Picasso prenait régulièrement le thé avec son électricien affirme ce dernier


Vendredi 3 Décembre 2010 - 13:14
AFP


Nice (France) - Un électricien français qui conservait 271 inédits de Picasso dans son garage depuis près de quarante ans, affirme qu'il prenait régulièrement le thé avec le peintre, qui n'était "pas mondain ni pincé", dans une interview publiée vendredi dans le quotidien local Nice-Matin.


Picasso prenait régulièrement le thé avec son électricien affirme ce dernier
Ces 271 oeuvres de Pablo Picasso des années 1900 à 1932, dont personne ne connaissait l'existence, ont été découvertes au domicile du septuagénaire, Pierre Le Guennec, dans le sud-est de la France. Les héritiers de Picasso ont porté plainte pour recel en septembre.

Un jour Picasso "m'a proposé de partager le thé avec lui. Il voulait juste savoir ce que je faisais, comment ça se passait, des choses simples. A partir de là, le thé avec le maître, c'est devenu comme un rite. Il n'était pas mondain ni pincé", assure Pierre Le Guennec, 71 ans.

Le peintre, qui recevait du monde, le fait un jour appeler par le secrétaire: "Il me fait asseoir à cô té de lui. Il me parle, me parle encore. Du chantier. Des lampes de la grande allée qu'il faudrait peut-être changer un jour, du four que Madame a fait venir d'Amérique et qui est en 110 volts. Ca dure. Je suis un peu gêné. Pas tant que ses invités, qui finissent par comprendre que Picasso n'ose pas leur demander de prendre congé", se souvient l'électricien.

Pierre Le Guennec affirme que les 271 oeuvres - "un mélange de bouts de papiers, des coupures de journaux, des bouts de cartons découpés, des choses qui ne semblaient pas très importantes" - lui ont été données par Jacqueline Picasso, la dernière épouse du peintre, il y a 37 ans.

"Un soir, alors que je m'apprêtais à quitter la propriété (ndlr: Notre-Dame-de-Vie à Mougins, sud-est), Madame m'a appelé: on a parlé cinq minutes et puis elle m'a tendu un carton à dessins en me disant: +c'est pour vous+. J'étais embarrassé mais quand on m'accuse de vol, on oublie que pour quitter le mas, je passais tous les jours devant le bureau de M. Miguel (le secrétaire de Picasso) et qu'à l'entrée de la propriété, il y avait toujours deux gardes qui étaient très pointilleux", explique l'électricien.

A la suite de la plainte des héritiers de Picasso, Pierre Le Guennec a été placé en garde à vue en octobre. Les 271 oeuvres ont été saisies dans l'attente d'une décision de justice.


           

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