Près de 30% de la population mondiale en surpoids ou obèse


Jeudi 29 Mai 2014 - 17:19
AFP


Paris - Longtemps cantonnée aux pays développés, l'épidémie de surpoids et d'obésité touche désormais 2,1 milliards de personnes, soit près de 30% de la population mondiale, dont plus de 62% dans des pays en développement, selon une étude publiée jeudi.


Manuel Uribe
Manuel Uribe
"L'obésité est un problème qui touche tout le monde, quel que soit l'âge ou le revenu, et n'importe où", résume le Docteur Christopher Murray, directeur de l'Institut d'évaluation de la santé de l'Université de Washington qui a mené une analyse des données disponibles portant sur 188 pays.

Entre 1980 et 2013, le pourcentage de personnes affichant un indice de masse corporelle (IMC) supérieur à 25 - la limite au-delà de laquelle les gens sont considérés en surcharge pondérale - est passé au niveau mondial de 28,8% à 36,9% chez les hommes et de 29,8% à 38% chez les femmes, selon l'étude publiée dans la revue médicale britannique The Lancet.

L'IMC est le rapport entre la taille et le poids, un indice supérieur à 30 étant considéré comme un signe d'obésité chez l'adulte. Pour un indice situé entre 25 et 30, on parle de surpoids.

Mais le phénomène est encore loin de toucher tous les pays de la même manière: les États-Unis, le Royaume Uni et l'Australie caracolent en tête des pays développés, avec plus de 60% de personnes de plus de 20 ans obèses ou en surpoids.

Pour ce qui est des pays en développement, si l'obésité reste exceptionnelle dans certains pays d'Afrique comme le Burkina Faso ou le Tchad, d'autres au Moyen Orient, en Amérique latine ou en Océanie ont déjà dépassé les pays occidentaux.

C'est notamment le cas de l’Égypte, de la Libye, de l'Arabie saoudite, d'Oman, de Bahreïn et du Koweït où le surpoids et l'obésité ont fortement augmenté, atteignant désormais plus de 70% des femmes de plus de 20 ans.

On retrouve cette tendance dans plusieurs pays d'Amérique latine (Mexique, Salvador, Costa Rica, Honduras, Chili, Paraguay) et surtout dans les micro-états du Pacifique (îles Tonga, Kiribati ou Samoa) où le taux dépasse 80% tant chez les hommes que chez les femmes de plus de 20 ans.

- L'obésité infantile grimpe -

Non seulement il y a davantage de personnes en surpoids, mais elles le sont de plus en plus tôt: entre 1980 et 2013, le nombre d'enfants ou d'adolescents obèses ou en surpoids dans le monde a augmenté de 50%.

Il atteint désormais 22% des filles et 24% des garçons dans les pays développés et environ 13% des enfants des deux sexes dans les pays en développement, avec une hausse particulièrement notable au Proche-Orient et en Afrique du nord, mais uniquement chez les filles.

"Cette hausse est très inquiétante (...) dans la mesure ou l'obésité infantile peut avoir de graves conséquences sur la santé, notamment cardio-vasculaire, sur le diabète et de nombreux cancers", souligne Marie Ng, la chercheuse qui a coordonné l'étude.

Selon une étude publiée en 2012 dans The Lancet sur "la charge mondiale de la morbidité" (Global Burden of Disease), le surpoids et l'obésité auraient provoqué 3,4 millions de décès au cours de la seule année 2010.

Avec ses 160 millions de personnes concernées, les États-Unis sont le pays qui compte le plus de personnes obèses ou en surpoids dans le monde, devant la Chine, l'Inde, la Russie, le Brésil et le Mexique.

Le problème aux USA touche un peu plus de 70% des hommes et près de 62% des femmes de plus de 20 ans, ainsi que 30% des enfants et adolescents.

Quant aux obèses proprement dits, ils représentent respectivement 32% des hommes adultes et 34% des femmes adultes aux États-Unis, contre 4% des adultes chinois ou indiens.

Et même si l'augmentation de l'obésité a légèrement ralenti depuis 2006 dans les pays développés, après avoir connu un boom dans les années 80 et 90, le constat des chercheurs est sans appel.

"Au cours des trois dernières décennies, aucun pays n'a réussi à réduire son taux d'obésité et nous nous attendons à ce qu'il augmente régulièrement dans les pays à faibles et à moyens revenus, sauf si des mesures urgentes sont prises pour enrayer cette crise de santé publique", avertit le Dr Murray.


           

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