L’Afrique veut plus de places sur la liste de l’Unesco
Les nombreux problèmes auxquels sont confrontés les Etats africains dans la protection de leur patrimoine naturel et culturel vont être étudiés à partir d’aujourd’hui, et ce jusqu’au 23 janvier prochain à Dakar. Ce sera à l’occasion de la rencontre internationale sur le patrimoine mondial en Afrique. L’annonce a été faite vendredi dernier au cours d’une conférence de presse par le Directeur du patrimoine historique classé Hamady Bocoum.
Cette rencontre verra la participation de cent experts qui vont passer en revue le deuxième rapport périodique du patrimoine mondial en collaboration avec le Centre du patrimoine mondial de l’Unesco et le Fonds africain du patrimoine mondial. Selon Bocoum, les discussions vont être axées sur les problèmes liés à la gestion des sites classés afin de dégager une solution. L’objectif des 44 pays africains, membres de la convention pour la protection du patrimoine mondial culturel et naturel, est de réfléchir sur les voies et moyens leur permettant d’inscrire davantage de sites sur la liste de l’Unesco, mais aussi de convaincre les Etats non signataires à adhérer à la Convention.
Le Sénégal s’engage déjà à inscrire avant 2011, le Delta du Saloum et le pays Bassari, a déclaré Bocoum.
Hormis cet aspect, il convient pour ces pays africains de mieux exploiter l’existant, c’est-à-dire les sites déjà classés comme patrimoine historique. Une exploitation adéquate qui peut valablement doper le tourisme de chaque pays. En effet, si on prend le cas du Sénégal, malgré l’agonie de la filière balnéaire, l’offre touristique sénégalaise ne manque pas de perspectives surtout dans le domaine du patrimoine historique.
Les offres les plus évidentes et qui constituent un label reconnu par la communauté internationale sont les sites inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, selon le Directeur du patrimoine historique classé, Hamady Bocoum. «Ils doivent être aujourd’hui la locomotive de l’activité touristique. Les pays qui n’ont pas de façades maritimes font mieux en tourisme», car la raison est toute simple selon lui, en ce sens que le tourisme balnéaire est saisonnier. C’est la raison pour laquelle, face à la presse et en prélude à la rencontre internationale de demain, Bocoum a évoqué les enjeux d’une valorisation du patrimoine culturel.
Il est donc inacceptable qu’un pays comme le Sénégal, qui dispose de tous ces atouts, soit devancé par des pays voisins de l’hinterland. Si la destination Sénégal peut diversifier en exploitant les ressources culturelles, il n’en demeure pas moins qu’une synergie des efforts du ministère de l’Environnement, de la Culture et du Tourisme est indispensable pour l’émergence d’un écotourisme, en d’autre termes d’un tourisme durable.
La seule alternative de survie du secteur vital de l’économie sénégalaise dans un contexte concurrentiel très hardi à l’échelle mondiale est une gestion rigoureuse du patrimoine historique et naturel. Et Hamady Bocoum d’invoquer l’exemple de Saint-Louis. L’ancienne capitale de l’Afrique occidentale française (Aof), dit-il, s’est faite une nouvelle image depuis son admission à la liste du patrimoine mondial, vingt deux ans après l’île de Gorée. Son département de tutelle, dit-il investit beaucoup à la préservation de l’architecture pittoresque qui donne à cette ville «une valeur universelle». Ce qui est le cas des mégalithes de la Sénégambie.
D’autres sites qui peuvent présenter les mêmes caractéristiques archéologiques ou architecturales d’intérêt universel sont donc éligibles sur la liste de l’Unesco. Ce critère d’intérêt universel est valable pour les espaces naturels.
MANQUE DE MOYENS FINANCIERS ET DE COMPETENCES
Ils sont nombreux au Sénégal et en Afrique, ceux qui méritent d’être préservés pour les générations futures. Mais au regard des potentialités, le continent noir compte une part très faible sur la liste de l’Unesco, un total actuel de 78 sites répartis dans trente pays sur la base d’une convention pour la protection du patrimoine naturel et culturel de 1972 par 44 Etats africains.
