Un an plus tôt sa femme, Sarah, a mystérieusement disparu. Il doit élever ses deux enfants, mais ne peut plus y arriver dans l’ambiance étouffante de la ville. Paul va alors retourner vivre à Saint Malo, la ville de son enfance. Il y retrouve son frère, moniteur d’auto-école, qui lui propose un coup de main. Pour Paul, la vie reprend peu à peu ses droits, au bord d’une mer qui lui redonne espoir. Sans pour autant oublier Sarah, et son urgence de la retrouver.
Dans ce très long entretien, Olivier Adam revient sur ses aspirations d’écrivain, ses précédents ouvrages, mais évoque également l’actualité.
On retrouve dans ce livre plusieurs de vos thèmes récurrents (le secret familial, une disparition, ...). En quoi Des vents contraires est-il singulier dans votre oeuvre ?
Olivier Adam : C’est une bonne question… Avant tout, ce roman travaille une géographie différente des précédents. Mes cinq premiers livres sondaient celle de mon enfance, péri-urbaine, des banlieues de grandes villes où celles-ci se confondent, où l’on passe de l’une à l’autre uniquement par la grâce d’un panneau. C’est la première fois qu’un livre se déroule dans une géographie qui est la mienne maintenant, où j’ai planté mes racines en le décidant tout seul. J’ai débarqué avec compagne et enfants à Saint-Malo, sans y connaître personne, et j’ai élu ce lieu comme mon refuge.
L’autre chose qui est prégnante pour moi dans ce livre, c’est une lumière, une ambiance nouvelle. Ainsi qu’une nouvelle distance dans l’écriture. J’ai l’impression d’avoir écrit jusqu’alors des livres dans une certaine urgence, écorché. Mais il y a ici une distance, car je suis aussi dans un état d’esprit différent. Si l’on prend une métaphore automobile, puisque le personnage est moniteur d’auto-école, j’ai plutôt écrit des livres en seconde, en côte. Celui-là est plutôt écrit en quatrième, fenêtre ouverte, sur une route qui dominerait la mer.
Enfin, il y a cette multiplicité des personnages. C’est l’histoire de quelqu’un qui se raconte, mais à travers les autres. Il est moins préoccupé par lui-même que par les autres, et en devient le réceptacle. Cela a avoir avec ma position d’écrivain, de narrateur, qui raconte les histoires des autres plutôt que la sienne.
Une famille "décomposée" est à nouveau au centre de ce livre. En quoi cet état vous intéresse t-il sur le plan littéraire ?
O.A. : Je tourne autour de mes thèmes en en changeant à chaque fois le point de vue. Dans Falaises, on parle d’une mère absente, et on entrevoit un père. Dans A l’abri de rien, c’est cette même figure d’une mère en train de s’absenter qui prend la parole, et on y évoque aussi un père avec les enfants. Enfin, Des vents contraires donne la parole au père. Autour de cette figure qu’est la famille qui se décompose, car l’un des éléments en sort, il n’y a au fond que les enfants que je n’ai pas encore fait parler…
Ce qui m’intéresse ici est d’étudier comment mes personnages, une fois que vous leur enlevez ce qui les tient ensemble, apparaissent devant leur vérité nue. Il y a là à saisir quelque chose d’une vérité humaine, comment les personnages se révèlent une fois que les événements extérieurs leur font perdre pied. Mais j’avoue que cette récurrence de la disparition dans la cellule familiale me fait dire, une fois que j’ai terminé un livre « C’est pas croyable, j’ai encore écrit ça ! » (Rires). Mais je rassure en me disant que la plupart des écrivains que je vénère écrivent toujours le même livre…
Enfin, la mer est à nouveau au centre de ce nouveau livre. En quoi cet élément influence-t-il votre écriture ?
