"Au lieu de me foutre au lit et de boire un coup, tout ça m'a donné la pêche. J'ai perdu 20 kilos, j'ai arrêté de faire la sieste et je lance +Siné hebdo+", raconte à l'AFP Maurice Sinet, connu sous son pseudo "Siné", et qui a été au centre d'une vive polémique cet été.
Taxé d'antisémitisme, ce qu'il réfute, il avait été écarté en juillet de Charlie Hebdo, par le directeur de la publication Philippe Val. L'affaire avait agité les milieux intellectuels et l'internet, partagés entre partisans du dessinateur ou de Philippe Val.
Elle était partie d'une chronique de Siné publiée le 2 juillet. Dans celle-ci, il ironisait sur l'éventualité de la conversion au judaïsme de Jean Sarkozy avant son mariage avec la fille du fondateur des magasins Darty.
Dans l'ex-salon de sa maison, devenu salle de réunion, trône le premier numéro de l'hebdomadaire.
En Une, sur fond vert, un bonhomme affiche un grand sourire, il dit "encore moi!" et lève le majeur. "Le doigt d'honneur, c'est pour Val!", s'exclame Siné, avouant avoir été "blessé" par cette affaire.
Le dessinateur, qui fêtera à la fin de l'année ses 80 ans, dit avoir été "déçu par le comportement de tous" à Charlie Hebdo. "A part Willem, même pas un coup de fil pour dire +ça nous fait chier que tu t'en ailles+", déplore-t-il.
Sur la polémique: "Val a appelé tous ses potes et ils ont monté un coup", juge-t-il.
Quant à la plainte de la Licra pour "incitation à la haine raciale", "elle n'est pas fondée", estime-t-il.
L'utilisation des mots "Philippe Val" et "Charlie Hebdo" est défendue dans la maison et dans le journal: "il y a une tirelire, les gens doivent y jeter une pièce à chaque fois qu'ils prononcent l'un des deux gros mots!", plaisante-t-il, en secouant une boîte contenant quelques pièces.
Le nouveau journal est "une réaction à l'affaire, mais pas seulement: tous les gens qui y ont participé ne sont pas contre Val", assure Siné qui juge qu'"il n'y a plus de journal où on peut s'exprimer librement". Parmi les collaborateurs, il cite l'Israélien d'extrême-gauche Michel Warschawski, Normand Baillargeon, qui donne "un cours d'anarchie" dans ce numéro, le dessinateur Etienne Delessert, Geluck "qui se lâche", Bedos, Tardi...
La ligne éditoriale? "On tape sur tout ce qui nous dérange et tous les emmerdeurs; tout ce qu'on va faire, c'est éviter les procès", explique Siné.
Pour financer "Siné hebdo", Siné, qui a les titres de directeur de la publication et gérant d'édition, et son épouse Catherine Sinet, rédactrice en chef, ont "cassé (leur) assurance-vie".
"On est allé voir notre banquière, qui avait signé le manifeste pro-Siné. Elle a dit qu'elle était avec nous et nous a autorisé d'être à découvert", raconte le dessinateur. Parmi les collaborateurs, "personne m'a demandé combien il allait être payé, et c'est heureusement!", lance Siné, ajoutant que l'imprimeur lui avait fait crédit.
"Siné hebdo" va sortir le mercredi, comme "Charlie Hebdo", au même prix de 2 euros. "J'espère que les gens vont confondre et que s'ils n'ont pas de fric, ils prendront le mien", explique Siné, qui dit avoir "un rêve": "refiler le bébé à quelque jeune et je garderais juste un petit coin" pour écrire.
Taxé d'antisémitisme, ce qu'il réfute, il avait été écarté en juillet de Charlie Hebdo, par le directeur de la publication Philippe Val. L'affaire avait agité les milieux intellectuels et l'internet, partagés entre partisans du dessinateur ou de Philippe Val.
Elle était partie d'une chronique de Siné publiée le 2 juillet. Dans celle-ci, il ironisait sur l'éventualité de la conversion au judaïsme de Jean Sarkozy avant son mariage avec la fille du fondateur des magasins Darty.
Dans l'ex-salon de sa maison, devenu salle de réunion, trône le premier numéro de l'hebdomadaire.
En Une, sur fond vert, un bonhomme affiche un grand sourire, il dit "encore moi!" et lève le majeur. "Le doigt d'honneur, c'est pour Val!", s'exclame Siné, avouant avoir été "blessé" par cette affaire.
Le dessinateur, qui fêtera à la fin de l'année ses 80 ans, dit avoir été "déçu par le comportement de tous" à Charlie Hebdo. "A part Willem, même pas un coup de fil pour dire +ça nous fait chier que tu t'en ailles+", déplore-t-il.
Sur la polémique: "Val a appelé tous ses potes et ils ont monté un coup", juge-t-il.
Quant à la plainte de la Licra pour "incitation à la haine raciale", "elle n'est pas fondée", estime-t-il.
L'utilisation des mots "Philippe Val" et "Charlie Hebdo" est défendue dans la maison et dans le journal: "il y a une tirelire, les gens doivent y jeter une pièce à chaque fois qu'ils prononcent l'un des deux gros mots!", plaisante-t-il, en secouant une boîte contenant quelques pièces.
Le nouveau journal est "une réaction à l'affaire, mais pas seulement: tous les gens qui y ont participé ne sont pas contre Val", assure Siné qui juge qu'"il n'y a plus de journal où on peut s'exprimer librement". Parmi les collaborateurs, il cite l'Israélien d'extrême-gauche Michel Warschawski, Normand Baillargeon, qui donne "un cours d'anarchie" dans ce numéro, le dessinateur Etienne Delessert, Geluck "qui se lâche", Bedos, Tardi...
La ligne éditoriale? "On tape sur tout ce qui nous dérange et tous les emmerdeurs; tout ce qu'on va faire, c'est éviter les procès", explique Siné.
Pour financer "Siné hebdo", Siné, qui a les titres de directeur de la publication et gérant d'édition, et son épouse Catherine Sinet, rédactrice en chef, ont "cassé (leur) assurance-vie".
"On est allé voir notre banquière, qui avait signé le manifeste pro-Siné. Elle a dit qu'elle était avec nous et nous a autorisé d'être à découvert", raconte le dessinateur. Parmi les collaborateurs, "personne m'a demandé combien il allait être payé, et c'est heureusement!", lance Siné, ajoutant que l'imprimeur lui avait fait crédit.
"Siné hebdo" va sortir le mercredi, comme "Charlie Hebdo", au même prix de 2 euros. "J'espère que les gens vont confondre et que s'ils n'ont pas de fric, ils prendront le mien", explique Siné, qui dit avoir "un rêve": "refiler le bébé à quelque jeune et je garderais juste un petit coin" pour écrire.