Ce qui équivaut à la part de la France, de l’Espagne et de l’Autriche réunis (9%). «Un rééquilibrage est nécessaire», soutient-on. Et cela est d’autant plus impératif que 14 pays parmi les pays signataires de la convention courent derrière un site classé par l’organisme des Nations unies. Pis, un patrimoine comme le parc Niokolo Koba actuellement en péril est sur la liste rouge. «Ce parc est victime des agressions de sa faune et de la flore.» Hamady Bocoum promet des efforts conséquents pour le sortir de la liste rouge. «Au niveau régional, l’Afrique détient 44% des sites en péril», s’émeut-il encore.
Les Etats africains, reconnaît-il, éprouvent d’énormes difficultés dans la préservation du patrimoine menacé de disparition. La faute à des moyens financiers et logistiques réduits et ce, malgré la contribution du centre du patrimoine mondial. «Non seulement les moyens financiers sont insuffisants, les ressources humaines ne se renouvellent pas», note Bocoum. Parfois ce sont les compétences qui font défaut car «il n’y a pas de gens formés pour la conservation du patrimoine historique».
A ces maux, s’ajoute la cherté de la confection des dossiers d’inscription sur la liste de l’Unesco. «Un dossier peut coûter près de 100 millions de francs Cfa», indique-t-il. Mais pour boucler le budget, l’Etat peut solliciter l’appui de l’Unesco et d’autres partenaires extérieurs. Mieux, il existe aujourd’hui un Fonds africain du patrimoine mondial alimenté pour la contribution des Etats. Seule l’Afrique du Sud a pu subventionner à hauteur de trois millions d’euros. Sa vocation est de financer la confection des dossiers de candidature au patrimoine mondial. L’heure est donc à la mutualisation des forces, préconise-t-il, pour une meilleure visibilité touristique.
Les nombreux problèmes auxquels sont confrontés les Etats africains dans la protection de leur patrimoine naturel et culturel vont être étudiés à partir d’aujourd’hui, et ce jusqu’au 23 janvier prochain à Dakar. Ce sera à l’occasion de la rencontre internationale sur le patrimoine mondial en Afrique. L’annonce a été faite vendredi dernier au cours d’une conférence de presse par le Directeur du patrimoine historique classé Hamady Bocoum.
Cette rencontre verra la participation de cent experts qui vont passer en revue le deuxième rapport périodique du patrimoine mondial en collaboration avec le Centre du patrimoine mondial de l’Unesco et le Fonds africain du patrimoine mondial. Selon Bocoum, les discussions vont être axées sur les problèmes liés à la gestion des sites classés afin de dégager une solution. L’objectif des 44 pays africains, membres de la convention pour la protection du patrimoine mondial culturel et naturel, est de réfléchir sur les voies et moyens leur permettant d’inscrire davantage de sites sur la liste de l’Unesco, mais aussi de convaincre les Etats non signataires à adhérer à la Convention.
Le Sénégal s’engage déjà à inscrire avant 2011, le Delta du Saloum et le pays Bassari, a déclaré Bocoum.
Hormis cet aspect, il convient pour ces pays africains de mieux exploiter l’existant, c’est-à-dire les sites déjà classés comme patrimoine historique. Une exploitation adéquate qui peut valablement doper le tourisme de chaque pays. En effet, si on prend le cas du Sénégal, malgré l’agonie de la filière balnéaire, l’offre touristique sénégalaise ne manque pas de perspectives surtout dans le domaine du patrimoine historique.