O.A. : J’ai avec la mer un rapport très organique, presque primitif. C’est un sentiment de très grande présence au monde, aux éléments. Ils m’aident à me sentir raccordé au monde physique, plus vivant. J’ai en même temps l’impression qu’il y a dans la mer quelque chose qui vous lave. Dans Des vents contraires, le narrateur est dans cette recherche. Sa vie s’est cassée la gueule, et il veut retrouver un horizon, un nouveau départ. C’est un sentiment raccordé à la mer, mais aussi celui de ciel et du vent.
En Bretagne, le sentiment le plus important n’est pas celui de la pluie, mais du vent. Il est un rappel permanent que le monde est vivant, et vous oblige à sentir que vous êtes en permanence en confrontation avec le monde physique. C’est comme un réveil, une manière de ressentir les choses sur le plan physique. Il faut avancer contre le vent, mais il n’est pas abstrait. Il assomme et réveille en même temps.
Les nombreuses descriptions de cela dans le livre répondent à une tentation de photographe, par l’éblouissement dans lequel me tiennent ces lieux-là. Mais elles ont aussi la fonction de faire ressentir la même bouffée d’air, un baume qu’elles procurent au narrateur.
Cela est nouveau dans ce livre par rapport à A l’abri de rien, où je serrais l’ambiance de plus en plus, pour ne jamais rien lâcher. Les éléments ont toujours pour moi cette fonction de renforcer le ressenti de l’état psychique des personnages dans la mesure où, eux, n’expliquent jamais leurs sentiments ou leurs motivations.
Que pensez-vous du genre de l’auto-fiction ?
O.A. : Je m’ennuie assez vite avec moi, je n’ai aucun goût pour l’introspection. Mes propres névroses ne m’intéressent que par ce qu’elles produisent. C’est pourquoi je ne crois pas vraiment en l’auto-fiction, je ne vois pas la différence avec la fiction propre. Tout dépend ce qui anime chaque auteur, presque leur éthique personnelle. Ca ne m’intéresse pas de travailler sur moi, je préfère en parler à travers les autres. Cependant, je ne dis pas que faire le tour de son nombril n’est pas une occupation passionnante ! D’ailleurs, il y a des livres d’autobiographie où d’auto-fiction que je trouve magnifiques.
La fiction est pour moi ce qu’il y a de plus libérateur, même s’il est important que mes livres donnent, d’une certaine manière, des nouvelles de moi. Pour moi, il y a autant d’autobiographie dans la fiction que le contraire. Je ne crois pas l’autobiographie complète, c’est une tartufferie. L’auteur se réinvente forcément, recompose, se présente sous un jour précis.
Ce qui importe pour moi, est l’engagement personnel de l’auteur. Que son livre ait un cœur, du sang, des os. L’auteur doit être physiquement et moralement engagé dans son livre. Je lis trop de livres dont il me semble que les auteurs sont absents…
olivier_adam_2.jpgTravaillez-vous plus la structure et le déroulé du livre ou son écriture elle-même, son style ?
O.A. : Ce qui est le plus déterminant, c’est l’écriture et la phrase. On peut écrire n’importe quelle situation, si les phrases sont fausses, l’enchaînement paraîtra faux, mal rythmé. A l’inverse, la scène la plus incroyable sera juste si les mots tombent au bon endroit. Pour moi, un livre est fini quand les mots sont à leur place, de la première à la dernière “note”, et que chaque accélération et décélération donnent l’impression d’avoir été écrit, comme dans une improvisation musicale réussie.
Ce qui est également capital, c’est la scène. Comme au cinéma, peu importe l’enchaînement de l’intrigue, certains cinéastes vont réussir des scènes formidables. Des vents contraires présente une sorte de mystère, mais il devrait être en arrière-plan de la scène, car ce qui est devant, c’est la vie, le concret des situations.
Vous avez adapté plusieurs de vos livres à la télévision ou au cinéma. Cette expérience a-t-elle modifié votre façon d'écrire dans vos livres suivants ?
