Paris découvre "Magdalena", incursion à Broadway du Brésilien Villa-Lobos


Mercredi 19 Mai 2010 - 13:42
AFP


Paris - Le Théâtre du Châtelet à Paris présente jusqu'à samedi une curiosité nommée "Magdalena": le Brésilien Heitor Villa-Lobos (1887-1959) a taillée cette "aventure musicale" pour Broadway tout en puisant dans les thèmes, les couleurs et les rythmes de son Amérique du Sud natale.


Heitor Villa Lobos
Heitor Villa Lobos
Villa-Lobos a vécu dans les années 1920 à Paris, y a effectué des visites régulières après la guerre, mais le cinquantième anniversaire de sa mort n'y a été célébré que discrètement à l'automne dernier.

Le Châtelet répare cette anomalie avec la création française de "Magdalena", un événement si l'on considère que l'ouvrage demeure une rareté à l'échelle mondiale, avec seulement une production ici (Manaus au Brésil) ou là (Australie).

Même aux Etats-Unis, ce "musical" atypique n'a pas connu les grands succès du genre. Etrenné en 1948 à Los Angeles puis San Francisco dans une mise en scène de Jules Dassin, cet ouvrage coûteux a fait les frais d'une grève des musiciens à New York, où il a quitté l'affiche après 70 représentations.

Villa-Lobos aurait-il écrit une musique trop savante pour Broadway ? En tout cas il ne s'est pas renié, y compris d'ailleurs dans le sujet porté par un livret un peu bavard.

La nature luxuriante, les conflits de religion, la dignité des peuples sud-amérindiens, la lutte contre l'opression ne laissaient pas indifférent le compositeur brésilien. Ces thèmes sont traités ici de manière tragi-comique: la pieuse Maria et le rebelle Pedro pourront vivre leur amour après un attentat et le décès du propriétaire des mines d'émeraudes, un général d'opérette que sa maîtresse (une cuisinière française) a gavé jusqu'à la mort...

L'action se déroule entre Paris et l'Amazonie (au bord du fleuve colombien Magdalena), évoquée par une forêt de luminaires dans la mise en scène sans grande audace mais efficace de la jeune Américaine Kate Whoriskey.

Les chanteurs François Le Roux en général XXL et Aurélia Legay en piquante cuisinière pimentent la distribution. Quant au chef Sébastien Rouland, il anime un Orchestre symphonique de Navarre peu gâté par la sonorisation mais suffisamment fourni pour servir la musique métissée et opulente de Villa-Lobos.


           

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