Les épris et les mélomanes de cet art ancestral veillent à célébrer chaque printemps cette tradition, organisée souvent par des associations qui œuvrent à promouvoir et à préserver la musique d'"Al Ala"(andalouse).
Pour eux, le printemps est la période propice pour sortir et se jeter au cœur de la nature verdoyante et accueillante et faire de cet espace libre et ouvert leur grande scène pour passer des moments de joie et d’intimité musicale, jouant, sous les rayons doux et chatoyants, les plus beaux "Taouachis" (morceaux instrumentaux) et chantant des "Sanâat" décrivant tantôt le beau temps, tantôt la magie de la nature éblouissante.
Depuis la fin du VIIIème siècle, passant par le IX et le Xème jusqu’au XIème siècle, avec l’avènement du califat des Omeyyades en Andalousie, les sultans et les émirs avaient l’habitude d’organiser régulièrement des "jalassat" de Nzaha à l’enceinte de leurs palais ou dans leurs Jnanat, pour savourer les notes alléchantes de la "nouba" andalouse dans un cadre digne de la beauté de cet art.
Approché par la MAP, Amin Chaâchoo, musicien chercheur en musique andalouse et auteur de plusieurs ouvrages en la matière, a souligné que "la tradition de Nzaha signifie, dans un premier temps, le fait de se réunir en famille ou avec des amis, soit en ville ou dans espace verdoyant (forêt, jardin,...), pour profiter du beau temps et déguster un bon repas, tout en écoutant jouer de la musique andalouse".
Selon M. Chaâchoo, jouer la musique andalouse pendant la Nzaha fait partie soit de l’ensemble des éléments de divertissement, soit il est la principale raison de l’organisation de cette promenade artistique.
La Nzaha se caractérise par un aspect intime, un orchestre réduit, souvent composé de musiciens qui font parfois partie de la même famille, et ne dépassant pas six personnes, a-t-il renchéri.
Pour le cas de la ville de Tétouan, "des familles de notables tels Cherti, Ibn Al Abbar, El Moudden et Bennouna, possédaient à leur tour des +Jnanat+ (NDLR: jardins) dans lesquelles ils avaient l’habitude de célébrer leurs "Nzayeh" (pluriel de "Nazaha"), alors que les autres familles sortaient à ce qu’on appelle à Tétouan +Barra+ (dehors), un espace vert aux couleurs et aux senteurs alléchantes, pour jouer et chanter al Ala", a-t-il ajouté.
Il est important de mentionner également qu’à Tétouan, on célébrait des Nzayeh purement féminines, des musiciennes-interprètes comme Zohra Abttiw ou Mennana El Kharraz accompagnaient les femmes dans leurs sorties pour chanter Al Ala et des Qçayed (poèmes) dans la joie et la bonne humeur.
Pour sa part, Abdessalam Chami, directeur artistique du festival national de la musique andalouse de Fès et responsable des activités artistique au sein de l’association Al Baât, dit que "Nzaha a été et est toujours bien ancrée dans les pratiques socio-artistiques des villes andalouses du Maroc (Fès, Tanger, Tétouan, Meknès, Rabat, Chefchaouen), grâce aux efforts fournis par les associations des amateurs qui veillent à célébrer Nzaha à fréquence annuelle".
"Cela fait plus de vingt ans que l’association Al Baât ne ménage ni temps ni effort pour organiser sa Nzaha d’une façon régulière dans son programme du printemps. Les mélomanes de Fès gardent un bon souvenir des sorties qu’organise notre association, désireuse de perdurer cette tradition pour initier les générations montantes à porter le flambeau de nos actions et activités", a indiqué M. Chami.
Mohamed Amine Al Akrami, dirigeant de l’orchestre de Mohamed Larbi Temsamani de Tétouan, a, quant à lui, dit que la "Nzaha trouve ses origines dans la civilisation andalouse. On peut la considérer comme étant un moyen traditionnel qui a contribué à la préservation du patrimoine d’Al Ala".
Mis à part l’association "Nassaim Al Andalous" de Tanger et les associations "Al Idrissiya" et "Al Baât" de Fès qui ne manquent jamais leur rendez-vous annuel de Nzaha, M. Al Akrami a émis le vœu que d’autres associations suivent leur exemple et prennent l’initiative pour faire de même.
La nature, de par sa diversité, ses couleurs et ses senteurs, a été une principale source d’inspiration aux poètes andalous qui aimaient se promener et méditer entre prés et bois, donnant libre cours à leurs talents poétiques, d’où nombre de Sanaât décrivant des paysages, que l’œil ne voit pas mais qui éblouissent les esprits. Incontournablement, la nature reste le lieu le plus idoine où l’on peut mettre en valeur cet héritage culturel andalou à travers la tradition de Nzaha.
