"Il y a un texte initial que nous n'acceptons pas (...) je n'ai aucune certitude qu'on puisse conclure à l'heure où je vous parle", a déclaré samedi matin le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, sur la radio France Inter.
"Il y a quelques points sur lesquels nous ne sommes pas satisfaits", a ajouté le ministre, citant le cas du réacteur en construction à Arak "extrêmement proliférant" et la question de l'enrichissement de l'uranium.
Le ton de la France tranche singulièrement avec l'optimisme qui semblait prévaloir vendredi soir sur la conclusion d'un accord, tant du côté de certains Occidentaux que du côté iranien, qui mettaient davantage l'accent sur les progrès accomplis que sur les divergences encore à résoudre.
Si les questions en suspens ne sont pas réglées, "ce ne sera pas possible" de conclure un accord, a insisté Laurent Fabius, en mettant en garde contre "un jeu de dupes".
Les Etats-Unis, la France, l'Allemagne, la Grande-Bretagne, la Chine et la Russie négocient avec l'Iran un "accord intérimaire" sur le programme nucléaire iranien. Les six puissances soupçonnent l'Iran, sous fortes sanctions internationales, de vouloir acquérir l'arme atomique sous le couvert d'un programme civil, ce que Téhéran dément.
Négociations ardues au sein du groupe des "5+1"
Depuis vendredi, les discussions se font à Genève au niveau ministériel et certaines délégations jugent que la position stricte de la France n'est pas sans lien avec le choix soudain du chef de la diplomatie américaine John Kerry de venir en Suisse épauler ses négociateurs sans avoir pris soin d'y associer ses principaux partenaires.
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov devait rejoindre en fin de matinée ses homologues à Genève.
Vendredi, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, cité par l'agence de presse RIA-Novosti, avait indiqué que la Russie comptait "parvenir (samedi) au résultat à long terme qu'attend le monde entier", à savoir un accord permettant d'éloigner le risque d'une guerre et de mettre fin à une décennie de blocages et de tensions.
Il était difficile samedi matin de savoir si la France était soutenue au sein du groupe des "5+1" dans sa démarche. Vendredi soir, une source diplomatique française avait assuré que les 6 étaient désormais "sur la même ligne". Samedi, au vu des déclarations de Laurent Fabius, cela ne semblait pas être forcément le cas.
Gel de l'enrichissement en échange d'une levée de sanctions ?
L'accord en projet, avec une expérimentation sur six mois, porterait sur un allègement de sanctions avec un engagement en contrepartie de l'Iran de suspendre en partie ou totalement son enrichissement d'uranium, un processus qui permet, poussé à 90%, de fabriquer une bombe nucléaire.
Le réacteur à eau lourde d'Arak (deuxième filière pour obtenir une arme nucléaire), évoqué par Laurent Fabius, doit entrer en service l'été prochain. Une fois mis en œuvre, il serait très difficile de l'arrêter, selon des experts.
Parmi les autres questions à régler figure celle de l'avenir du stock d'uranium enrichi à 20%. Selon certains médias, Téhéran pourrait accepter de geler pendant six mois l'activité de ses centrifugeuses les plus performantes, en guise de bonne volonté.
Israël a très vivement mis en garde contre un éventuel accord avec l'Iran qui ne permettrait pas de démanteler son programme nucléaire. La France a souligné samedi la nécessité de prendre en compte les "soucis" de sécurité d'Israël.
Les pays représentés à Genève se sont engagés à ne pas dévoiler publiquement leurs positions pendant la négociation. Il reste "quelques questions très importantes" et "beaucoup de travail à faire", avaient confié vendredi soir Américains et Iraniens, après cinq heures d'entretiens entre Catherine Ashton pour l'Union Européenne, John Kerry et le ministre iranien des Affaires Etrangères Mohammad Javad Zarif.
