Obama peut compter sur des amis à Hollywood, quoi qu'en dise Clint Eastwood


Samedi 3 Novembre 2012 - 11:21
AFP


Los Angeles - Le légendaire acteur Clint Eastwood assure qu'Hollywood n'est pas le bastion démocrate que toute le monde imagine, mais les faits sont têtus et George Clooney n'est que l'une des nombreuses stars de premier plan à soutenir Barack Obama dans sa course à la réélection.


Obama peut compter sur des amis à Hollywood, quoi qu'en dise Clint Eastwood
L'inoubliable Inspecteur Harry, dont le dialogue erratique avec une chaise vide lors de la convention du parti républicaine en Floride avait surpris les observateurs, a réitéré son soutien à Mitt Romney la semaine dernière, assurant: "Il ne reste pas beaucoup de temps. Notre pays est en jeu".

Il n'en reste pas moins l'un des seuls à défendre le candidat républicain, quand Barack Obama peut se prévaloir du soutien de George Clooney, Robert De Niro, Samuel L. Jackson, Scarlett Johansson, Leonardo DiCaprio, Morgan Freeman ou Robert Redford -- et ce n'est qu'une partie de la liste.

"Les acteurs hollywoodiens penchent encore du côté démocrate", explique à l'AFP Steven Ross, professeur à l'Université de Californie du Sud et auteur d'un livre sur l'engagement politique à Hollywood.

Clint Eastwood affirmait le contraire lors de sa prestation à Tampa, juste avant l'entrée en scène de M. Romney.

"Je sais ce que vous pensez. Vous vous dites +qu'est-ce qu'un professionnel du cinéma fait ici? Vous pensez qu'ils sont tous à gauche, là-bas, à la gauche de Lénine", déclarait-il. "C'est ce que les gens croient mais ce n'est pas réellement le cas. Il y a beaucoup de conservateurs, beaucoup de personnes modérées, républicaines et démocrates, à Hollywood".

De l'autre côté du spectre politique, George Clooney affiche volontiers sa préférence, ne serait-ce qu'en accueillant dans sa maison, sur les collines d'Hollywood, un dîner de gala pour lever des fonds pour M. Obama, comme il l'avait fait en mai dernier.

Organisée par le patron de DreamWorks Animation, Jeffrey Katzenberg, la soirée avait rapporté 15 millions de dollars et comptait avec la présence de Barbra Streisand, Robert Downey Jr. ou Jack Black.

Le président est revenu à Los Angeles début octobre pour un spectacle --là encore destiné à lever des fonds-- assuré notamment par Stevie Wonder, Katy Perry et Earth, Wind and Fire, pour lequel quelques 6.000 personnes avaient payé 250 dollars minimum.

Mitt Romney soutenu par Meatloaf et Kid Rock

Outre l'argent, le soutien de stars donne aux candidats une visibilité précieuse. "Le principal intérêt du soutien d'une personnalité, c'est d'attirer l'attention sur un candidat", explique M. Ross.

Et si les acteurs hollywoodiens sont bons pour l'image, les chanteurs sont peut-être encore meilleurs. "Aujourd'hui, je dirais que le soutien de musiciens est plus important pour attirer les jeunes que celui des acteurs", dit-il.

Mitt Romney n'est pas beaucoup plus chanceux dans ce domaine, avec le soutien affiché d'une poignée d'artistes: Kid Rock, le guitariste Gene Simmons du groupe Kiss, Donny et Marie Osmond, et le rocker Meatloaf.

Mais si les stars offrent un peu de leur lumière aux candidats, ils n'influent pas pour autant le vote, selon M. Ross.

"Les Américains ne sont pas idiots", dit-il. "Très peu votent pour un homme politique parce qu'un artiste les soutient. Ce n'est que lorsqu'ils ont étudié le candidat qu'ils peuvent décider de voter pour lui".

A côté de ces soutiens sans faille, on trouve aussi à Hollywood des artistes déçus par Obama, qui voteront certes pour lui, mais sans grand enthousiasme.

L'actrice Susan Sarandon, très engagée politiquement et soutien sans faille du président en 2008, déclare à l'AFP: "J'en suis arrivée au point où je me sens émotionnellement très peu concernée".

"Je me dis presque que si Obama n'est pas élu et que tout s'écroule, peut-être que c'est dans l'ordre des choses, pour pouvoir reconstruire ensuite. Je vais voter, j'ai contribué à bien des égards (à la campagne d'Obama) mais (s'il n'est pas élu) je ne vais pas en mourir", ajoute-t-elle.

"Obama devrait être réélu, mais il y a tellement d'argent en jeu, maintenant, et beaucoup de gens qui boudent car ils ont été déçus. Rien ne peut égaler la première fois où il a été élu. C'était tellement énorme", conclut-elle.


           

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