Pour eux, le printemps est la période propice pour sortir et se jeter au cœur de la nature verdoyante et accueillante et faire de cet espace libre et ouvert leur grande scène pour passer des moments de joie et d’intimité musicale, jouant, sous les rayons doux et chatoyants, les plus beaux "Taouachis" (morceaux instrumentaux) et chantant des "Sanâat" décrivant tantôt le beau temps, tantôt la magie de la nature éblouissante.
Depuis la fin du VIIIème siècle, passant par le IX et le Xème jusqu’au XIème siècle, avec l’avènement du califat des Omeyyades en Andalousie, les sultans et les émirs avaient l’habitude d’organiser régulièrement des "jalassat" de Nzaha à l’enceinte de leurs palais ou dans leurs Jnanat, pour savourer les notes alléchantes de la "nouba" andalouse dans un cadre digne de la beauté de cet art.
Approché par la MAP, Amin Chaâchoo, musicien chercheur en musique andalouse et auteur de plusieurs ouvrages en la matière, a souligné que "la tradition de Nzaha signifie, dans un premier temps, le fait de se réunir en famille ou avec des amis, soit en ville ou dans espace verdoyant (forêt, jardin,...), pour profiter du beau temps et déguster un bon repas, tout en écoutant jouer de la musique andalouse".
Selon M. Chaâchoo, jouer la musique andalouse pendant la Nzaha fait partie soit de l’ensemble des éléments de divertissement, soit il est la principale raison de l’organisation de cette promenade artistique.
La Nzaha se caractérise par un aspect intime, un orchestre réduit, souvent composé de musiciens qui font parfois partie de la même famille, et ne dépassant pas six personnes, a-t-il renchéri.
Pour le cas de la ville de Tétouan, "des familles de notables tels Cherti, Ibn Al Abbar, El Moudden et Bennouna, possédaient à leur tour des +Jnanat+ (NDLR: jardins) dans lesquelles ils avaient l’habitude de célébrer leurs "Nzayeh" (pluriel de "Nazaha"), alors que les autres familles sortaient à ce qu’on appelle à Tétouan +Barra+ (dehors), un espace vert aux couleurs et aux senteurs alléchantes, pour jouer et chanter al Ala", a-t-il ajouté.
Il est important de mentionner également qu’à Tétouan, on célébrait des Nzayeh purement féminines, des musiciennes-interprètes comme Zohra Abttiw ou Mennana El Kharraz accompagnaient les femmes dans leurs sorties pour chanter Al Ala et des Qçayed (poèmes) dans la joie et la bonne humeur.
Pour sa part, Abdessalam Chami, directeur artistique du festival national de la musique andalouse de Fès et responsable des activités artistique au sein de l’association Al Baât, dit que "Nzaha a été et est toujours bien ancrée dans les pratiques socio-artistiques des villes andalouses du Maroc (Fès, Tanger, Tétouan, Meknès, Rabat, Chefchaouen), grâce aux efforts fournis par les associations des amateurs qui veillent à célébrer Nzaha à fréquence annuelle".
"Cela fait plus de vingt ans que l’association Al Baât ne ménage ni temps ni effort pour organiser sa Nzaha d’une façon régulière dans son programme du printemps. Les mélomanes de Fès gardent un bon souvenir des sorties qu’organise notre association, désireuse de perdurer cette tradition pour initier les générations montantes à porter le flambeau de nos actions et activités", a indiqué M. Chami.
Mohamed Amine Al Akrami, dirigeant de l’orchestre de Mohamed Larbi Temsamani de Tétouan, a, quant à lui, dit que la "Nzaha trouve ses origines dans la civilisation andalouse. On peut la considérer comme étant un moyen traditionnel qui a contribué à la préservation du patrimoine d’Al Ala".
Mis à part l’association "Nassaim Al Andalous" de Tanger et les associations "Al Idrissiya" et "Al Baât" de Fès qui ne manquent jamais leur rendez-vous annuel de Nzaha, M. Al Akrami a émis le vœu que d’autres associations suivent leur exemple et prennent l’initiative pour faire de même.
La nature, de par sa diversité, ses couleurs et ses senteurs, a été une principale source d’inspiration aux poètes andalous qui aimaient se promener et méditer entre prés et bois, donnant libre cours à leurs talents poétiques, d’où nombre de Sanaât décrivant des paysages, que l’œil ne voit pas mais qui éblouissent les esprits. Incontournablement, la nature reste le lieu le plus idoine où l’on peut mettre en valeur cet héritage culturel andalou à travers la tradition de Nzaha.