O.A. : Franchement, je ne pense pas. Pour Des vents contraires, j’ai eu d’innombrables propositions d’adaptation au cinéma avant même que le livre sorte, donc je me rends compte que mes livres doivent être adaptables à l’écran ! Mais quand j’écris, le médium cinéma n’est presque pas présent, ou alors sous forme d’interrogations qui rejoignent la littérature. Des questions de point de vue.
De toute façon, l’écriture scénaristique pure n’en est pas vraiment une. Car l’écriture d’un film, c’est la caméra, les corps eux-même. Quand je collabore à une de mes adaptations, je n’écris pas au sens propre du terme. J’imagine une histoire avec le réalisateur, mais le scénario ne m’apprend rien sur l’écriture elle-même, car celle-ci est pauvre, extrêmement codée et mathématique, sans aucun élan. La musique et la phrase n’y jouent plus aucun rôle. Par opposition, si le cinéma changeait quelque chose dans mes livres, ce serait une attention accrue dans la musique des phrases.
Dans A l'abri de rien, vous abordiez le thème de l'aide aux réfugiés clandestins à travers le parcours d'une mère. Quel regard portez-vous sur l'implication des citoyens dans l'aide aux plus démunis ?
O.A. : Des vents contraires fait également le constat que dans la société d’aujourd’hui, où l’on baigne dans une compétition permanente entre les uns et les autres, on sent un travail de sape permanent des filets institutionnels de solidarité et de sécurité. Et la crise n’a pas, comme on a pu l’entendre, estompé cela. On se rend compte que lorsque les gens se trouvent expulsés de leur propre vie, pour des rasions sociales ou géopolitiques, c’est aux citoyens eux-mêmes d’aider à recoller les morceaux, car l’état et les institutions sont défaillantes, n’ont plus les moyens ou la volonté de faire face à ces situations. On en vient alors à la dernière situation possible, une sorte de collectif réinventé, qui passe par l’associatif ou quasiment l’entraide de voisinage. C’est un constat qui est à la fois lumineux, car la capacité des gens à se dépasser pour tendre la main m’émerveille toujours, et en même temps un constat amer, car dans ces situations on ne devrait pas avoir à aire appel à nos capacités personnelles de voir en son semblable un frère et à lui tendre la main.
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« Des vents contraires » de Olivier Adam, Editions de l’Olivier, 256 pages, 20 €
Dans ce très long entretien, Olivier Adam revient sur ses aspirations d’écrivain, ses précédents ouvrages, mais évoque également l’actualité.
On retrouve dans ce livre plusieurs de vos thèmes récurrents (le secret familial, une disparition, ...). En quoi Des vents contraires est-il singulier dans votre oeuvre ?
Olivier Adam : C’est une bonne question… Avant tout, ce roman travaille une géographie différente des précédents. Mes cinq premiers livres sondaient celle de mon enfance, péri-urbaine, des banlieues de grandes villes où celles-ci se confondent, où l’on passe de l’une à l’autre uniquement par la grâce d’un panneau. C’est la première fois qu’un livre se déroule dans une géographie qui est la mienne maintenant, où j’ai planté mes racines en le décidant tout seul. J’ai débarqué avec compagne et enfants à Saint-Malo, sans y connaître personne, et j’ai élu ce lieu comme mon refuge.
L’autre chose qui est prégnante pour moi dans ce livre, c’est une lumière, une ambiance nouvelle. Ainsi qu’une nouvelle distance dans l’écriture. J’ai l’impression d’avoir écrit jusqu’alors des livres dans une certaine urgence, écorché. Mais il y a ici une distance, car je suis aussi dans un état d’esprit différent. Si l’on prend une métaphore automobile, puisque le personnage est moniteur d’auto-école, j’ai plutôt écrit des livres en seconde, en côte. Celui-là est plutôt écrit en quatrième, fenêtre ouverte, sur une route qui dominerait la mer.
Enfin, il y a cette multiplicité des personnages. C’est l’histoire de quelqu’un qui se raconte, mais à travers les autres. Il est moins préoccupé par lui-même que par les autres, et en devient le réceptacle. Cela a avoir avec ma position d’écrivain, de narrateur, qui raconte les histoires des autres plutôt que la sienne.
