"Phantom boy", film d'animation fantastique drapé d'humour


Vendredi 9 Octobre 2015 - 14:57
AFP


"Phantom boy", le nouveau long métrage d'animation d'Alain Gagnol et Jean-Loup Felicioli après "Une vie de chat", nommé aux Oscars en 2012, est un polar fantastique à l'humour finement distillé.


En salles mercredi, le film a pour héros un jeune garçon, qui aide la police de New York à déjouer les plans d'un malfrat défiguré.

Épuré et poétique, le trait de crayon des deux réalisateurs envoie Léo, un garçon de 11 ans gravement malade et hospitalisé, à la rencontre d'Alex Tanguy, un lieutenant de police maladroit alité après une confrontation malheureuse avec ledit criminel, dont le visage est dissimulé par une mosaïque de couleurs.

Capable de sortir de son corps et de se balader tel un fantôme entre les murs sans qu'on ne l'aperçoive, Léo va aider son compagnon d'infortune, coincé comme lui à l'hôpital, à guider la jolie Marie Delauney, une intrépide journaliste lancée sur les traces de "l'homme au visage cassé" et de ses sombres aspirations.

Fidèle visuellement à l'univers sensible et coloré de Gagnol et Felicioli, "Phantom boy" tire son épingle du jeu grâce à la finesse humoristique de ses dialogues, impeccablement mis en voix par Édouard Baer (Alex Tanguy), Audrey Tautou (Mary Delauney) et Jean-Pierre Marielle (l'homme au visage cassé), qui campent les trois protagonistes.

- Cinq ans -

L'animation du film, dont la fabrication a débuté il y a cinq ans dans le studio drômois Folimage, a été entièrement réalisée sur quelque 192.000 feuilles de papier afin que le trait du dessin garde "toute sa fragilité", expliquent Alain Gagnol et Jean-Loup Felicioli.

Les décors ont quant à eux été réalisés avec des craies à la cire sur papier, puis retravaillés à l'ordinateur. "Le travail de la main des animateurs est visible à l'écran. Cela permet de ne pas oublier que les films ne sont pas de simples produits de consommation", ajoutent-ils.

L'attrait des deux réalisateurs pour les super-héros et le cinéma traditionnel transpire dans ce film où les références à quelques longs métrages cultes, tels "Annie Hall" de Woody Allen - que l'on croise sur un banc en compagnie de Diane Keaton -, sont disséminées ça et là.

"J'aime l'odeur d'une ville qui brûle au petit matin", lance en référence à "Apocalypse Now", de Francis Ford Coppola, le méchant du film, sorte de joker au faciès cabossé, en contemplant un plaisancier en feu.

"Ils travaillent la même technique et partagent tout depuis vingt ans: ce sont les frères Coen de l'animation", avait souligné en juin à propos des auteurs, Jacques-Rémy Girerd, le coproducteur du film, lors de sa présentation en avant-première au Festival d'Annecy.


           

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