Depuis cette faillite, qui avait précipité le système financier mondial dans un gouffre, les gendarmes de Washington ne regardent plus Wall Street du même oeil bienveillant. Bâle III sera pour eux l'occasion de prouver leur capacité à dompter la frénésie du secteur bancaire, qui l'a entraîné à risquer plus pour gagner plus.
La ministre française de l'Economie, Christine Lagarde, prévenait même jeudi: "nous n'appliquerons pas les nouvelles normes de Bâle III si les Américains n'en font pas autant".
Ils promettent qu'ils le feront.
"Les régulateurs bancaires fédéraux soutiennent les efforts (...) du Comité de Bâle destinés à renforcer le capital des grandes banques internationales et les approuvent", ont écrit lundi ces trois régulateurs, la banque centrale (Fed), la Compagnie d'assurance fédérale des dépô ts bancaires (FDIC) et une branche du département du Trésor (OCC).
Reste à voir s'ils seront plus rapides à traduire dans les faits Bâle III que Bâle II, très partiellement mis en oeuvre aux Etats-Unis après l'accord international de juin 2004.
Et même, cela suffira-t-il? Les anciens de Lehman Brothers clament que leur banque ne faisait pas que respecter Bâle II, elle allait bien au-delà, avec un ratio de fonds propres durs de 11% au moment de sa faillite, contre 4% exigés par Bâle II, et 7,5% par Bâle III (avec une définition plus stricte toutefois).
Les régulateurs devraient se concentrer d'abord sur les grands établissements, soit la vingtaine soumis aux "tests de résistance" de 2009. "L'accord représente un renforcement important des normes prudentielles pour les banques de grande taille et actives à l'international", ont-ils souligné.
Dans les mois qui ont précédé la signature de cet accord, le secrétaire au Trésor Timothy Geithner avait expliqué que les Etats-Unis étaient ravis de Bâle III.
Début août, il disait vouloir "une concurrence sur un pied d'égalité" entre les banques américaines "et celles d'Europe, du Japon, de Chine et des marchés émergents". Bâle III devait le permettre "en imposant des normes mondiales élevées et en empêchant une course au moins-disant réglementaire de se dérouler en dehors des Etats-Unis".
D'après les Européens, les émissaires de Washington avaient même dans la négociation des exigences très dures, traumatisés par "leur" crise financière, celle des prêts immobiliers à risque ("subprime"). Toutes n'auront pas été entendues.
Les Etats-Unis avaient devancé l'accord international avec la réforme de la régulation bancaire adoptée en juillet. Celle-ci oblige les régulateurs à imposer des normes de fonds propres qui "couvrent un minimum les risques provenant de volumes considérables d'activité dans les dérivés" et d'autres produits à risque.
Mais les ratios restent à déterminer.
Quels qu'ils soient, les grandes banques assurent avoir les moyens de faire face. Les normes de Bâle III "semblent raisonnables", a estimé le directeur général de Bank of America (BofA) Brian Moynihan, lors d'une conférence d'analystes.
"Nous ne pensons pas vraiment à ce stade que c'est un problème pour nous", a souligné le directeur financier de Wells Fargo, Howard Atkins, interrogé lors d'une autre conférence d'analystes sur le resserrement de la définition des actifs pouvant être comptabilisés dans les fonds propres.
La ministre française de l'Economie, Christine Lagarde, prévenait même jeudi: "nous n'appliquerons pas les nouvelles normes de Bâle III si les Américains n'en font pas autant".
Ils promettent qu'ils le feront.
"Les régulateurs bancaires fédéraux soutiennent les efforts (...) du Comité de Bâle destinés à renforcer le capital des grandes banques internationales et les approuvent", ont écrit lundi ces trois régulateurs, la banque centrale (Fed), la Compagnie d'assurance fédérale des dépô ts bancaires (FDIC) et une branche du département du Trésor (OCC).
Reste à voir s'ils seront plus rapides à traduire dans les faits Bâle III que Bâle II, très partiellement mis en oeuvre aux Etats-Unis après l'accord international de juin 2004.
Et même, cela suffira-t-il? Les anciens de Lehman Brothers clament que leur banque ne faisait pas que respecter Bâle II, elle allait bien au-delà, avec un ratio de fonds propres durs de 11% au moment de sa faillite, contre 4% exigés par Bâle II, et 7,5% par Bâle III (avec une définition plus stricte toutefois).
Les régulateurs devraient se concentrer d'abord sur les grands établissements, soit la vingtaine soumis aux "tests de résistance" de 2009. "L'accord représente un renforcement important des normes prudentielles pour les banques de grande taille et actives à l'international", ont-ils souligné.
Dans les mois qui ont précédé la signature de cet accord, le secrétaire au Trésor Timothy Geithner avait expliqué que les Etats-Unis étaient ravis de Bâle III.
Début août, il disait vouloir "une concurrence sur un pied d'égalité" entre les banques américaines "et celles d'Europe, du Japon, de Chine et des marchés émergents". Bâle III devait le permettre "en imposant des normes mondiales élevées et en empêchant une course au moins-disant réglementaire de se dérouler en dehors des Etats-Unis".
D'après les Européens, les émissaires de Washington avaient même dans la négociation des exigences très dures, traumatisés par "leur" crise financière, celle des prêts immobiliers à risque ("subprime"). Toutes n'auront pas été entendues.
Les Etats-Unis avaient devancé l'accord international avec la réforme de la régulation bancaire adoptée en juillet. Celle-ci oblige les régulateurs à imposer des normes de fonds propres qui "couvrent un minimum les risques provenant de volumes considérables d'activité dans les dérivés" et d'autres produits à risque.
Mais les ratios restent à déterminer.
Quels qu'ils soient, les grandes banques assurent avoir les moyens de faire face. Les normes de Bâle III "semblent raisonnables", a estimé le directeur général de Bank of America (BofA) Brian Moynihan, lors d'une conférence d'analystes.
"Nous ne pensons pas vraiment à ce stade que c'est un problème pour nous", a souligné le directeur financier de Wells Fargo, Howard Atkins, interrogé lors d'une autre conférence d'analystes sur le resserrement de la définition des actifs pouvant être comptabilisés dans les fonds propres.