Ruth Flowers, la "Mamy Gaga" qui a fait de l'électro sa fontaine de jouvence


Samedi 13 Novembre 2010 - 11:09
AFP


Los Angeles - Lady Gaga n'a qu'à bien se tenir... A 69 ans, Ruth Flowers, alias "Mamy Rock", écume les clubs de la planète les doigts sur les platines et mixe à tout va pour des hordes de jeunes clubbers "qui ont souvent mauvaise presse alors qu'ils sont tout simplement formidables".


Ruth Flowers
Ruth Flowers
Oubliez les clichés, la maison de retraite, les après-midi devant la télé et le tricot pour le petit dernier. Le quotidien de Ruth Flowers, une pimpante Britannique originaire de Bristol, c'est voyager en avion à travers l'Europe, s'immerger dans des montagnes de décibels et mixer jusqu'au bout de la nuit.

"Je suis encore réveillée quand les jeunes autour de moi commencent à fatiguer", affirme Mamy Rock à l'AFP. "J'ai beaucoup de chance car je suis en bonne santé. Si j'avais les problèmes de beaucoup de personnes de mon âge, je ne pourrais pas faire tout ça", ajoute-t-elle.

Comme par exemple venir à Los Angeles enregistrer "69", son nouveau single, et assurer sa première prestation américaine, dans un festival d'électro à Anaheim, au sud de la mégalopole californienne. La soirée, devant 3.000 jeunes, a eu un tel succès que Ruth a été invitée à mixer à New York le 29 novembre, avant de s'envoler en fin d'année vers la Chine et le Japon.

Issue d'une famille de musiciens, Ruth Flowers a toujours chanté et été au contact de la musique. Mais une fois mariée, elle se consacre avec son mari à sa boutique de tissus et connaît "une vie merveilleuse et sans regrets".

Après une retraite de dix ans au Portugal, Ruth devient veuve et l'ennui commence à poindre. C'est alors que l'électro entre dans sa vie.

"J'étais allée à l'anniversaire de mon petit-fils", raconte-t-elle. "Après la fête, il m'a emmenée avec ses amis dans une discothèque. J'ai été très impressionnée par la joie et l'énergie" du lieu, dit-elle.

"J'ai dit à mon petit-fils: +Tu sais mon chéri, peut-être que je pourrais faire ça!+ Et il m'a répondu: +Ce serait trop cool!+".

Ce n'est alors qu'une idée mais très vite, par une connaissance commune, Ruth Flowers rencontre un producteur français, Aurélien Simon, qui lui détaille à Londres "son projet de lancer une +mamy+ DJ. Je lui ai dit que c'était l'idée la plus folle que j'avais jamais entendue", sourit-elle.

Elle reconnaît que les débuts ont été "difficiles", notamment cô té technique. "Je ne suis pas une grande technicienne, je suis d'un autre âge", dit-elle. Mais elle s'accroche, fait ses gammes et "voyage à Paris de nombreuses fois pour apprendre à mixer"... et atterrit en 2009 au Festival de Cannes pour mixer devant Mariah Carey et Lenny Kravitz.

"J'étais stupéfaite. Je me tenais là et je me disais: +Mon Dieu, qu'est-ce que je fais là?+ Mais l'accueil a été extraordinaire, et les jeunes ont été formidables. Je ne pensais pas qu'ils allaient m'accepter, mais ils voulaient tous que je sois leur grand-mère!".

Dans la foulée de Cannes, les engagements se succèdent et Mamy Rock court l'Europe, "lookée" de pied en cap avec ses amples t-shirts aux logos phosphorescents, ses vestes scintillantes, ses baskets dorées, ses immenses lunettes noires, ses multiples bijoux et sa crinière blanche.

Excentrique, Mamy Rock ? "Moi, ça ne me paraît pas si étrange car j'ai toujours été un peu différente", dit-elle. "Je ne me trouve pas exceptionnelle, je ne vois pas pourquoi les gens pensent cela". Tout au plus concède-t-elle, du bout des lèvres, être "un peu différente de la grand-mère moyenne".

Quant à ses goûts musicaux, ils sont éclectiques. Elle mélange Daft Punk ou David Guetta avec James Brown, les Rolling Stones ou un remix de Lady Gaga. Sa seule règle: "Si j'aime, je prends".


           

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