Une famille "décomposée" est à nouveau au centre de ce livre. En quoi cet état vous intéresse t-il sur le plan littéraire ?
O.A. : Je tourne autour de mes thèmes en en changeant à chaque fois le point de vue. Dans Falaises, on parle d’une mère absente, et on entrevoit un père. Dans A l’abri de rien, c’est cette même figure d’une mère en train de s’absenter qui prend la parole, et on y évoque aussi un père avec les enfants. Enfin, Des vents contraires donne la parole au père. Autour de cette figure qu’est la famille qui se décompose, car l’un des éléments en sort, il n’y a au fond que les enfants que je n’ai pas encore fait parler…
Ce qui m’intéresse ici est d’étudier comment mes personnages, une fois que vous leur enlevez ce qui les tient ensemble, apparaissent devant leur vérité nue. Il y a là à saisir quelque chose d’une vérité humaine, comment les personnages se révèlent une fois que les événements extérieurs leur font perdre pied. Mais j’avoue que cette récurrence de la disparition dans la cellule familiale me fait dire, une fois que j’ai terminé un livre « C’est pas croyable, j’ai encore écrit ça ! » (Rires). Mais je rassure en me disant que la plupart des écrivains que je vénère écrivent toujours le même livre…
Enfin, la mer est à nouveau au centre de ce nouveau livre. En quoi cet élément influence-t-il votre écriture ?
O.A. : J’ai avec la mer un rapport très organique, presque primitif. C’est un sentiment de très grande présence au monde, aux éléments. Ils m’aident à me sentir raccordé au monde physique, plus vivant. J’ai en même temps l’impression qu’il y a dans la mer quelque chose qui vous lave. Dans Des vents contraires, le narrateur est dans cette recherche. Sa vie s’est cassée la gueule, et il veut retrouver un horizon, un nouveau départ. C’est un sentiment raccordé à la mer, mais aussi celui de ciel et du vent.
En Bretagne, le sentiment le plus important n’est pas celui de la pluie, mais du vent. Il est un rappel permanent que le monde est vivant, et vous oblige à sentir que vous êtes en permanence en confrontation avec le monde physique. C’est comme un réveil, une manière de ressentir les choses sur le plan physique. Il faut avancer contre le vent, mais il n’est pas abstrait. Il assomme et réveille en même temps.
Les nombreuses descriptions de cela dans le livre répondent à une tentation de photographe, par l’éblouissement dans lequel me tiennent ces lieux-là. Mais elles ont aussi la fonction de faire ressentir la même bouffée d’air, un baume qu’elles procurent au narrateur.
Cela est nouveau dans ce livre par rapport à A l’abri de rien, où je serrais l’ambiance de plus en plus, pour ne jamais rien lâcher. Les éléments ont toujours pour moi cette fonction de renforcer le ressenti de l’état psychique des personnages dans la mesure où, eux, n’expliquent jamais leurs sentiments ou leurs motivations.
Que pensez-vous du genre de l’auto-fiction ?
O.A. : Je m’ennuie assez vite avec moi, je n’ai aucun goût pour l’introspection. Mes propres névroses ne m’intéressent que par ce qu’elles produisent. C’est pourquoi je ne crois pas vraiment en l’auto-fiction, je ne vois pas la différence avec la fiction propre. Tout dépend ce qui anime chaque auteur, presque leur éthique personnelle. Ca ne m’intéresse pas de travailler sur moi, je préfère en parler à travers les autres. Cependant, je ne dis pas que faire le tour de son nombril n’est pas une occupation passionnante ! D’ailleurs, il y a des livres d’autobiographie où d’auto-fiction que je trouve magnifiques.
