Le Centre d'analyse du terrorisme (CAT) documente les parcours de 23 de ses militaires, aux parcours variés, qui ont décidé pour leur majorité de rejoindre la zone irako-syrienne mais aussi l'Afghanistan, après pour certains être passés par des unités réputées - Légion étrangère, fusiliers marins, parachutistes.
Selon ce rapport, qui doit être publié en fin de semaine et dont l'AFP a obtenu une copie après que le Figaro en a révélé la teneur mercredi, l'armée constitue pour ces groupes jihadistes une "cible de recrutement stratégique" évidente.
Mais "la radicalisation islamiste demeure marginale au sein des armées", précise-t-il, relevant que les autorités surveillaient de près les militaires radicalisés ou susceptibles de radicalisation. Et que la loi française s'était renforcée pour permettre les enquêtes administratives sur des personnels déjà en poste.
Contacté par l'AFP, le ministère des Armées n'a fait aucun commentaire.
Certains soldats avaient préparé leurs projets dès avant de prendre l'uniforme. Comme Boris V., originaire de Charente, dans l'ouest de la France, alias "Younes le déserteur" ou "Abu Walid al Faransi", son nom de guerre.
Il s'est engagé dans l'armée à 18 ans "dans le but d'acquérir des connaissances dans le domaine militaire" afin de rejoindre le jihad plus tard.
Engagé dans les commandos parachutistes, "il ne supporte pas l'attitude qui règne au sein de son secteur d'affectation", explique le rapport. Il aurait été tué en 2006, près d'Alep, dans le nord de la Syrie, après avoir rejoint le groupe État islamique.
Autre parcours, autre dérive pour Mehdi H., qui s'intéresse de près à l'Islam dans les rangs de l'armée, notamment en Afrique subsaharienne.
Il "s'interroge sur la compatibilité religieuse et morale d'une mission en Afghanistan", explique le CAT. Lorsqu'il y est appelé en 2008, il s'y oppose pour ne pas être amené à tuer des "frères" de religion.
Il est alors surnommé "le terroriste" par ses collègues. Il sera licencié et finit par se rendre en Afghanistan. Arrêté au Pakistan, il sera remis à la France et condamné à cinq ans de prison.
D'autres enfin se sont tournés vers l'Islam pour compenser la frustration d'une carrière qui les décevait, ou ont montré de véritables faiblesses psychologiques.
Mais l'expérience de ces hommes, dont certains sont morts, ne pouvait laisser insensibles les organisations qu'ils ont rejointes.
"Leur connaissance du milieu, leur appétence pour les armes et leur savoir-faire militaire ont facilité leur ascension au sein des différents groupes terroristes", souligne le rapport.
"Certains anciens militaires ont pu également, grâce à leur formation militaire dans l'armée française, leur connaissance des emplacements et leur expérience sur zone au sein d'organisations jihadistes, planifier des attentats en France".
Comme Abdellilah Himich, un Français d'origine marocaine, originaire de la ville de Lunel (sud). Deux ans dans la Légion Étrangère et de nombreuses opérations extérieures lui vaudront deux décorations. Il passera par le trafic de drogue puis partira en Syrie.
"Lorsqu'il rejoint les théâtres d'opérations en 2014, il met en place sa propre brigade et son propre camp d'entrainement près de Deir Ez-Zor" (Syrie), selon cette enquête. Une brigade composée de nombreux Français, dont trois membres du commando des attentats du 13 novembre 2015 à Paris.
Il assumera "un rôle important dans des filières d'acheminement de jihadistes européens" et jouira du prestige lié à son expérience, lui permettant "d'être affilié à différentes tâches d'envergure".
D'autres enfin ne sont pas partis mais ont tenté d'agir depuis le sol français. Alain Feuillerat, ancien militaire de 34 ans, n'a pu rejoindre la zone irako-syrienne mais a envisagé en retour un attentat contre une structure militaire, la BA 105 à Évreux (ouest), avant d'être interpellé.
