Tard mercredi, M. Erdogan a annoncé après une rencontre avec le chef de l'Etat, Abdullah Gül, avoir remplacé près de la moitié de son gouvernement après la démission de trois ministres clé mis en cause dans un scandale politico-financier majeur, perçu comme un "séisme" politique.
Dans la soirée, des manifestations appelant à la démission du gouvernement ont eu lieu dans plusieurs villes du pays dont Istanbul et Ankara.
A Istanbul, près de 5.000 protestataires ont été violemment dispersés par la police après des incidents dans le quartier de Kadikoy, sur la rive asiatique d'Istanbul.
Les manifestants ont scandé des slogans hostiles à Erdogan, qui affronte son plus grand défi depuis que l'élite islamo-conservatrice qu'il dirige sans partage a pris les rênes du pays en 2002.
"La corruption est partout!", "La résistance est partout!", ont scandé les manifestants, pour la plupart des jeunes, reprenant des slogans utilisés lors de la vague de contestation sans précédent qui a secoué le pays pendant les trois premières semaines de juin.
D'autres rassemblements se sont déroulés à Ankara et à Izmir (ouest).
Des appels à manifester ont par ailleurs été lancé pour vendredi soir sur la place Taksim d'Istanbul, coeur de la contestation de l'été dernier.
La journée de mercredi a été marquée par la démission des ministres de l'Intérieur, de l'Economie et de l'Environnement dont les fils ont été mis en cause dans une affaire de corruption.
Parmi les ministres remplacés figure celui des Affaires européennes, Egemen Bagis, dont le nom a été mentionné dans le dossier de corruption présumée, mais qui n'a pas démissionné.
Immédiatement après l'annonce de sa démission, Erdogan Bayraktar, ministre de l'Environnement, a réclamé le départ de M. Erdogan, une mise en cause inédite dans son propre camp.
"Pour le bien de cette nation et de ce pays, je crois que le Premier ministre devrait lui aussi démissionner", a dit M. Bayraktar, en faisant remarquer que le chef de l'exécutif avait avalisé les lucratifs projets de promotion immobilière mentionnés dans l'enquête.
Celle-ci, qui concerne particulièrement le directeur général de la banque publique Halkbank et des soupçons de trafic illicite d'or vers l'Iran, des fraudes et malversations, a fragilisé M. Erdogan.
Les observateurs ont fait le lien entre les remous actuels et la guerre qui oppose désormais, après une série de fractures, le Premier ministre à son ex-allié, l'influent prédicateur Fethullah Gülen, exilé aux Etats-Unis, à la tête d'une toute-puissante confrérie religieuse.
M. Erdogan avait répliqué à la vague d'arrestations frappant son entourage par une grande purge dans la police, bastion de la confrérie tout comme la magistrature. Plusieurs centaines de hauts gradés ont ainsi été limogés à travers le pays.
La guerre entre islamistes s'envenimera
Aux yeux des experts, la guerre fratricide entres islamistes ne peut désormais que s'envenimer après la décision très contestée en novembre du gouvernement de fermer certaines écoles privées, manne financière de la confrérie.
"Il n'y aura pas de trêve, au contraire cette guerre deviendra de plus en plus violente pour virer à un combat de survie de chacune des parties", souligne Rusen Cakir, éditorialiste libéral spécialiste du Parti de la justice et du développement (AKP) de M. Erdogan et de la confrérie Gülen.
Mercredi devant les cadres de son parti, M. Erdogan a continué de présenter l'affaire comme un "complot" orchestré depuis l'étranger visant à semer la discorde en Turquie et de déstabiliser son gouvernement.
Selon le journal Milliyet, le Premier ministre a confié à des journalistes que les procureurs instruisant l'enquête en cours ambitionnaient de remonter jusqu'à ses propres fils, à la tête de grandes entreprises, et de là jusqu'à lui-même. "La cible principale de cette opération c'est moi", a-t-il dit.
Profitant de ce coup porté au gouvernement, les chefs de l'opposition parlementaire ont réclamé la démission d'Erdogan, estimant qu'il ne pouvait plus gouverner.
Toutefois de l'avis général, l'enquête anticorruption en cours et ses ramifications politiques pourraient effectivement effriter le soutien populaire dont jouit l'AKP, sans pour autant le menacer dans l'immédiat et ce à l'approche d'une année électorale avec des municipales test pour le régime en mars et une présidentielle en été.
