Qui sont les cinq candidats à la présidentielle en Algérie ?


Jeudi 12 Décembre 2019 - 13:16
AFP


Alger - Les cinq candidats en lice à la présidentielle contestée de jeudi ont tous soutenu le président déchu Abdelaziz Bouteflika ou participé à sa présidence.


Haut fonctionnaire de carrière, plusieurs fois wali (préfet), Abdelmajid Tebboune devient pour la première fois, brièvement, ministre délégué en 1991, sous la présidence de Chadli Bendjedid.

Tout juste élu président, Abdelaziz Bouteflika, le rappelle au gouvernement en 1999 où il reste jusqu'en 2002. Il redevient ministre en 2012, jusqu'en 2017 lorsqu'il prend la tête du gouvernement. Il est limogé au bout de trois mois seulement après s'être attaqué aux oligarques gravitant dans l'entourage du chef de l'Etat, dont la plupart sont aujourd'hui emprisonnés dans des dossiers de corruption présumée.

Il met en avant ce fait d'armes pour faire oublier son passé au service de M. Bouteflika. Il était vu comme un favori du scrutin, jusqu'à une récente campagne contre lui par des médias proches du pouvoir.

Il est toujours membre du Comité central du Front de libération nationale (FLN), mais se présente sans l'étiquette de l'ex-parti unique et formation - très impopulaire - de M. Bouteflika.

Candidat de son parti, "Avant-garde des libertés", Ali Benflis se présente pour la 3e fois à la présidentielle. Ancien magistrat, puis avocat, il fut ministre de la Justice de 1988 à 1991 et a intégré le bureau politique du FLN en 1989.

Directeur de campagne de M. Bouteflika en 1999, il devient son directeur de cabinet une fois élu, puis son chef du gouvernement en 2000. Les deux hommes entretiennent des liens privilégiés mais se brouillent en 2003, quand M. Benflis, à qui le chef de l'Etat a confié la tête du FLN, envisage de se présenter à la présidentielle de 2004.

Candidat du FLN, il n'obtient que 6,42% des voix, sévèrement battu par M. Bouteflika (85%) dès le 1er tour. Il quitte le parti, repris en main par M. Bouteflika qui le bat à nouveau au premier tour en 2014 (12,18% des voix).

M. Benflis se présente depuis 15 ans comme le principal "opposant" en Algérie mais pour ses détracteurs, c'est un briscard du "système".

Journaliste de carrière, écrivain et poète, il est député de 1997 à 2002. Il alterne ensuite direction d'établissements publics (radio puis bibliothèque nationales) et postes ministériels sous la présidence de M. Bouteflika. Après la Communication (2008-2010), il hérite en 2015 de la Culture qu'il conserve jusqu'au 31 mars 2019, deux jours avant la démission de M. Bouteflika.

En juillet, il a succédé, à la tête du Rassemblement national démocratique (RND), principal allié du FLN au sein de l'Alliance présidentielle soutenant M. Bouteflika, à l'ex-Premier ministre Ahmed Ouyahia, dont il est réputé proche, quand celui-ci a été incarcéré dans des affaires de corruption.

Candidat du RND, il apparaît de plus en plus comme un candidat ayant la préférence de l'armée, même si celle-ci affirme n'avoir aucun favori.

Le plus jeune candidat du scrutin est un vieux routier du "système". Dès 1986, il rejoint le FLN et devient le plus jeune membre du Comité central du parti unique. Député durant 10 ans à partir de 1997, il dirige également à cette époque une des organisations de jeunesse du parti.

Abdelaziz Belaïd quitte le FLN en 2011 pour fonder le Front El Moustakbel, à l'audience confidentielle et qui soutient le président Bouteflika. Candidat à la présidentielle de 2014, il recueille 3% des suffrages.

Ancien syndicaliste, Abdelkader Bengrina devient ministre du Tourisme de 1997 à 1999 quand son parti, le Mouvement de la Société pour la Paix (MSP), formation islamiste se réclamant des Frères musulmans, intègre le gouvernement d'Ahmed Ouyahia, sous la présidence de Liamine Zeroual.

Le MSP participe ensuite, aux côtés du FLN et du RND, à l'Alliance présidentielle, avant de s'en retirer en 2012. Peu avant, M. Bengrina a fondé avec d'autres dissidents du MSP un nouveau parti islamiste, puis le Mouvement islamiste el Bina, qui soutient la présidence Bouteflika.

La coalition parlementaire à laquelle appartient el Bina a récupéré en juillet la présidence de la Chambre basse, traditionnellement dévolue au FLN majoritaire, après la démission de son titulaire.


           

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