Étroitement surveillé, il portait une tenue de combat avec les insignes du groupe État islamique lors de son arrestation.
Selon ce rapport, qui doit être publié en fin de semaine et dont l'AFP a obtenu une copie après que le Figaro en a révélé la teneur mercredi, l'armée constitue pour ces groupes jihadistes une "cible de recrutement stratégique" évidente.
Mais "la radicalisation islamiste demeure marginale au sein des armées", précise-t-il, relevant que les autorités surveillaient de près les militaires radicalisés ou susceptibles de radicalisation. Et que la loi française s'était renforcée pour permettre les enquêtes administratives sur des personnels déjà en poste.
Contacté par l'AFP, le ministère des Armées n'a fait aucun commentaire.
Certains soldats avaient préparé leurs projets dès avant de prendre l'uniforme. Comme Boris V., originaire de Charente, dans l'ouest de la France, alias "Younes le déserteur" ou "Abu Walid al Faransi", son nom de guerre.
Il s'est engagé dans l'armée à 18 ans "dans le but d'acquérir des connaissances dans le domaine militaire" afin de rejoindre le jihad plus tard.
Engagé dans les commandos parachutistes, "il ne supporte pas l'attitude qui règne au sein de son secteur d'affectation", explique le rapport. Il aurait été tué en 2006, près d'Alep, dans le nord de la Syrie, après avoir rejoint le groupe État islamique.
Autre parcours, autre dérive pour Mehdi H., qui s'intéresse de près à l'Islam dans les rangs de l'armée, notamment en Afrique subsaharienne.
Il "s'interroge sur la compatibilité religieuse et morale d'une mission en Afghanistan", explique le CAT. Lorsqu'il y est appelé en 2008, il s'y oppose pour ne pas être amené à tuer des "frères" de religion.
Il est alors surnommé "le terroriste" par ses collègues. Il sera licencié et finit par se rendre en Afghanistan. Arrêté au Pakistan, il sera remis à la France et condamné à cinq ans de prison.
D'autres enfin se sont tournés vers l'Islam pour compenser la frustration d'une carrière qui les décevait, ou ont montré de véritables faiblesses psychologiques.
Mais l'expérience de ces hommes, dont certains sont morts, ne pouvait laisser insensibles les organisations qu'ils ont rejointes.
"Leur connaissance du milieu, leur appétence pour les armes et leur savoir-faire militaire ont facilité leur ascension au sein des différents groupes terroristes", souligne le rapport.
"Certains anciens militaires ont pu également, grâce à leur formation militaire dans l'armée française, leur connaissance des emplacements et leur expérience sur zone au sein d'organisations jihadistes, planifier des attentats en France".
Comme Abdellilah Himich, un Français d'origine marocaine, originaire de la ville de Lunel (sud). Deux ans dans la Légion Étrangère et de nombreuses opérations extérieures lui vaudront deux décorations. Il passera par le trafic de drogue puis partira en Syrie.
"Lorsqu'il rejoint les théâtres d'opérations en 2014, il met en place sa propre brigade et son propre camp d'entrainement près de Deir Ez-Zor" (Syrie), selon cette enquête. Une brigade composée de nombreux Français, dont trois membres du commando des attentats du 13 novembre 2015 à Paris.
Il assumera "un rôle important dans des filières d'acheminement de jihadistes européens" et jouira du prestige lié à son expérience, lui permettant "d'être affilié à différentes tâches d'envergure".
D'autres enfin ne sont pas partis mais ont tenté d'agir depuis le sol français. Alain Feuillerat, ancien militaire de 34 ans, n'a pu rejoindre la zone irako-syrienne mais a envisagé en retour un attentat contre une structure militaire, la BA 105 à Évreux (ouest), avant d'être interpellé.
Étroitement surveillé, il portait une tenue de combat avec les insignes du groupe État islamique lors de son arrestation.