Schwarzenegger s'essaie à la nuance et la complexité dans "Sabotage"


Jeudi 27 Mars 2014 - 10:31
AFP


Los Angeles - Abonné de son propre aveu aux rôles "noir et blanc", Arnold Schwarzenegger se lance un nouveau défi dans "Sabotage", en incarnant un personnage plus complexe et nuancé qu'à son habitude, sans pour autant renoncer à l'action et à la violence.


"Sabotage", qui sort vendredi en Amérique du Nord (le 10 avril en Suisse et le 7 mai en France et en Belgique), est réalisé par David Ayer, auteur du récent "End of Watch" et scénariste de "Fast and Furious", "Training Day" ou "S.W.A.T. unité d'élite".

A 66 ans, l'éternel Terminator y incarne Breacher, le chef d'une unité spéciale de l'agence américaine anti-drogue, dont les membres, pas toujours très fréquentables, sont sauvagement assassinés les uns après les autres.

S'il passe toujours une bonne partie du film une arme à la main et en mode commando, son personnage est aussi émouvant, obsédé par un passé tragique, et témoigne d'une tendresse paternelle pour son unité -- où l'on retrouve notamment Sam Worthington, Joe Manganiello, Josh Holloway et Mireille Enos.

"Je n'ai jamais joué un rôle comme celui-là", a déclaré Scwharzie, détendu et en forme olympique, lors d'une conférence de presse à Beverly Hills. "Mes personnages sont généralement noir et blanc. Je suis le bon, ils sont les méchants, on saupoudre avec un peu d'humour et c'est plié".

"Je trouvais que ce serait vraiment formidable d'être mis au défi de cette manière", a-t-il ajouté.

"Quand on s'est rencontrés, David avait toute une liste de choses qu'il voulait me faire faire", raconte-t-il. "J'ai apprécié qu'il me pousse ainsi car parfois, les réalisateurs sont intimidés quand ils me rencontrent".

- "Nouvelle version d'Arnold" -

David Ayer, 45 ans, tenant du réalisme au cinéma, était impatient de mettre l'ex-Monsieur Univers à l'épreuve.

Le fim "montre une nouvelle version d'Arnold. Voilà un homme qui a eu une longue carrière et qui a joué dans de nombreux films à succès. Avoir l'opportunité de lui faire exprimer de nouvelles choses, c'était un formidable défi", explique le cinéaste à l'AFP.

Après avoir raccroché son costume de gouverneur de Californie en 2011, "Arnie" a replongé dans le cinéma avec gourmandise, enchaînant "Expendables: unité spéciale" 1 et 2, "Le dernier rempart" et "Evasion". Il a quatre autres films en préparation, notamment "Terminator: Genesis", où il retrouvera le rôle de cyborg qui l'a rendu célèbre.

"Les gens adorent le voir comme un homme fort, un leader. J'ai respecté ça, mais j'ai aussi voulu le montrer d'une nouvelle manière, avec une âme, un coeur, de la tristesse et de la complexité", poursuit David Ayer.

Pour Schwarznegger cela impliquait aussi de mettre ses vieilles habitudes au placard.

"Il y avait l'entraînement au maniement des armes", raconte l'acteur. "J'ai dit: +Pourquoi aurais-je besoin d'un entraînement? J'ai eu plus d'armes en main et j'ai tué plus de monde que quiconque dans l'histoire du cinéma+. David m'a dit: +Va voir (l'unité d'élite) SWAT de Los Angeles et tu comprendras+".

"Je pense que cette préparation était fantastique", reconnaît-il aujourd'hui. "Je viens d'un monde (la musculation) où la répétition (des mouvements) est reine. Plus vous faites de répétitions, plus vous êtes performant. Donc j'ai cru (David) quand il disait que plus j'irais voir les SWAT, meilleur je serais pendant le tournage".

"C'est exactement ce qui est arrivé. (Les SWAT) ne tiennent pas leur arme de la même façon que les militaires ou les héros de films d'action. Cette authenticité était vraiment importante", dit-il.

Les quelques moments d'introspection n'empêchent pas le film d'être globalement survitaminé et extrêmement violent, notamment dans la représentation des corps mutilés par le mystérieux assassin.

"C'est une sorte d'hommage aux films avec lesquels j'ai grandi et aux réalisateurs comme Brian De Palma, Walter Hill ou Sam Peckinpah, qui faisaient des films brutaux et masculins", explique le cinéaste.

Selon lui, le sujet de la violence est devenu "politique: s'il n'y a pas de violence dans les films, il n'y aura plus de violence dans le monde. Je ne crois pas à cela", dit-il. "Les jeux vidéo avec lesquels jouent nos enfants sont infiniment plus violents que tout ce que l'on peut voir dans ce film".


           

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