Saint-Etienne-du-Rouvray: journée de jeûne et de prière


Vendredi 29 Juillet 2016 - 10:12
AFP


Traumatisés par l'assassinat d'un prêtre dans l'église de Saint-Étienne-du-Rouvray, les catholiques de France observent vendredi une journée de jeûne et de prière pour la paix dans le monde, au lendemain de la diffusion d'une nouvelle vidéo de l'un des tueurs dans laquelle il menace la France.


"Aucun Dieu, qui a créé la vie, ne peut nous demander de nous entretuer. Nous voulons marcher ensemble dans la confiance et le respect, construire des projets communs", affirme le président de la Conférence des évêques, Mgr Georges Pontier.

Le Conseil français du culte musulman (CFCM) de son côté a appelé jeudi responsables de mosquées, imams et fidèles, à se rendre dimanche à la messe dans une église proche de chez eux, pour exprimer "solidarité et compassion" après "le lâche assassinat" du Père Jacques Hamel, 86 ans.

Jeudi soir, quelque 3.500 personnes, selon la préfecture, se sont rassemblées dans un parc de la commune en mémoire du prêtre égorgé, dont les obsèques seront célébrées mardi à 14H00 à la cathédrale de Rouen.

Côté enquête, Abdel Malik Petitjean, Savoyard de 19 ans né dans les Vosges, a été formellement identifié. Sa carte d'identité avait été retrouvée au domicile du premier tueur, Adel Kermiche, un Français de 19 ans.

Il apparaît dans une vidéo diffusée jeudi soir par un organe de propagande du groupe Etat islamique, l'agence Amaq, selon le centre américain de surveillance de sites jihadistes SITE.

Dans cet enregistrement de 2 minutes 26 secondes, on le voit vêtu d'un polo rayé vert et blanc, parler apparemment seul à la caméra depuis l'intérieur d'un logement. Il profère des menaces en français, entrecoupé de phrases en arabe, à l'encontre de la France et s'adresse directement à François Hollande et à Manuel Valls.

Mercredi, l'EI avait diffusé une première vidéo des deux tueurs, barbus, prêtant allégeance au chef du groupe jihadiste Abou Bakr al-Baghdadi.

- Fiché S mais inconnu -

Contrairement à Kermiche, qui avait été en détention pour avoir tenté à deux reprises d'aller en Syrie en 2015 et qui était sous bracelet électronique depuis sa sortie de prison en mars, Petitjean n'était pas connu de la justice. Il était toutefois apparu très récemment dans les radars des services antiterroristes: il avait une fiche S pour radicalisation depuis le 29 juin, soupçonné d'avoir à son tour voulu se rendre en Syrie, selon une source proche de l'enquête. Il était allé en Turquie le 10 juin, mais en était revenu dès le lendemain, Ankara ne le signalant que plus tard, à la fin juin, aux autorités françaises.

Ce second tueur était en outre vraisemblablement recherché depuis le 22 juillet, soit quatre jours avant l'attentat. Un service étranger avait alerté l'Unité de coordination de la lutte antiterroriste (Uclat) qu'un homme, à l'identité inconnue, "serait prêt à participer à un attentat sur le territoire national", information accompagnée d'une photo dont les enquêteurs trouvent à présent qu'elle ressemble fortement à Petitjean.

Trois personnes de son entourage familial ont été placées en garde à vue mercredi.

Cet attentat, survenu moins de deux semaines après l'attaque au camion qui a fait 84 morts à Nice, a fait surgir de nouvelles polémiques, en particulier sur la riposte juridique et politique à la menace terroriste.

La lutte contre le terrorisme ne doit pas être synonyme d'une "guantanamoïsation" du droit français, a réagi le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas aux critiques de la droite. Mais pour l'ex-président Nicolas Sarkozy, "le refus du débat juridique au prétexte qu'il y a une Constitution, c'est de l'argutie".

De son côté, l'Assemblée de Corse a demandé à l'Etat de fermer les lieux de culte musulman fondamentalistes dans l'île, quelques heures après une mise en garde du FLNC aux "islamistes radicaux", menacés de "réponse déterminée, sans aucun état d'âme" en cas d'attaque.

Face à la multiplication des attentats, François Hollande a officialisé la constitution d'une Garde nationale qui sera "bâtie à partir des réserves opérationnelles existantes", selon des modalités encore à définir.


           

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