Un "commandement militaire" installé à l'état-major a justifié ces nouveaux troubles dans la région, trois semaines après un putsch au Mali, en dénonçant un "accord secret" conclu entre l'exécutif et l'Angola. Dans ce pays très instable, les rumeurs de coup d'Etat se faisaient insistantes depuis des jours, à l'approche du second tour.
"L'armée confirme avoir déposé le président intérimaire Raimundo Pereira, le Premier ministre Carlos Gomes Junior et le chef d'état-major, le général Antonio Indjai. Les trois sont sains et saufs et se trouvent sous contrô le de l'armée", dit un communiqué vendredi soir, levant toute ambiguïté sur ce qui se tramait depuis la veille.
L'assaut --condamné par l'ONU-- a été lancé jeudi soir, principalement sur la résidence à Bissau de Carlos Gomes Junior, homme fort de l'exécutif et favori du scrutin. Sa maison a été attaquée à la roquette, pendant que des militaires prenaient le contrô le de la radio nationale et bouclaient la ville.
Carlos Gomes Junior a été "conduit à la base de San Vicente", à 45 km au nord de Bissau, a-t-on appris de sources militaire et diplomatique. Le lieu de détention du président Pereira et du général Indjai n'était pas connu.
Plusieurs responsables politiques ont également été arrêtés et conduits au siège de l'état-major, selon une source militaire.
Vendredi, les soldats ont quadrillé la ville, à pied ou en pick-up. Certains étaient postés devant des ministères et le siège du Parti africain pour l'indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert (PAIGC, au pouvoir).
La radio publique, coupée depuis jeudi soir, a recommencé à émettre.
Elle diffusait exclusivement de la musique et des communiqués laconiques émanant du "commandement militaire".
"Accord secret" avec l'Angola
Le "commandement" a assuré n'avoir "aucune ambition pour le pouvoir" et a proposé un "gouvernement d'union nationale" lors d'une réunion avec les partis politiques. Mais il s'y attribue d'office les ministères de la Défense et de l'Intérieur, et a décrété un couvre-feu de 21H00 à 06H00 (locales et GMT).
Les putschistes ont pour la première fois montré leur visage au cours de la réunion, où le PAIGC était absent: les principaux chefs de l'armée, excepté Antonio Indjai, étaient là.
Les militaires prétendent avoir voulu contrer les "manoeuvres" du gouvernement destinées à "faire éliminer les forces armées bissau-guinéennes par une force étrangère".
Ils dénoncent un "accord militaire secret" conclu selon eux entre le pouvoir et l'Angola. En cause: la mission militaire angolaise (Missang) présente depuis 2011 dans le pays et qui servait, selon les militaires bissau-guinéens, à "protéger le gouvernement en cas de crise".
Lundi à Bissau, le chef de la diplomatie angolaise, Georges Chicoty, avait annoncé le prochain retrait de la force comptant au moins 200 éléments.
Ex-puissance coloniale, le Portugal a défendu la mission angolaise, "un facteur de sécurité et non un facteur d'instabilité", et dénoncé "avec véhémence" le coup.
La présidence angolaise de la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP) est allée jusqu'à brandir la menace de poursuites devant la Cour pénale internationale.
Les pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU ont exigé "le rétablissement immédiat de l'ordre constitutionnel et du gouvernement légitime" pour permettre aux élections d'avoir lieu comme prévu.
Comme l'ONU, l'UA a condamné le putsch "inadmissible" et exigé la libération immédiate des personnalités détenues. La France a fustigé "l'usage de la violence" et les Etats-Unis ont exhorté Bissau à "restaurer le leadership légitime des civils".
La Guinée-Bissau a une histoire jalonnée de putschs, de tentatives de coups d'Etat militaires et de violences politiques depuis son indépendance en 1974. Elle est devenue ces dernières années une plaque tournante du trafic de cocaïne entre l'Amérique du Sud et l'Europe.