Samedi, les quotidiens modérés iraniens saluaient les négociations de Genève, entrevoyant un "accord historique" sur le nucléaire alors que les journaux conservateurs parlaient de "mirage".
"Il y a quelques points sur lesquels nous ne sommes pas satisfaits", a ajouté le ministre, citant le cas du réacteur en construction à Arak "extrêmement proliférant" et la question de l'enrichissement de l'uranium.
Le ton de la France tranche singulièrement avec l'optimisme qui semblait prévaloir vendredi soir sur la conclusion d'un accord, tant du côté de certains Occidentaux que du côté iranien, qui mettaient davantage l'accent sur les progrès accomplis que sur les divergences encore à résoudre.
Si les questions en suspens ne sont pas réglées, "ce ne sera pas possible" de conclure un accord, a insisté Laurent Fabius, en mettant en garde contre "un jeu de dupes".
Les Etats-Unis, la France, l'Allemagne, la Grande-Bretagne, la Chine et la Russie négocient avec l'Iran un "accord intérimaire" sur le programme nucléaire iranien. Les six puissances soupçonnent l'Iran, sous fortes sanctions internationales, de vouloir acquérir l'arme atomique sous le couvert d'un programme civil, ce que Téhéran dément.
Négociations ardues au sein du groupe des "5+1"
Depuis vendredi, les discussions se font à Genève au niveau ministériel et certaines délégations jugent que la position stricte de la France n'est pas sans lien avec le choix soudain du chef de la diplomatie américaine John Kerry de venir en Suisse épauler ses négociateurs sans avoir pris soin d'y associer ses principaux partenaires.
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov devait rejoindre en fin de matinée ses homologues à Genève.
Vendredi, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, cité par l'agence de presse RIA-Novosti, avait indiqué que la Russie comptait "parvenir (samedi) au résultat à long terme qu'attend le monde entier", à savoir un accord permettant d'éloigner le risque d'une guerre et de mettre fin à une décennie de blocages et de tensions.
Il était difficile samedi matin de savoir si la France était soutenue au sein du groupe des "5+1" dans sa démarche. Vendredi soir, une source diplomatique française avait assuré que les 6 étaient désormais "sur la même ligne". Samedi, au vu des déclarations de Laurent Fabius, cela ne semblait pas être forcément le cas.
Gel de l'enrichissement en échange d'une levée de sanctions ?
L'accord en projet, avec une expérimentation sur six mois, porterait sur un allègement de sanctions avec un engagement en contrepartie de l'Iran de suspendre en partie ou totalement son enrichissement d'uranium, un processus qui permet, poussé à 90%, de fabriquer une bombe nucléaire.
Le réacteur à eau lourde d'Arak (deuxième filière pour obtenir une arme nucléaire), évoqué par Laurent Fabius, doit entrer en service l'été prochain. Une fois mis en œuvre, il serait très difficile de l'arrêter, selon des experts.
Parmi les autres questions à régler figure celle de l'avenir du stock d'uranium enrichi à 20%. Selon certains médias, Téhéran pourrait accepter de geler pendant six mois l'activité de ses centrifugeuses les plus performantes, en guise de bonne volonté.
Israël a très vivement mis en garde contre un éventuel accord avec l'Iran qui ne permettrait pas de démanteler son programme nucléaire. La France a souligné samedi la nécessité de prendre en compte les "soucis" de sécurité d'Israël.
Les pays représentés à Genève se sont engagés à ne pas dévoiler publiquement leurs positions pendant la négociation. Il reste "quelques questions très importantes" et "beaucoup de travail à faire", avaient confié vendredi soir Américains et Iraniens, après cinq heures d'entretiens entre Catherine Ashton pour l'Union Européenne, John Kerry et le ministre iranien des Affaires Etrangères Mohammad Javad Zarif.
Samedi, les quotidiens modérés iraniens saluaient les négociations de Genève, entrevoyant un "accord historique" sur le nucléaire alors que les journaux conservateurs parlaient de "mirage".