
"Il était temps pour le premier musée Bonnard au monde. Ca sera son musée", se réjouit son arrière-petite-nièce Isabelle Terrasse, en ouvrant la porte du chalet aux volets verts du peintre, une demeure privée restée dans son jus grâce aux efforts de la famille.
Pierre Bonnard aimait se promener dans la campagne environnante avec un carnet. "J'ai tous mes sujets sous la main. Je vais les voir. Je prends des notes. Et puis je rentre chez moi. Et puis avant de peindre, je réfléchis, je rêve", expliquait-il. Il aurait pu rejoindre son musée à pied, dans le vieux centre du Cannet (sur les hauteurs de Cannes).
L'exposition inaugurale, "Bonnard et Le Cannet, dans la lumière de la Méditerranée", s'est imposée autour des oeuvres réalisées au Cannet entre 1922 et 1947. Elle réunit une quarantaine de peintures et des croquis sur papier, dont des chefs-d'oeuvres prêtés par des musées internationaux.
Parallèlement, la ville du Cannet a commencé depuis 2003 à acquérir quelques pièces pour créer sa propre collection. A l'instar des "Baigneurs à la fin du jour", un tableau tardif, où les personnages forment des explosions de jaune se détachant sur le vert sombre des vagues.
Une amorce complétée par des dons de la famille et des dépôts, qui formeront une collection permanente à la rentrée, avant une nouvelle exposition estivale. La ville propose aussi un itinéraire pédestre à la rencontre des paysages préférés de l'artiste.
Le Parisien Pierre Bonnard, qui avait découvert la végétation du Midi à Saint-Tropez en rendant visite au peintre Edouard Vuillard en 1904, se montra fasciné par "la mer, les murs jaunes, les reflets aussi colorés que les lumières".
Il vient au Cannet à partir de 1922, avant d'y acheter en 1926 la villa "Le Bosquet", avec sa vue dominante sur la baie de Cannes. Sa palette s'y éclaircira.
La maison, rachetée par son neveu et biographe Charles Terrasse après une bataille judiciaire, a été classée monument historique.
C'est dans ce chalet modeste que Bonnard réalisa 220 peintures et 60 gouaches. "Il avait souvent plusieurs toiles sur le mur, il pouvait ainsi passer de l'une à l'autre", explique Isabelle Terrasse, dont le père côtoya l'artiste.
Le mur de l'atelier a encore des traits de pinceaux et des trous des punaises. Bonnard y peignit en regardant par la fenêtre "L'atelier au mimosa" exposé au musée.
"Il parlait peu. Quand sa femme Marthe est morte, il a fait une croix dans un carnet et a fermé la porte de sa chambre pour ne plus la rouvrir", raconte-t-elle, devant la porte toujours close.
Marthe, son égérie au tempérament difficile, apparaît sans cesse dans ses tableaux, parfois un détail en périphérie d'un paysage luxuriant, assise sagement dans la maison, ou nue dans la salle de bains.
Bonnard a beaucoup peint ses proches et les recoins de son intérieur. Son oeuvre apparaît ainsi détachée du temps, sans référence aux deux guerres mondiales.
"Ses blessures sont dans ses autoportraits", sans complaisance, comme ce tableau où il apparaît en boxeur poings levés, estime Isabelle Terrasse, elle-même sculpteur.
L'artiste s'était détaché de tout mouvement artistique, indique Véronique Serrano, conservateur du musée. "Il travaillait beaucoup ses oeuvres", explique-t-elle en pointant son tout dernier tableau, "L'amandier en fleurs". Malade, il demanda à son neveu d'y rajouter un peu de jaune.
Pierre Bonnard aimait se promener dans la campagne environnante avec un carnet. "J'ai tous mes sujets sous la main. Je vais les voir. Je prends des notes. Et puis je rentre chez moi. Et puis avant de peindre, je réfléchis, je rêve", expliquait-il. Il aurait pu rejoindre son musée à pied, dans le vieux centre du Cannet (sur les hauteurs de Cannes).
L'exposition inaugurale, "Bonnard et Le Cannet, dans la lumière de la Méditerranée", s'est imposée autour des oeuvres réalisées au Cannet entre 1922 et 1947. Elle réunit une quarantaine de peintures et des croquis sur papier, dont des chefs-d'oeuvres prêtés par des musées internationaux.
Parallèlement, la ville du Cannet a commencé depuis 2003 à acquérir quelques pièces pour créer sa propre collection. A l'instar des "Baigneurs à la fin du jour", un tableau tardif, où les personnages forment des explosions de jaune se détachant sur le vert sombre des vagues.
Une amorce complétée par des dons de la famille et des dépôts, qui formeront une collection permanente à la rentrée, avant une nouvelle exposition estivale. La ville propose aussi un itinéraire pédestre à la rencontre des paysages préférés de l'artiste.
Le Parisien Pierre Bonnard, qui avait découvert la végétation du Midi à Saint-Tropez en rendant visite au peintre Edouard Vuillard en 1904, se montra fasciné par "la mer, les murs jaunes, les reflets aussi colorés que les lumières".
Il vient au Cannet à partir de 1922, avant d'y acheter en 1926 la villa "Le Bosquet", avec sa vue dominante sur la baie de Cannes. Sa palette s'y éclaircira.
La maison, rachetée par son neveu et biographe Charles Terrasse après une bataille judiciaire, a été classée monument historique.
C'est dans ce chalet modeste que Bonnard réalisa 220 peintures et 60 gouaches. "Il avait souvent plusieurs toiles sur le mur, il pouvait ainsi passer de l'une à l'autre", explique Isabelle Terrasse, dont le père côtoya l'artiste.
Le mur de l'atelier a encore des traits de pinceaux et des trous des punaises. Bonnard y peignit en regardant par la fenêtre "L'atelier au mimosa" exposé au musée.
"Il parlait peu. Quand sa femme Marthe est morte, il a fait une croix dans un carnet et a fermé la porte de sa chambre pour ne plus la rouvrir", raconte-t-elle, devant la porte toujours close.
Marthe, son égérie au tempérament difficile, apparaît sans cesse dans ses tableaux, parfois un détail en périphérie d'un paysage luxuriant, assise sagement dans la maison, ou nue dans la salle de bains.
Bonnard a beaucoup peint ses proches et les recoins de son intérieur. Son oeuvre apparaît ainsi détachée du temps, sans référence aux deux guerres mondiales.
"Ses blessures sont dans ses autoportraits", sans complaisance, comme ce tableau où il apparaît en boxeur poings levés, estime Isabelle Terrasse, elle-même sculpteur.
L'artiste s'était détaché de tout mouvement artistique, indique Véronique Serrano, conservateur du musée. "Il travaillait beaucoup ses oeuvres", explique-t-elle en pointant son tout dernier tableau, "L'amandier en fleurs". Malade, il demanda à son neveu d'y rajouter un peu de jaune.