d'un président "dépassé par les enjeux". "Cela fait un peu 'pschitt' et "pschitt'", a ironisé Jean-Marc Ayrault, président du groupe PS à l'Assemblée.
Les Verts ont regretté "une compilation d'annonces déjà vues", le Parti de la Gauche "une nouvelle feuille de route libérale". Le président du MoDem, François Bayrou, s'est inquiété d'un exercice digne d'un "souverain" : "Il n'y a en France qu'un souverain, c'est le peuple".
"Les citoyens sont-ils censés se contenter de savourer la royale image du président de la République s'adressant à son Parlement ?", s'interroge le président du Front national, Jean-Marie Le Pen, dans un communiqué.
La CFDT reproche à Nicolas Sarkozy des "contradictions énormes" en annonçant un emprunt supplémentaire "qui n'est rien d'autre qu'une future dette". Force ouvrière (FO) craint que les pistes avancées n'aggravent les inégalités.