Prix Nobel de littérature: Munro, Murakami ou Alexievitch possibles lauréats


Jeudi 10 Octobre 2013 - 11:05
AFP


Stockholm - A quelques heures de l'annonce du prix Nobel de Littérature, l'Académie suédoise a fait son choix et avant qu'il ne soit rendu public jeudi à 11h00 GMT, chacun y va de son pronostic: qui de Murakami, Munro ou Alexievitch sera récompensé?


Alice Munro
Alice Munro
"Nous nous sommes décidés", a écrit lundi sur son blog le secrétaire perpétuel de l'Académie suédoise, Peter Englund.

Les impatients n'en sauront pas plus, hormis les couleurs du costume et des chaussures de M. Englund, qui, facétieux, les a minutieusement décrites dans le même billet.

195 auteurs ont été nominés, dont 48 pour la première fois, a expliqué la Fondation Nobel. En mai, elle a annoncé que la liste avait été réduite à cinq noms.

Il ne reste plus qu'à tenter de percer la logique de l'Académie pour essayer de deviner le nom de l'heureux lauréat.

"Ces quinze dernières années, l'Académie a (...) exploré les questions de la qualité littéraire, de l'évolution de la littérature et de sa place dans un contexte historique. C'est un travail fascinant", constate auprès de l'AFP la journaliste culturelle, rédactrice en chef de Hälsingetidningar, Gunilla Kindstrand.

"Pour eux, peu importe que le lauréat soit ou non connu", poursuit-elle, espérant que la romancière algérienne Assia Djebar, membre de l'Académie française, soit récompensée.

"Je crois très fort que ça sera une femme cette année", affirme pour sa part le rédacteur en chef des pages culturelles du quotidien Dagens Nyheter, Björn Wiman, reconnaissant toutefois que ses prédictions se sont avérées justes une seule fois.

Seules 12 femmes ont reçu le Nobel de littérature depuis 1901.

La journaliste et écrivaine bélarusse Svetlana Alexievitch est le chouchou des cercles littéraires à Stockholm. Elle serait "un choix parfait" estime l'éditeur suédois Svante Weyler car elle est un auteur engagé politiquement, mais son engagement ne peut pas faire l'objet de controverse dans le monde occidental.

Il reconnaît toutefois que "l'Académie prend un certain plaisir à surprendre, à agir de manière un peu irrationnelle".

Et, même si les jeux sont faits, de nombreux noms fusent. Le prix pourrait aussi bien récompenser la Canadienne Alice Munro, auteure de nouvelles, un genre que le Nobel a rarement distingué, que les romanciers américains Thomas Pynchon, Philip Roth et Don DeLillo.

A moins que le prix n'aille à un poète, tels Ko Un (Corée du Sud) et Adonis (de son vrai nom Ali Ahmad Saïd Esber, Syrie) ou que l'Afrique soit à l'honneur avec le Kenyan Ngugi wa Thiong’o.

Les noms d'Ismaïl Kadaré (Albanie), de Jon Fosse (Norvège) et de Cees Nooteboom (Pays-Bas) reviennent aussi avec insistance.

Et c'est sans compter sur les sites de paris en ligne, qui peuvent être étonnement perspicaces, alimentant les rumeurs de fuite.

L'Académie est pourtant réputée pour ses méthodes dignes des romans d'espionnage afin d'éviter toute fuite, utilisant des noms de codes pour les auteurs et de fausses couvertures pour les livres lus en public par les jurés.

Unibet et Ladbrokes voient le Japonais Haruki Murakami remporter la mise. Joyce Carol Oates (Etats-Unis) et Peter Nadas (Hongrie) sont également bien placés chez les agioteurs.

Pour M. Weyler, l'âge élevé du vainqueur est la seule chose qui ne fait aucun doute.

"En littérature, on est rarement très bon avant d'être vieux (...), c'est le contraire des mathématiques, où l'on fait toutes ses découvertes avant d'avoir 25 ans", s'amuse-t-il.

Les lauréats ont en moyenne 64 ans lorsqu'ils sont distingués.

La liste des candidats et les délibérations sont gardées secrètes pendant un demi-siècle.

Le lauréat 2013 succèdera au romancier chinois Mo Yan récompensé en 2012. Il recevra 8 millions de couronnes (916.000 euros).


           

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