Philippines/islamistes: forces spéciales US à Marawi, 13 soldats philippins tués


Samedi 10 Juin 2017 - 11:41
AFP


Des forces spéciales américaines soutiennent l'armée philippine à Marawi (sud) où 13 soldats philippins ont été tués vendredi dans de nouveaux combats avec des islamistes, selon l'ambassade américaine et l'armée philippine.


L'armée philippine tente de déloger ces islamistes retranchés dans Marawi où ils sont entrés le 23 mai en brandissant le drapeau noir du groupe jihadiste État islamique (EI). Ils occupent selon l'armée environ 10% de cette cité de 200.000 habitants, principale ville musulmane dans un pays majoritairement catholique.

"A la demande du gouvernement des Philippines, des forces spéciales assistent les forces armées des Philippines dans les opérations en cours à Marawi", a annoncé samedi l'ambassade américaine dans un communiqué sans fournir de précisions pour des raisons de sécurité.

Un porte-parole militaire philippin, le lieutenant-colonel Jo-ar Herrera, a confirmé le soutien américain, ajoutant que les forces spéciales ne participaient pas aux combats mais "fournissent un soutien technique".

Treize Marines philippins ont été tués lors de violents combats vendredi, a indiqué le porte-parole lors d'une conférence de presse. "Nous avons 13 morts", a-t-il dit, précisant que l'armée vérifie le nombre de soldats blessés dans ces combats de rue.

Ces pertes comptent parmi les plus lourdes essuyées par l'armée depuis le début des combats à Marawi. Elles portent à 58 le nombre de soldats tués dans ces combats, selon le lieutenant-colonel. Au moins 138 islamistes et 20 civils ont également été tués, selon le gouvernement.

Des centaines de jihadistes retranchés dans des tunnels et des caves résistent depuis plus de deux semaines aux assauts aériens et terrestres des forces de sécurité sur Marawi, qui s'est presqu'entièrement vidée de ses habitants. Mais selon les autorités environ 2.000 civils seraient restés piégés dans les zones tenues par les islamistes.

Selon le porte-parole militaire, "les groupes terroristes locaux utilisent la mosquée, ils s'y retranchent. Ils utilisent également des boucliers humains (...). Nous sommes très précis dans nos opérations pour éviter des dommages collatéraux".

L'annonce du soutien américain intervient après celle lundi de la fourniture par Washington à l'armée philippine de centaines de mitrailleuses, fusils d'assaut et lance-grenades, dans le cadre d'un programme d'aide à la lutte antiterroriste.

Le président philippin Rodrigo Duterte a cherché après son arrivée au pouvoir fin juin 2016 à s'éloigner de Washington au profit de Pékin et Moscou. Les Philippines et les États-Unis, l'ancien colonisateur, alliés de longue date, sont liés par un traité de défense mutuelle depuis 1951.

Dans son communiqué samedi, l'ambassade américaine assure que Washington va "continuer à travailler avec les Philippines pour répondre aux menaces communes envers la paix et la sécurité de nos pays, y compris en matière de contre-terrorisme".

M. Duterte a imposé la loi martiale dans la région de Mindanao quelques heures après le début des combats, estimant que l'attaque islamiste à Marawi s'inscrivait dans un projet plus large du groupe EI pour s'implanter dans cette région du sud où vivent 20 millions d'habitants.

Mindanao est depuis des décennies en proie à une rébellion séparatiste musulmane, qui a fait plus de 120.000 morts et condamné de nombreux habitants à vivre sous le joug de seigneurs de guerre corrompus. Les principaux mouvements rebelles musulmans négocient eux la paix avec le gouvernement.


           

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