Dans la soirée, des manifestations appelant à la démission du gouvernement ont eu lieu dans plusieurs villes du pays dont Istanbul et Ankara.
A Istanbul, près de 5.000 protestataires ont été violemment dispersés par la police après des incidents dans le quartier de Kadikoy, sur la rive asiatique d'Istanbul.
Les manifestants ont scandé des slogans hostiles à Erdogan, qui affronte son plus grand défi depuis que l'élite islamo-conservatrice qu'il dirige sans partage a pris les rênes du pays en 2002.
"La corruption est partout!", "La résistance est partout!", ont scandé les manifestants, pour la plupart des jeunes, reprenant des slogans utilisés lors de la vague de contestation sans précédent qui a secoué le pays pendant les trois premières semaines de juin.
D'autres rassemblements se sont déroulés à Ankara et à Izmir (ouest).
Des appels à manifester ont par ailleurs été lancé pour vendredi soir sur la place Taksim d'Istanbul, coeur de la contestation de l'été dernier.
La journée de mercredi a été marquée par la démission des ministres de l'Intérieur, de l'Economie et de l'Environnement dont les fils ont été mis en cause dans une affaire de corruption.
Parmi les ministres remplacés figure celui des Affaires européennes, Egemen Bagis, dont le nom a été mentionné dans le dossier de corruption présumée, mais qui n'a pas démissionné.
Immédiatement après l'annonce de sa démission, Erdogan Bayraktar, ministre de l'Environnement, a réclamé le départ de M. Erdogan, une mise en cause inédite dans son propre camp.
"Pour le bien de cette nation et de ce pays, je crois que le Premier ministre devrait lui aussi démissionner", a dit M. Bayraktar, en faisant remarquer que le chef de l'exécutif avait avalisé les lucratifs projets de promotion immobilière mentionnés dans l'enquête.
Celle-ci, qui concerne particulièrement le directeur général de la banque publique Halkbank et des soupçons de trafic illicite d'or vers l'Iran, des fraudes et malversations, a fragilisé M. Erdogan.
Les observateurs ont fait le lien entre les remous actuels et la guerre qui oppose désormais, après une série de fractures, le Premier ministre à son ex-allié, l'influent prédicateur Fethullah Gülen, exilé aux Etats-Unis, à la tête d'une toute-puissante confrérie religieuse.
M. Erdogan avait répliqué à la vague d'arrestations frappant son entourage par une grande purge dans la police, bastion de la confrérie tout comme la magistrature. Plusieurs centaines de hauts gradés ont ainsi été limogés à travers le pays.
La guerre entre islamistes s'envenimera
Aux yeux des experts, la guerre fratricide entres islamistes ne peut désormais que s'envenimer après la décision très contestée en novembre du gouvernement de fermer certaines écoles privées, manne financière de la confrérie.
"Il n'y aura pas de trêve, au contraire cette guerre deviendra de plus en plus violente pour virer à un combat de survie de chacune des parties", souligne Rusen Cakir, éditorialiste libéral spécialiste du Parti de la justice et du développement (AKP) de M. Erdogan et de la confrérie Gülen.
Mercredi devant les cadres de son parti, M. Erdogan a continué de présenter l'affaire comme un "complot" orchestré depuis l'étranger visant à semer la discorde en Turquie et de déstabiliser son gouvernement.
Selon le journal Milliyet, le Premier ministre a confié à des journalistes que les procureurs instruisant l'enquête en cours ambitionnaient de remonter jusqu'à ses propres fils, à la tête de grandes entreprises, et de là jusqu'à lui-même. "La cible principale de cette opération c'est moi", a-t-il dit.
Profitant de ce coup porté au gouvernement, les chefs de l'opposition parlementaire ont réclamé la démission d'Erdogan, estimant qu'il ne pouvait plus gouverner.
Toutefois de l'avis général, l'enquête anticorruption en cours et ses ramifications politiques pourraient effectivement effriter le soutien populaire dont jouit l'AKP, sans pour autant le menacer dans l'immédiat et ce à l'approche d'une année électorale avec des municipales test pour le régime en mars et une présidentielle en été.