Owen Brick se réveille un matin dans un trou, un cercle parfait profond de trois mètres environ. Des parois lisses, dures comme la pierre... Une tombe ouverte dont on ne peut s'extraire. Alors que le désespoir perce, une main se tend. Mais derrière cette main un contrat : Brick se retrouve dans un monde parallèle où les états américains ont fait sécession. C'est la guerre civile. Son rôle est d'y mettre fin en exécutant un homme auquel il est intrinsèquement lié.
Ancien critique littéraire à la retraite, August Brill, est cloué entre son fauteuil roulant et son lit. Il tente de tromper les souvenirs que son
esprit ne cesse de remonter à la surface comme un incessant ressac en inventant des histoires. Mais un instant de flottement et les flash back s'imposent, emplis d'un goût amer.
Le nouveau roman de Paul Auster est incroyablement poignant. Comme à son habitude, ses héros sont des êtres abîmés. Un trio représentant trois générations, le père, la fille et la petite fille, tous réunis sous un même toit, solidaires dans leur célibat forcé. Le père est veuf, la fille divorcée, la petite fille en deuil. Tous sont rongés par la culpabilité. Et tous doivent vivre dans "ce monde étrange qui continue de tourner". Comme August Brill, le lecteur se laisse porter, tantôt embarqué dans cette incroyable guerre civile aux Etats-Unis, tantôt touché par la douleur de cet homme qui se sait impardonnable et n'arrive pas à se pardonner à lui-même. Mais il se sent trahi par le vieil homme et par Paul Auster quand ils terminent en queue de poisson leur incroyable récit. Le romancier sait toutefois se faire pardonner en emmenant son lecteur dans les passionnants souvenirs de Brill. Mais la note d'espoir à la fin est si ténue qu'on ne peut s'empêcher de nourrir une certaine rancune contre l'auteur et... la vie.
"Seul dans le noir" de Paul Auster (Actes Sud - 19,50 €)
Ancien critique littéraire à la retraite, August Brill, est cloué entre son fauteuil roulant et son lit. Il tente de tromper les souvenirs que son
esprit ne cesse de remonter à la surface comme un incessant ressac en inventant des histoires. Mais un instant de flottement et les flash back s'imposent, emplis d'un goût amer.
Le nouveau roman de Paul Auster est incroyablement poignant. Comme à son habitude, ses héros sont des êtres abîmés. Un trio représentant trois générations, le père, la fille et la petite fille, tous réunis sous un même toit, solidaires dans leur célibat forcé. Le père est veuf, la fille divorcée, la petite fille en deuil. Tous sont rongés par la culpabilité. Et tous doivent vivre dans "ce monde étrange qui continue de tourner". Comme August Brill, le lecteur se laisse porter, tantôt embarqué dans cette incroyable guerre civile aux Etats-Unis, tantôt touché par la douleur de cet homme qui se sait impardonnable et n'arrive pas à se pardonner à lui-même. Mais il se sent trahi par le vieil homme et par Paul Auster quand ils terminent en queue de poisson leur incroyable récit. Le romancier sait toutefois se faire pardonner en emmenant son lecteur dans les passionnants souvenirs de Brill. Mais la note d'espoir à la fin est si ténue qu'on ne peut s'empêcher de nourrir une certaine rancune contre l'auteur et... la vie.
"Seul dans le noir" de Paul Auster (Actes Sud - 19,50 €)