Paris monte au créneau pour défendre l'euro et le plan irlandais


Lundi 29 Novembre 2010 - 11:34
AFP


Paris - Les ministres de l'Economie Christine Lagarde et du Budget François Baroin sont montés au créneau lundi pour défendre l'euro et le plan de sauvetage de 85 milliards d'euros qui devrait suffire, selon eux, à éteindre l'incendie irlandais.


Christine Lagarde et François Baroin
Christine Lagarde et François Baroin
"Je l'espère", a déclaré Mme Lagarde sur RTL alors qu'on lui demandait si l'incendie en Irlande était désormais éteint. Les mesures "seront suffisantes et efficaces", a renchéri François Baroin sur Europe 1.

Le plan d'aide de l'Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI) est destiné à renflouer les banques de l'ancien "Tigre celtique" et couvrir les besoins budgétaires de Dublin.

"C'est un plan qui est long", a insisté Mme Lagarde, le contraire de "sparadraps de première urgence". Elle reconnaît toutefois qu'il est assorti de mesures "extrêmement rigoureuses difficiles à communiquer à la population".

Le plan, adopté dimanche à Bruxelles lors d'une session extraordinaire des ministres des Finances de l'UE, doit prévenir toute contagion à d'autres pays européens, au premier rang desquels Portugal et Espagne.

Les ministres de la zone euro ont ainsi accéléré les préparatifs du futur Fonds de soutien permanent aux pays en crise, appelé à voir le jour mi-2013, en remplacement du mécanisme actuel, temporaire.

En dépit de ces dispositions, l'euro était chahuté sur les marchés lundi, chutant à un plus bas de deux mois, à 1,3181 dollar, avant de regagner du terrain. A Londres et Paris, les Bourses ont toutefois ouvert en hausse.

Le ministre du Budget s'est voulu extrêmement ferme, assurant que les Européens voleraient au secours de la monnaie unique si nécessaire. "Il faut que tout le monde, et les investisseurs aussi, entendent le message de l'Europe, +nous sauverons l'euro+, c'est un outil qui ne sera pas pris en otage par la spéculation".

Il y a une "inscription dans la durée d'une détermination absolue de l'Europe, et de l'Allemagne et de la France à sauver l'euro", a-t-il martelé.

La France, dont l'état des finances publiques fait craindre qu'elle puisse être bousculée par la crise, n'est absolument pas en danger, ont assuré les deux ministres.

"Aller raconter que la France est menacée, c'est racoleur, mais je ne pense pas que ce soit économiquement juste", a lancé Mme Lagarde en référence à la manchette du JDD: "Crise financière: la France menacée".

"Il n'y a aucun risque", a renchéri M. Baroin. Dès dimanche, l'Elysée avait démenti que la France soit menacée.

"Quand je regarde les courbes d'intérêts, les courbes de risque, quand je regarde les taux auxquels la France se refinance aujourd'hui, on est dans le peloton de tête, on a les intérêts les plus bas", a souligné Mme Lagarde. Avec l'Allemagne, les Pays-Bas, l'Autriche et la Finlande, "on est les meilleurs risques en Europe".

Propos confirmés chez Standard and Poor's, l'une des agences de notation chargées d'évaluer les dettes souveraines. "La France est notée AAA, soit la note la plus haute, avec une perspective stable, ce qui signifie qu'on ne voit pas cette note bouger dans les deux prochaines années", indique-t-on chez S&P.

"Cela reflète une capacité et une volonté très fortes à rembourser sa dette", souligne-t-on, rappelant que la note de la France n'a pas changé depuis 1975, date de la première attribution.

L'économiste américain Nouriel Roubini, mondialement connu comme un pessimiste, avait pourtant récemment jugé que finances publiques de la France n'étaient pas "en bien meilleur état" que celles de la Grèce ou l'Irlande.


           

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