Ainsi, Patricia Kaas a-t-elle tourné la page de l'industrie du disque en quittant sans remords son label historique, Columbia, distributeur de ses albums depuis 1990.
Décidément à contre-courant, elle a commencé, avant la sortie de Kabaret, une très longue tournée par quelques dates en France en novembre 2008, puis une série triomphale de concerts en Russie, un pays qui lui témoigne une affection aussi entière que l'Allemagne au début de sa carrière en 1987.
Décolleté profond
Elle est de passage au Casino de Paris, le 22 janvier et ce jusqu'au 31, avant de quadriller la France, les pays limitrophes et une partie du monde. Des mois de spectacle. Si son emploi du temps le lui permet, elle représentera la France au concours de l'Eurovision, dont la finale aura lieu à Moscou en mai. En 2009, en pleine crise économique, aucun artiste, même parmi les plus gros vendeurs, ne peut plus laisser passer une audience de 160 millions de téléspectateurs. Ainsi, Patricia Kaas poursuit-elle obstinément une carrière qui la place en tête des hit-parades de l'affection.
Trois ans après le "Sexe fort Tour" (165 concerts dans 25 pays, 500 000 spectateurs) en 2005, la chanteuse revient à ses obsessions formelles. Hier en cuir noir de rockeuse, la voici en femme fatale, décolleté profond et robe échancrée, bas noirs. La métamorphose datait de la tournée "Rendez-vous" en 1998. Patricia Kaas informait alors son public qu'elle ne désirait plus être la représentante de la Lorraine qui souffre, qu'elle voulait recevoir des regards de désir au lieu des peluches lancées par des fans passionnées et leurs mères. Elle cherchait à se transformer, le corps d'abord, finie la blonde filasse, bonjour le sex-symbol. Lourde tâche.
Du travail, du travail : la gamine née à Forbach (Moselle) en 1966 formalise une incessante envie d'échapper à soi et d'enfin laisser émerger une nature féminine profonde vécue comme contrariée. A contrainte, contrainte et demie : ses efforts l'engoncent, l'entravent parfois, malgré une belle variété musicale (charleston et techno compris). Mais le formalisme épate. Kabaret - un hommage aux années 1930, dit-elle - est parsemé de nouvelles chansons, peu mémorables, sauf l'entraînant Kabaret, de reprises de standards, comme Falling in Love Again, chantée par Marlene Dietrich, l'une des héroïnes citées par Melle Kaas avec Anaïs Nin, Suzy Solidor, Coco Chanel ou Tamara de Lempicka.
Tout est en noir et blanc, il y a parfois une tache de couleur - une envolée cinématographique de ballons rouges, allusion au film d'Albert Lamorisse (1956). Tout est géométrique, typographique. Des films en vidéo projetés en arrière-plan passent du beau - la poésie du Faust, de Murnau (1926) - à l'agaçant - images érotiques sur Je voudrais la connaître (Jean-Jacques Goldman, 1997).
La salle a perdu ses fauteuils au profit de tables et chaises. Patricia Kaas chante Les hommes qui passent, Mademoiselle chante le blues et D'Allemagne, pour son public, pour tout le monde. Elle cite aussi La Maladie de la mort, de Marguerite Duras : "Vous n'avez jamais aimé une femme ? Vous n'avez jamais désiré une femme ?" Elle danse, la chorégraphie est signée par Régis Obadia. Il y a à ses côtés l'étrange Stéphanie Pignon, femme, homme, serpent. Un gros point d'interrogation en fond.
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Patricia Kaas au Casino de Paris, 16, rue de Clichy, Paris-9e. M° Trinité, jusqu'au 31 janvier. Tél. : 01-49-95-99-99. De 34 € à 78 €. Puis tournée française : www.patriciakaas.net
Décidément à contre-courant, elle a commencé, avant la sortie de Kabaret, une très longue tournée par quelques dates en France en novembre 2008, puis une série triomphale de concerts en Russie, un pays qui lui témoigne une affection aussi entière que l'Allemagne au début de sa carrière en 1987.
Décolleté profond
Elle est de passage au Casino de Paris, le 22 janvier et ce jusqu'au 31, avant de quadriller la France, les pays limitrophes et une partie du monde. Des mois de spectacle. Si son emploi du temps le lui permet, elle représentera la France au concours de l'Eurovision, dont la finale aura lieu à Moscou en mai. En 2009, en pleine crise économique, aucun artiste, même parmi les plus gros vendeurs, ne peut plus laisser passer une audience de 160 millions de téléspectateurs. Ainsi, Patricia Kaas poursuit-elle obstinément une carrière qui la place en tête des hit-parades de l'affection.
Trois ans après le "Sexe fort Tour" (165 concerts dans 25 pays, 500 000 spectateurs) en 2005, la chanteuse revient à ses obsessions formelles. Hier en cuir noir de rockeuse, la voici en femme fatale, décolleté profond et robe échancrée, bas noirs. La métamorphose datait de la tournée "Rendez-vous" en 1998. Patricia Kaas informait alors son public qu'elle ne désirait plus être la représentante de la Lorraine qui souffre, qu'elle voulait recevoir des regards de désir au lieu des peluches lancées par des fans passionnées et leurs mères. Elle cherchait à se transformer, le corps d'abord, finie la blonde filasse, bonjour le sex-symbol. Lourde tâche.
Du travail, du travail : la gamine née à Forbach (Moselle) en 1966 formalise une incessante envie d'échapper à soi et d'enfin laisser émerger une nature féminine profonde vécue comme contrariée. A contrainte, contrainte et demie : ses efforts l'engoncent, l'entravent parfois, malgré une belle variété musicale (charleston et techno compris). Mais le formalisme épate. Kabaret - un hommage aux années 1930, dit-elle - est parsemé de nouvelles chansons, peu mémorables, sauf l'entraînant Kabaret, de reprises de standards, comme Falling in Love Again, chantée par Marlene Dietrich, l'une des héroïnes citées par Melle Kaas avec Anaïs Nin, Suzy Solidor, Coco Chanel ou Tamara de Lempicka.
Tout est en noir et blanc, il y a parfois une tache de couleur - une envolée cinématographique de ballons rouges, allusion au film d'Albert Lamorisse (1956). Tout est géométrique, typographique. Des films en vidéo projetés en arrière-plan passent du beau - la poésie du Faust, de Murnau (1926) - à l'agaçant - images érotiques sur Je voudrais la connaître (Jean-Jacques Goldman, 1997).
La salle a perdu ses fauteuils au profit de tables et chaises. Patricia Kaas chante Les hommes qui passent, Mademoiselle chante le blues et D'Allemagne, pour son public, pour tout le monde. Elle cite aussi La Maladie de la mort, de Marguerite Duras : "Vous n'avez jamais aimé une femme ? Vous n'avez jamais désiré une femme ?" Elle danse, la chorégraphie est signée par Régis Obadia. Il y a à ses côtés l'étrange Stéphanie Pignon, femme, homme, serpent. Un gros point d'interrogation en fond.
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Patricia Kaas au Casino de Paris, 16, rue de Clichy, Paris-9e. M° Trinité, jusqu'au 31 janvier. Tél. : 01-49-95-99-99. De 34 € à 78 €. Puis tournée française : www.patriciakaas.net