Protestation contre une loi antipiratage: Wikipédia anglais fermé 24 h


Mercredi 18 Janvier 2012 - 10:52
AFP


Washington - L'encyclopédie en ligne Wikipédia a fermé ses pages en anglais pendant 24 heures et le géant mondial de l'internet Google a masqué son logo aux Etats-Unis à l'occasion d'une journée de protestation, mercredi, contre des projets de loi antipiratage au Congrès américain.


Protestation contre une loi antipiratage: Wikipédia anglais fermé 24 h
"Avertissement aux étudiants! Faites vos devoirs en avance. Wikipédia proteste mercredi contre une mauvaise loi", a écrit Jimmy Wales, fondateur de l'encyclopédie participative en ligne sur Twitter.

Wikipédia, qui a fêté le 15 janvier son 11e anniversaire, assure être la plus importante encyclopédie au monde avec plus de 20 millions d'articles en 282 langues.

"Les derniers détails sont à l'étude, mais le consensus semble se faire sur un black-out total plutô t que partiel", a-t-il ajouté. "Ca va être dingue. J'espère que Wikipedia va faire sauter le système téléphonique de Washington mercredi! Passez le message à toutes vos connaissances".

D'autres fournisseurs populaires de services sur l'internet aux Etats-Unis comme Reddit et Cheezzburger devaient se joindre au mouvement.

Les propositions de loi "Stop Online Piracy Act", déposée à la chambre des représentants américaine, et "Protect IP Act", étudiée au Sénat, visent à combattre le piratage en ligne.

Elles ont reçu le soutien de Hollywood, de l'industrie musicale et de la Chambre de commerce américaine.

Mais en décembre, plusieurs pionniers de l'internet, comme les fondateurs d'eBay, Google, Twitter, Yahoo! et Wikipedia, ont marqué leur opposition dans une lettre ouverte où ils s'inquiètaient des projets du Congrès.

Selon eux, les propositions à l'étude "donneraient au gouvernement américain le pouvoir de censurer l'internet en utilisant des procédures similaires à celles employées par la Chine, la Malaisie ou l'Iran".

"Nous avons tous eu la chance de fonder des groupes ou des associations ï...û qui promouvaient l'esprit d'entreprise, l'innovation, la création de contenu et la libre expression en ligne", écrivaient-ils, disant craindre que l'environnement ayant permis leur succès ne soit remis en cause par les élus.

"Nous nous opposons à ces lois en projet parce qu'elles ne sont que des façons astucieuses de fermer des sites web étrangers jugés agressifs, sans avoir à demander à des sociétés américaines de censurer l'internet", a déclaré mardi un porte-parole de Google, annonçant que le géant des services internet allait se joindre au mouvement de protestation de ce mercredi en masquant de noir son logo.

La Maison Blanche s'est désolidarisé ce week-end des projets de loi examinées par le Congrès.

"Nous considérons que la piraterie sur l'internet est un grave problème qui nécessite une réponse législative sérieuse, mais nous ne soutiendrons pas une législation qui réduit la liberté d'expression, augmente les risques pour la sécurité cybernétique et sape le dynamisme et le caractère innovant de l'internet mondial", a-t-elle dit dans un communiqué.

Le patron du géant des médias News Corp, Rupert Murdoch, est, lui, d'un avis contraire, dénonçant sur son compte Twitter les pressions de la "blogosphère", "terrorisant" selon lui "de nombreux sénateurs et représentants qui s'étaient au départ engagés" à soutenir la législation controversée et pourraient du coup faire marche arrière.


           

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