La situation politique était tendue depuis plusieurs jours. Jeudi, quelques heures avant les troubles, l'opposition menée par l'ex-président Kumba Yala, qui était censé affronter le 29 avril Carlos Gomes Junior, avait appelé au boycottage de la présidentielle et mis en garde quiconque ferait campagne.
"L'armée confirme avoir déposé le président intérimaire Raimundo Pereira, le Premier ministre Carlos Gomes Junior et le chef d'état-major, le général Antonio Indjai. Les trois sont sains et saufs et se trouvent sous contrô le de l'armée", dit un communiqué vendredi soir, levant toute ambiguïté sur ce qui se tramait depuis la veille.
L'assaut --condamné par l'ONU-- a été lancé jeudi soir, principalement sur la résidence à Bissau de Carlos Gomes Junior, homme fort de l'exécutif et favori du scrutin. Sa maison a été attaquée à la roquette, pendant que des militaires prenaient le contrô le de la radio nationale et bouclaient la ville.
Carlos Gomes Junior a été "conduit à la base de San Vicente", à 45 km au nord de Bissau, a-t-on appris de sources militaire et diplomatique. Le lieu de détention du président Pereira et du général Indjai n'était pas connu.
Plusieurs responsables politiques ont également été arrêtés et conduits au siège de l'état-major, selon une source militaire.
Vendredi, les soldats ont quadrillé la ville, à pied ou en pick-up. Certains étaient postés devant des ministères et le siège du Parti africain pour l'indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert (PAIGC, au pouvoir).
La radio publique, coupée depuis jeudi soir, a recommencé à émettre.
Elle diffusait exclusivement de la musique et des communiqués laconiques émanant du "commandement militaire".
"Accord secret" avec l'Angola
Le "commandement" a assuré n'avoir "aucune ambition pour le pouvoir" et a proposé un "gouvernement d'union nationale" lors d'une réunion avec les partis politiques. Mais il s'y attribue d'office les ministères de la Défense et de l'Intérieur, et a décrété un couvre-feu de 21H00 à 06H00 (locales et GMT).
Les putschistes ont pour la première fois montré leur visage au cours de la réunion, où le PAIGC était absent: les principaux chefs de l'armée, excepté Antonio Indjai, étaient là.
Les militaires prétendent avoir voulu contrer les "manoeuvres" du gouvernement destinées à "faire éliminer les forces armées bissau-guinéennes par une force étrangère".
Ils dénoncent un "accord militaire secret" conclu selon eux entre le pouvoir et l'Angola. En cause: la mission militaire angolaise (Missang) présente depuis 2011 dans le pays et qui servait, selon les militaires bissau-guinéens, à "protéger le gouvernement en cas de crise".
Lundi à Bissau, le chef de la diplomatie angolaise, Georges Chicoty, avait annoncé le prochain retrait de la force comptant au moins 200 éléments.
Ex-puissance coloniale, le Portugal a défendu la mission angolaise, "un facteur de sécurité et non un facteur d'instabilité", et dénoncé "avec véhémence" le coup.
La présidence angolaise de la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP) est allée jusqu'à brandir la menace de poursuites devant la Cour pénale internationale.
Les pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU ont exigé "le rétablissement immédiat de l'ordre constitutionnel et du gouvernement légitime" pour permettre aux élections d'avoir lieu comme prévu.
Comme l'ONU, l'UA a condamné le putsch "inadmissible" et exigé la libération immédiate des personnalités détenues. La France a fustigé "l'usage de la violence" et les Etats-Unis ont exhorté Bissau à "restaurer le leadership légitime des civils".
La Guinée-Bissau a une histoire jalonnée de putschs, de tentatives de coups d'Etat militaires et de violences politiques depuis son indépendance en 1974. Elle est devenue ces dernières années une plaque tournante du trafic de cocaïne entre l'Amérique du Sud et l'Europe.
La situation politique était tendue depuis plusieurs jours. Jeudi, quelques heures avant les troubles, l'opposition menée par l'ex-président Kumba Yala, qui était censé affronter le 29 avril Carlos Gomes Junior, avait appelé au boycottage de la présidentielle et mis en garde quiconque ferait campagne.