Offensive de charme de Google au Cebit pour faire accepter Street View


Mardi 2 Mars 2010 - 17:23
AFP


Hanovre - Le géant de l'internet Google a lancé mardi une opération séduction pour faire accepter son service de navigation virtuel Street View qui fait polémique en Allemagne, lors du salon du hi-tech Cebit de Hanovre (nord).


Offensive de charme de Google au Cebit pour faire accepter Street View
"Google n'est pas un envahisseur" et Street View n'est pas une "super caméra espionne"; "c'est juste la meilleure solution technique pour vous faire voyager à travers le monde en vous montrant des images", a argué Michael Jones, porte-parole du département Technologie de Google, lors d'une conférence de presse.

"Cela marche très bien dans 19 pays et cela ne devrait pas être différent en Allemagne" où le produit doit être lancé courant 2010, a-t-il ajouté.

L'américain Google est présent pour la première fois au plus grand salon mondial des nouvelles technologies, et ce uniquement pour promouvoir son logiciel de géolocalisation, controversé parce qu'il photographie des propriétés privées ou des personnes à leur insu.

Les curieux affluaient mardi sur son stand pour découvrir trois voitures "Google Cars", des petites Opel noires surmontées d'une tour de métal au sommet de laquelle sont arrimées 8 caméras fixes. Ces véhicules sillonnent les rues et les photographient sous toutes les coutures pour que les internautes puissent jouer les globe-trotteurs virtuels.

Sur le stand, des étudiants d'une école de design s'affairaient à décorer les véhicules exposés sur une estrade.

"C'est pour redorer l'image du groupe", ironisait un visiteur allemand, alors que des plaintes ont été déposées dans plusieurs pays contre Street View.

En Finlande par exemple, un homme proteste d'avoir été photographié en pleine détente sur une balancelle, avec semble-t-il le pantalon baissé au niveau des chevilles. La photo a été retirée du site.

Lancé en 2007 aux Etats-Unis, Street View existe au Canada, en Australie et dans bien des pays d'Europe dont la France, la Grande-Bretagne, l'Italie, ou encore en Scandinavie.

Le projet fait tout particulièrement débat en Allemagne, où l'expérience des fichages à l'époque du nazisme puis du communisme est-allemand ont rendu la population très tatillonne en matière de protection des données.

"Maintenant que nous avons entendu un peu les inquiétudes, nous allons changer cela", a assuré Michael Jones

Google a beau être "convaincu de la légalité" de Street View en Allemagne, il vient d'accepter des gardes-fous pour ne pas compromettre ses chances sur le marché allemand, le premier d'Europe pour l'internet. Le programme floute déjà automatiquement les visages et les plaques d'immatriculation. En plus, tout mécontent pourra obtenir l'effacement de la photo contestée, a promis Google, une concession exclusive faite aux utilisateurs allemands.

"Nous aurions dû communiquer plus tôt sur Google Street View, je le reconnais", a concédé auprès de l'AFP Lena Wagner, l'une des porte-parole de Google Allemagne, qui a reçu "plus de 1.000 lettres de protestation".

"L'idée n'est pas de prendre des photos privées. Nous faisons ce que ferait n'importe quel touriste", assure-t-elle.

Deux ministres allemandes étaient montées au créneau pour exiger une politique de transparence absolue de Google sur l'usage des photos prises et les possibilités de les contester. Et la chancelière Angela Merkel a invité ses concitoyens à en user s'ils estiment leurs droits bafoués.

Google a vécu des jours meilleurs. Son service vidéo a connu des déboires judiciaires. Sa bibliothèque virtuelle Google Books essuie des critiques. Le groupe encaisse aussi des plaintes pour concurrence déloyale contre son moteur de recherche.


           

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