RSF demande à Kinshasa de revenir sur son interdiction du film sur le Dr Mukwege


Vendredi 4 Septembre 2015 - 15:26
AFP


Kinshasa - Reporters sans frontières (RSF) a demandé jeudi au gouvernement de Kinshasa de revenir sur sa décision d'interdire en République démocratique du Congo la diffusion du documentaire "L'Homme qui répare les femmes" consacré au combat du célèbre gynécologue congolais Denis Mukwege en faveur des femmes violées.


"J'ai été stupéfait d'apprendre que le film sur ïle Dr Mukwegeû a été interdit de diffusion en RDC", écrit pour sa part le chef de la Mission de l'ONU pour la stabilisation du Congo (Monusco), Martin Kobler, sur son compte Twitter.

Dans un communiqué intitulé "Lambert Mende, l'Homme qui censure les films", RSF appelle Kinshasa "à revenir sur sa décision de censure", "scandaleuse", et signe, selon l'ONG de défense de la presse, de l'"étroitesse d'esprit" des autorités congolaises.

Ministre des Médias et porte-parole du gouvernement congolais, M. Mende avait indiqué mercredi à l'AFP avoir "interdit la diffusion de ce film" en RDC.

"Il y a ïdans ce documentaire récompensé par plusieurs prix internationauxû une volonté manifeste de nuire, de salir l'image de notre armée et aucun pays au monde ne peut le tolérer", avait justifié mercredi M. Mende, accusant son réalisateur, Thierry Michel, auteur belge de plusieurs films sur le Congo, de faire mentir dans son commentaire les témoignages de personnes apparaissant à l'écran.

"L'Homme qui répare les femmes" montre l'oeuvre du Dr. Mukwege dans son hôpital de Panzi, à Bukavu (capitale du Sud-Kivu), pour aider à se reconstruire physiquement et psychologiquement, au péril de sa vie, les femmes victimes de viols accompagnés de violences sauvages commis à grande échelle dans l'est de la RDC depuis une quinzaine d'années, d'abord pendant la deuxième guerre du Congo (1998-2003), puis au cours des différents conflits armés qui se succèdent ou se superposent dans cette région.

Mercredi, M. Michel avait jugé "inexplicable" l'interdiction de son film, qui devait être projeté à Kinshasa les 8 et 9 septembre, puis au Kivu.

Dans un communiqué publié jeudi, M. Mende assure que la RDC "soutient les interventions salutaires du Dr Mukwege en faveur des victimes ïd'uneû barbarie inqualifiable".

"La décision d'interdire le film n'est en rien liée aux personnes promotrices du film", dont les réalisateurs "ont joui de toute la liberté dont ils avaient besoin pour leur travail", ajoute le texte, "seules les falsifications délibérées des témoignages qui jettent l'opprobre sur les ïforces armées nationalesû pour des crimes commis par des groupes qu'elles combattent justifient l'interdiction".


           

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