La fiction est pour moi ce qu’il y a de plus libérateur, même s’il est important que mes livres donnent, d’une certaine manière, des nouvelles de moi. Pour moi, il y a autant d’autobiographie dans la fiction que le contraire. Je ne crois pas l’autobiographie complète, c’est une tartufferie. L’auteur se réinvente forcément, recompose, se présente sous un jour précis.
Ce qui importe pour moi, est l’engagement personnel de l’auteur. Que son livre ait un cœur, du sang, des os. L’auteur doit être physiquement et moralement engagé dans son livre. Je lis trop de livres dont il me semble que les auteurs sont absents…
olivier_adam_2.jpgTravaillez-vous plus la structure et le déroulé du livre ou son écriture elle-même, son style ?
O.A. : Ce qui est le plus déterminant, c’est l’écriture et la phrase. On peut écrire n’importe quelle situation, si les phrases sont fausses, l’enchaînement paraîtra faux, mal rythmé. A l’inverse, la scène la plus incroyable sera juste si les mots tombent au bon endroit. Pour moi, un livre est fini quand les mots sont à leur place, de la première à la dernière “note”, et que chaque accélération et décélération donnent l’impression d’avoir été écrit, comme dans une improvisation musicale réussie.
Ce qui est également capital, c’est la scène. Comme au cinéma, peu importe l’enchaînement de l’intrigue, certains cinéastes vont réussir des scènes formidables. Des vents contraires présente une sorte de mystère, mais il devrait être en arrière-plan de la scène, car ce qui est devant, c’est la vie, le concret des situations.
Vous avez adapté plusieurs de vos livres à la télévision ou au cinéma. Cette expérience a-t-elle modifié votre façon d'écrire dans vos livres suivants ?
O.A. : Franchement, je ne pense pas. Pour Des vents contraires, j’ai eu d’innombrables propositions d’adaptation au cinéma avant même que le livre sorte, donc je me rends compte que mes livres doivent être adaptables à l’écran ! Mais quand j’écris, le médium cinéma n’est presque pas présent, ou alors sous forme d’interrogations qui rejoignent la littérature. Des questions de point de vue.
De toute façon, l’écriture scénaristique pure n’en est pas vraiment une. Car l’écriture d’un film, c’est la caméra, les corps eux-même. Quand je collabore à une de mes adaptations, je n’écris pas au sens propre du terme. J’imagine une histoire avec le réalisateur, mais le scénario ne m’apprend rien sur l’écriture elle-même, car celle-ci est pauvre, extrêmement codée et mathématique, sans aucun élan. La musique et la phrase n’y jouent plus aucun rôle. Par opposition, si le cinéma changeait quelque chose dans mes livres, ce serait une attention accrue dans la musique des phrases.
Dans A l'abri de rien, vous abordiez le thème de l'aide aux réfugiés clandestins à travers le parcours d'une mère. Quel regard portez-vous sur l'implication des citoyens dans l'aide aux plus démunis ?
O.A. : Des vents contraires fait également le constat que dans la société d’aujourd’hui, où l’on baigne dans une compétition permanente entre les uns et les autres, on sent un travail de sape permanent des filets institutionnels de solidarité et de sécurité. Et la crise n’a pas, comme on a pu l’entendre, estompé cela. On se rend compte que lorsque les gens se trouvent expulsés de leur propre vie, pour des rasions sociales ou géopolitiques, c’est aux citoyens eux-mêmes d’aider à recoller les morceaux, car l’état et les institutions sont défaillantes, n’ont plus les moyens ou la volonté de faire face à ces situations. On en vient alors à la dernière situation possible, une sorte de collectif réinventé, qui passe par l’associatif ou quasiment l’entraide de voisinage. C’est un constat qui est à la fois lumineux, car la capacité des gens à se dépasser pour tendre la main m’émerveille toujours, et en même temps un constat amer, car dans ces situations on ne devrait pas avoir à aire appel à nos capacités personnelles de voir en son semblable un frère et à lui tendre la main.
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« Des vents contraires » de Olivier Adam, Editions de l’Olivier, 256 pages, 20 €