Après Bordeaux, cette création du TNBA est promise à une tournée en France qui débutera par Paris à l'automne 2010.
Créée par Albee en 1962, la pièce a été montée au théâtre par Ingmar Bergman à Stockholm et par Franco Zeffirelli à Venise, avant d'être portée à l'écran en 1966 par Mike Nichols avec Elizabeth Taylor et Richard Burton.
En 2005, à l'occasion d'une reprise à New York, Albee a retouché son texte pour le rendre plus moderne, et dans la traduction française de Daniel Loayza, la pièce, dynamique, cruelle et ironique, n'a pas pris une ride.
Dans un décor froid de laboratoire -- fauteuils de cuir blanc inondés de lumière crue -- deux couples, l'un usé par des années de mariage, l'autre fraîchement sorti de l'enfance, passent les dernières heures d'une soirée arrosée où les apparences s'effritent à mesure que les verres se vident.
Comme un jeu pervers bien huilé, Georges (Dominique Pitoiset) et Martha (Nadia Fabrizio) s'échangent répliques cinglantes et allusions blessantes devant les jeunes tourtereaux Nick (Cyril Texier) et Honey (Déborah Marique), gênés d'assister au déballage de vieilles rancoeurs dans un salon si bourgeois.
Les deux hommes appartiennent au milieu universitaire: Georges, alors prometteur universitaire, a épousé voici 20 ans la fille du président de l'université mais a échoué à faire carrière tandis que Nick, brillant biologiste, brûle d'ambition. Martha, amère, séduit Nick par provocation.
Ca fuse, ça grince mais au détour de bons mots, et parfois de mots tendres, on sent poindre la complicité du vieux couple. Sont-ils malgré tout encore amoureux ? Les masques tombent peu à peu dans une tension dramatique croissante.
"Si je parvenais à faire entendre comment ils parviennent à se tendre la main et à se toucher à travers toutes les ruines, j'aurais vraiment atteint mon but", confie dans le livret Dominique Pitoiset, qui s'intéresse à "la mise en jeu de ce qu'on pourrait appeler une crise morale sur fond de crise sociale ou économique".
En appui du texte déjà très fort, un écran montre de temps à autre des images d'un campus vide, filmé par quelqu'un ayant l'air de chercher une porte de sortie pour prendre la fuite. Mais ses pas ne le mènent que dans un dédale de couloirs et aux portes d'amphis silencieux.
Albee avait choisi le titre "Qui a peur de Virginia Woolf ?", une plaisanterie associant le refrain des trois petits cochons du dessin animé de Walt Disney au nom d'une figure de la littérature anglophone.
"C'est peut-être que le loup qui fait trembler les personnages est une menace qui rôde dans l'époque", glisse dans le livret le metteur en scène.
Créée par Albee en 1962, la pièce a été montée au théâtre par Ingmar Bergman à Stockholm et par Franco Zeffirelli à Venise, avant d'être portée à l'écran en 1966 par Mike Nichols avec Elizabeth Taylor et Richard Burton.
En 2005, à l'occasion d'une reprise à New York, Albee a retouché son texte pour le rendre plus moderne, et dans la traduction française de Daniel Loayza, la pièce, dynamique, cruelle et ironique, n'a pas pris une ride.
Dans un décor froid de laboratoire -- fauteuils de cuir blanc inondés de lumière crue -- deux couples, l'un usé par des années de mariage, l'autre fraîchement sorti de l'enfance, passent les dernières heures d'une soirée arrosée où les apparences s'effritent à mesure que les verres se vident.
Comme un jeu pervers bien huilé, Georges (Dominique Pitoiset) et Martha (Nadia Fabrizio) s'échangent répliques cinglantes et allusions blessantes devant les jeunes tourtereaux Nick (Cyril Texier) et Honey (Déborah Marique), gênés d'assister au déballage de vieilles rancoeurs dans un salon si bourgeois.
Les deux hommes appartiennent au milieu universitaire: Georges, alors prometteur universitaire, a épousé voici 20 ans la fille du président de l'université mais a échoué à faire carrière tandis que Nick, brillant biologiste, brûle d'ambition. Martha, amère, séduit Nick par provocation.
Ca fuse, ça grince mais au détour de bons mots, et parfois de mots tendres, on sent poindre la complicité du vieux couple. Sont-ils malgré tout encore amoureux ? Les masques tombent peu à peu dans une tension dramatique croissante.
"Si je parvenais à faire entendre comment ils parviennent à se tendre la main et à se toucher à travers toutes les ruines, j'aurais vraiment atteint mon but", confie dans le livret Dominique Pitoiset, qui s'intéresse à "la mise en jeu de ce qu'on pourrait appeler une crise morale sur fond de crise sociale ou économique".
En appui du texte déjà très fort, un écran montre de temps à autre des images d'un campus vide, filmé par quelqu'un ayant l'air de chercher une porte de sortie pour prendre la fuite. Mais ses pas ne le mènent que dans un dédale de couloirs et aux portes d'amphis silencieux.
Albee avait choisi le titre "Qui a peur de Virginia Woolf ?", une plaisanterie associant le refrain des trois petits cochons du dessin animé de Walt Disney au nom d'une figure de la littérature anglophone.
"C'est peut-être que le loup qui fait trembler les personnages est une menace qui rôde dans l'époque", glisse dans le livret le metteur en scène.