Il faut dire aussi qu’à l’hiver de 1997, Szalowski avait d’autres chats à fouetter que de chercher des sujets de roman. Il était parmi les fondateurs d’Ubisoft, le géant français des jeux vidéo, qui venait de s’établir à Montréal. Gros job, gros salaire, grosse maison à Outremont... Et une famille en état de choc de se retrouver dans cette ville étrangère et gelée.
«La crise du verglas nous a permis de connaître dix fois plus de gens en une semaine à Montréal, que nous n’en avions connus en dix ans en France dans notre voisinage, dit-il aujourd’hui. Le verglas a été notre initiation, notre rite de passage; c’est comme ça que ma famille et moi sommes devenus des Québécois.»
Le titre du roman, Le froid modifie la trajectoire des poissons, est une métaphore de l’effet que la crise a eu sur ces inconnus qui partageaient tous le même bout de rue sans se connaître ni se fréquenter avant le désastre.
Rapprocher les gens
Dans le roman, un couple qui divorce sera forcé de se remettre ensemble; un couple d’homosexuels sort du placard, une prostituée devient amoureuse de son voisin.
«Le verglas a rapproché les gens, les a amenés à ouvrir leurs portes, à devenir solidaires, dit Szalowski. Sans lui, comment aurais-je pu boire un café avec ma voisine, ma voisine en robe de chambre?»
La crise du verglas a modifié la trajectoire de leurs vies de poissons rouges dans leur bocal…
Szalowski avoue d’emblée avoir un préjugé en faveur de la simplicité: «J’aime que la vie soit belle, j’aime les histoires qui finissent bien. J’aime mieux rire que pleurer.» Cela fait l’originalité de son point de vue: alors que la majorité a vécu le verglas comme une crise ou une catastrophe, Szalowski y voit «un déclencheur, un petit moment de bonheur qu’on a tous vécu ensemble».
Prose naïve et baroque
À l’origine, Szalowski croyait tenir un scénario de film. Il en a plutôt tiré ce qu’il croyait être «un joli petit roman tout simple». Mais des intellectuels, des critiques, ont vu là-dedans plus que ce que l’auteur lui-même croyait y avoir mis. Certains parlant même d’une «prose naïve et baroque».
Bien avant la consécration (le prix Archambault pour un premier roman, qu’il a reçu cette semaine), Le froid modifie la trajectoire des Poissons avait su trouver son marché. Des ventes de 7 000 exemplaires au Québec en font un des best-sellers de l’année.
Des éditeurs prestigieux en ont fait des traductions en italien, en espagnol, en catalan et en allemand. Peut-être ont-ils été frappés par l’exotisme du sujet, une crise du verglas?
«Je pense que c’est plutôt l’universalité des thèmes du livre, dit Szalowski. L’exotisme pour eux vient beaucoup plus du Québec que je décris: avec ses valeurs, ses complexités, sa résilience.»
Szalowski n’est plus chez Ubisoft et n’est plus patron. Il est devenu écrivain à temps plein et «Québécois à part entière».
«La crise du verglas nous a permis de connaître dix fois plus de gens en une semaine à Montréal, que nous n’en avions connus en dix ans en France dans notre voisinage, dit-il aujourd’hui. Le verglas a été notre initiation, notre rite de passage; c’est comme ça que ma famille et moi sommes devenus des Québécois.»
Le titre du roman, Le froid modifie la trajectoire des poissons, est une métaphore de l’effet que la crise a eu sur ces inconnus qui partageaient tous le même bout de rue sans se connaître ni se fréquenter avant le désastre.
Rapprocher les gens
Dans le roman, un couple qui divorce sera forcé de se remettre ensemble; un couple d’homosexuels sort du placard, une prostituée devient amoureuse de son voisin.
«Le verglas a rapproché les gens, les a amenés à ouvrir leurs portes, à devenir solidaires, dit Szalowski. Sans lui, comment aurais-je pu boire un café avec ma voisine, ma voisine en robe de chambre?»
La crise du verglas a modifié la trajectoire de leurs vies de poissons rouges dans leur bocal…
Szalowski avoue d’emblée avoir un préjugé en faveur de la simplicité: «J’aime que la vie soit belle, j’aime les histoires qui finissent bien. J’aime mieux rire que pleurer.» Cela fait l’originalité de son point de vue: alors que la majorité a vécu le verglas comme une crise ou une catastrophe, Szalowski y voit «un déclencheur, un petit moment de bonheur qu’on a tous vécu ensemble».
Prose naïve et baroque
À l’origine, Szalowski croyait tenir un scénario de film. Il en a plutôt tiré ce qu’il croyait être «un joli petit roman tout simple». Mais des intellectuels, des critiques, ont vu là-dedans plus que ce que l’auteur lui-même croyait y avoir mis. Certains parlant même d’une «prose naïve et baroque».
Bien avant la consécration (le prix Archambault pour un premier roman, qu’il a reçu cette semaine), Le froid modifie la trajectoire des Poissons avait su trouver son marché. Des ventes de 7 000 exemplaires au Québec en font un des best-sellers de l’année.
Des éditeurs prestigieux en ont fait des traductions en italien, en espagnol, en catalan et en allemand. Peut-être ont-ils été frappés par l’exotisme du sujet, une crise du verglas?
«Je pense que c’est plutôt l’universalité des thèmes du livre, dit Szalowski. L’exotisme pour eux vient beaucoup plus du Québec que je décris: avec ses valeurs, ses complexités, sa résilience.»
Szalowski n’est plus chez Ubisoft et n’est plus patron. Il est devenu écrivain à temps plein et «Québécois à part entière».