"Le temps a changé. Les pluies sont de plus en plus aléatoires et nos récoltes de plus en plus minces", témoigne Tuke Shika, un paysan du village éthiopien de Loke, devant ses champs de maïs désséchés.
A quelques centaines de kilomètres de là, au milieu des acacias dénudés, les nomades Turkana du Kenya abattent leur cheptel décimé par la faim et la soif pour bénéficier d'une aide d'urgence.
"C'est la pire sécheresse depuis 1969, l'année où des dromadaires étaient déjà morts", se souvient une sexagénaire, Esta Ekouam. 23 millions de personnes souffrent actuellement de faim dans tout l'est de l'Afrique en raison du manque de pluies.
L'Afrique australe a au contraire été frappée par des inondations exceptionnelles en début d'année, tout comme la capitale du Burkina Faso, Ouagadougou, le 1er septembre dernier.
Pourtant à l'origine d'à peine 4% des émissions de gaz à effet de serre, principal responsable du réchauffement climatique, l'Afrique est le continent le plus touché par ce phénomène. Même "s'il est encore difficile de faire la part des choses entre l'impact du changement climatique et le cycle normal d'événements météorologiques extrêmes qui caractérise l'Afrique", comme le rappelle Nick Nuttall, porte-parole du directeur du Programme des Nations Unies pour l'environnement, Achim Steiner.
Les glaces ont fondu à une telle vitesse qu'elles pourraient avoir totalement disparu d'ici vingt ans des plus hauts sommets du continent, le Kilimandjaro, le Mont Kenya ou le massif des Ruwenzori.
Ce dernier massif en Ouganda a perdu depuis 1987 la moitié de ses glaciers, qui se déversent dans la rivière Semliki marquant la frontière entre l'Ouganda et la RD Congo. Son cours a changé une centaine de fois depuis les années 60, la première fois peut-être que le changement climatique fait bouger une frontière.
"Cela peut déboucher sur un conflit, car nous savons qu'il y a du pétrole autour (de la rivière)", s'inquiète Goreti Titutu, une chercheuse de l'Autorité ougandaise de gestion de l'environnement.
L'augmentation des températures fait également progresser le paludisme dans des régions où la fraîcheur le tenait jusqu'à présent éloigné, comme l'Ouest de l'Ouganda, le massif des Aberdares au Kenya ou certains sommets du Rwanda.
Les hommes ne sont pas les seuls touchés: les experts des parcs nationaux kényans constatent de plus en plus de comportements animaux anormaux, attribuables en partie au réchauffement selon eux: singes ou serpents poussés dans des maisons par la faim, éléphants qui ravagent des récoltes à la recherche de nourriture...
Au large de l'Afrique du Sud, la migration des sardines est désormais très pauvre une année sur deux en moyenne, l'eau étant devenue trop chaude pour ce poisson, ce qui menace à terme l'écosystème de la région.
A Copenhague, l'Afrique réclamera le financement d'un fonds par les pays riches pour s'adapter à tous ces bouleversements.
Une revendication soutenue par M. Steiner: "sommes nous incapables de créer un partenariat financier qui protègera les citoyens du Kenya ou de toute autre nation développée des conséquences d'un phénomène dont ils ne sont en rien responsables ?", s'interroge-t-il dans un entretien à l'AFP.
"Si le Nord ne coopère pas avec le Sud, nous serons tous des victimes, tous perdants", déclare en écho, à l'AFP, le Premier ministre kényan Raila Odinga.
A quelques centaines de kilomètres de là, au milieu des acacias dénudés, les nomades Turkana du Kenya abattent leur cheptel décimé par la faim et la soif pour bénéficier d'une aide d'urgence.
"C'est la pire sécheresse depuis 1969, l'année où des dromadaires étaient déjà morts", se souvient une sexagénaire, Esta Ekouam. 23 millions de personnes souffrent actuellement de faim dans tout l'est de l'Afrique en raison du manque de pluies.
L'Afrique australe a au contraire été frappée par des inondations exceptionnelles en début d'année, tout comme la capitale du Burkina Faso, Ouagadougou, le 1er septembre dernier.
Pourtant à l'origine d'à peine 4% des émissions de gaz à effet de serre, principal responsable du réchauffement climatique, l'Afrique est le continent le plus touché par ce phénomène. Même "s'il est encore difficile de faire la part des choses entre l'impact du changement climatique et le cycle normal d'événements météorologiques extrêmes qui caractérise l'Afrique", comme le rappelle Nick Nuttall, porte-parole du directeur du Programme des Nations Unies pour l'environnement, Achim Steiner.
Les glaces ont fondu à une telle vitesse qu'elles pourraient avoir totalement disparu d'ici vingt ans des plus hauts sommets du continent, le Kilimandjaro, le Mont Kenya ou le massif des Ruwenzori.
Ce dernier massif en Ouganda a perdu depuis 1987 la moitié de ses glaciers, qui se déversent dans la rivière Semliki marquant la frontière entre l'Ouganda et la RD Congo. Son cours a changé une centaine de fois depuis les années 60, la première fois peut-être que le changement climatique fait bouger une frontière.
"Cela peut déboucher sur un conflit, car nous savons qu'il y a du pétrole autour (de la rivière)", s'inquiète Goreti Titutu, une chercheuse de l'Autorité ougandaise de gestion de l'environnement.
L'augmentation des températures fait également progresser le paludisme dans des régions où la fraîcheur le tenait jusqu'à présent éloigné, comme l'Ouest de l'Ouganda, le massif des Aberdares au Kenya ou certains sommets du Rwanda.
Les hommes ne sont pas les seuls touchés: les experts des parcs nationaux kényans constatent de plus en plus de comportements animaux anormaux, attribuables en partie au réchauffement selon eux: singes ou serpents poussés dans des maisons par la faim, éléphants qui ravagent des récoltes à la recherche de nourriture...
Au large de l'Afrique du Sud, la migration des sardines est désormais très pauvre une année sur deux en moyenne, l'eau étant devenue trop chaude pour ce poisson, ce qui menace à terme l'écosystème de la région.
A Copenhague, l'Afrique réclamera le financement d'un fonds par les pays riches pour s'adapter à tous ces bouleversements.
Une revendication soutenue par M. Steiner: "sommes nous incapables de créer un partenariat financier qui protègera les citoyens du Kenya ou de toute autre nation développée des conséquences d'un phénomène dont ils ne sont en rien responsables ?", s'interroge-t-il dans un entretien à l'AFP.
"Si le Nord ne coopère pas avec le Sud, nous serons tous des victimes, tous perdants", déclare en écho, à l'AFP, le Premier ministre kényan Raila Odinga.