Scorsese et DiCaprio, stars de la Berlinale pour un sombre polar


Samedi 13 Février 2010 - 12:53
AFP


Bérlin - Les Américains Martin Scorsese et Leonardo DiCaprio apportaient samedi à la Berlinale sa touche hollywoodienne, en foulant le tapis rouge pour "Shutter Island", un polar aux confins du film d'horreur.


Leonardo DiCaprio et Martin Scorsese
Leonardo DiCaprio et Martin Scorsese
Tiré d'un roman de Dennis Lehane, ce film sombre présenté en première mondiale, hors compétition, suit DiCaprio enquêtant sur la disparition d'une femme, dans une île-prison où sont enfermés de dangereux aliénés.

L'auteur oscarisé des "Infiltrés", "Raging Bull" ou "Gangs of New York" et son comédien fétiche sont les deux principales vedettes américaines du 60e festival international du film de Berlin qui se tient jusqu'au 21 février.

Car cette édition anniversaire qui s'est ouverte sur un modeste mélodrame familial signé par le Chinois Wang Quan'an, lauréat de l'Ours d'or 2007, mise principalement sur de jeunes auteurs peu ou pas connus.

Le flamboyant "Shutter Island" est un hommage aux films noirs des années 1950, un polar subtilement manipulateur adapté d'une histoire imaginée par Dennis Lehane -- dont Clint Eastwood a porté à l'écran "Mystic River" et Ben Affleck "Gone, Baby Gone" -- aussi coproducteur de ce long métrage.

Le policier Teddy Daniels (Leonardo DiCaprio) part enquêter avec son coéquipier (Mark Ruffalo) sur une île qui abrite un hô pital psychiatrique de haute sécurité, conçu pour accueillir de dangereux criminels.

Alors qu'une mère homicide a disparu, les dirigeants de l'hô pital, le Dr Cawley (Ben Kingsley) et le Dr Naehring (Max von Sydow), semblent vouloir garder secrète une partie de leur travail sur l'île.

L'enquête policière est ici le fil conducteur d'une histoire à double lecture qui est aussi une plongée dans la douloureuse psyché d'un homme.

Car Teddy est hanté par de terribles images du camp nazi de Dachau dont il participa à la libération en tant que jeune soldat, mais aussi par le souvenir de sa femme (Michelle Williams) disparue.

"Marty et moi, pendant le tournage, au fur et à mesure que nous entrions dans le passé du personnage, nous nous sommes rendu compte à quel point le jeu allait être complexe. Il est vrai que certaines scènes ont été extrêmement émotionnelles", avait déclaré Leonardo DiCaprio au début du mois à Paris.

"Dans Shutter Island, nous savions que nous pouvions vraiment repousser nos limites. On ne s'est pas rendu compte au départ, à quel point on allait les repousser !", avait affirmé à ses cô tés Martin Scorsese, qui le dirige pour la quatrième fois.

Ce voyage intérieur émaillé de visions cauchemardesques s'entremêle au récit à suspense pour lequel Scorsese convoque les codes du polar, mais aussi du film d'horreur: expéditions nocturnes sous l'orage, cimetière, éclairs, ombres...

Ces effets un peu appuyés sont soulignés par la bande originale qui mêle des extraits d'une musique symphonique contemporaine souvent tonitruante et redondante par rapport à l'action.

Scorsese reconstitue des années 1950 à l'ambiance oppressante, marquées par l'empreinte de la Seconde guerre mondiale, grâce aux décors de Dante Ferretti, le collaborateur de Fellini -- deux fois oscarisé, notamment pour "Aviator".

Il dépeint aussi une psychiatrie aux méthodes inhumaines, où l'usage de drogues, la lobotomie et l'expérimentation à outrance sont la norme.


           

Nouveau commentaire :

Actus | Economie | Cultures | Médias | Magazine | Divertissement