Les offres les plus évidentes et qui constituent un label reconnu par la communauté internationale sont les sites inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, selon le Directeur du patrimoine historique classé, Hamady Bocoum. «Ils doivent être aujourd’hui la locomotive de l’activité touristique. Les pays qui n’ont pas de façades maritimes font mieux en tourisme», car la raison est toute simple selon lui, en ce sens que le tourisme balnéaire est saisonnier. C’est la raison pour laquelle, face à la presse et en prélude à la rencontre internationale de demain, Bocoum a évoqué les enjeux d’une valorisation du patrimoine culturel.
Il est donc inacceptable qu’un pays comme le Sénégal, qui dispose de tous ces atouts, soit devancé par des pays voisins de l’hinterland. Si la destination Sénégal peut diversifier en exploitant les ressources culturelles, il n’en demeure pas moins qu’une synergie des efforts du ministère de l’Environnement, de la Culture et du Tourisme est indispensable pour l’émergence d’un écotourisme, en d’autre termes d’un tourisme durable.
La seule alternative de survie du secteur vital de l’économie sénégalaise dans un contexte concurrentiel très hardi à l’échelle mondiale est une gestion rigoureuse du patrimoine historique et naturel. Et Hamady Bocoum d’invoquer l’exemple de Saint-Louis. L’ancienne capitale de l’Afrique occidentale française (Aof), dit-il, s’est faite une nouvelle image depuis son admission à la liste du patrimoine mondial, vingt deux ans après l’île de Gorée. Son département de tutelle, dit-il investit beaucoup à la préservation de l’architecture pittoresque qui donne à cette ville «une valeur universelle». Ce qui est le cas des mégalithes de la Sénégambie.
D’autres sites qui peuvent présenter les mêmes caractéristiques archéologiques ou architecturales d’intérêt universel sont donc éligibles sur la liste de l’Unesco. Ce critère d’intérêt universel est valable pour les espaces naturels.
MANQUE DE MOYENS FINANCIERS ET DE COMPETENCES
Ils sont nombreux au Sénégal et en Afrique, ceux qui méritent d’être préservés pour les générations futures. Mais au regard des potentialités, le continent noir compte une part très faible sur la liste de l’Unesco, un total actuel de 78 sites répartis dans trente pays sur la base d’une convention pour la protection du patrimoine naturel et culturel de 1972 par 44 Etats africains.
Ce qui équivaut à la part de la France, de l’Espagne et de l’Autriche réunis (9%). «Un rééquilibrage est nécessaire», soutient-on. Et cela est d’autant plus impératif que 14 pays parmi les pays signataires de la convention courent derrière un site classé par l’organisme des Nations unies. Pis, un patrimoine comme le parc Niokolo Koba actuellement en péril est sur la liste rouge. «Ce parc est victime des agressions de sa faune et de la flore.» Hamady Bocoum promet des efforts conséquents pour le sortir de la liste rouge. «Au niveau régional, l’Afrique détient 44% des sites en péril», s’émeut-il encore.
Les Etats africains, reconnaît-il, éprouvent d’énormes difficultés dans la préservation du patrimoine menacé de disparition. La faute à des moyens financiers et logistiques réduits et ce, malgré la contribution du centre du patrimoine mondial. «Non seulement les moyens financiers sont insuffisants, les ressources humaines ne se renouvellent pas», note Bocoum. Parfois ce sont les compétences qui font défaut car «il n’y a pas de gens formés pour la conservation du patrimoine historique».
A ces maux, s’ajoute la cherté de la confection des dossiers d’inscription sur la liste de l’Unesco. «Un dossier peut coûter près de 100 millions de francs Cfa», indique-t-il. Mais pour boucler le budget, l’Etat peut solliciter l’appui de l’Unesco et d’autres partenaires extérieurs. Mieux, il existe aujourd’hui un Fonds africain du patrimoine mondial alimenté pour la contribution des Etats. Seule l’Afrique du Sud a pu subventionner à hauteur de trois millions d’euros. Sa vocation est de financer la confection des dossiers de candidature au patrimoine mondial. L’heure est donc à la mutualisation des forces, préconise-t-il, pour une meilleure visibilité touristique.