Sixième jour de canicule en Europe, la France suffoque


Samedi 29 Juin 2019 - 10:20
AFP


​Paris - La France, qui avait battu vendredi son record absolu de température, va de nouveau connaître samedi de fortes chaleurs en particulier à Paris, au sixième jour d'une canicule qui accable une grande partie de l'Europe occidentale.


Cette canicule d'une intensité exceptionnelle pour un mois de juin provoque incendies et victimes en France, en Italie et en Espagne.

Pour la première fois depuis le début des relevés météo au XIXe siècle, Météo-France a enregistré vendredi 45,9°C dans le Gard, l'un des quatre départements du sud de la France que l'institut météorologiques avait placés en "vigilance canicule rouge", l'alerte maximale.

Ce nouveau record a pulvérisé les 44,1°C enregistrés en août 2003 dans le même département. Selon Météo-France, cette chaleur est comparable à celle "que l'on atteint lors d'une journée d'août normale dans la Vallée de la Mort" en Californie.

Une soixantaine d'incendies liés à la chaleur intense ont été déclarés, qui ont ravagé plus de 600 ha et une dizaine de maisons et ont mobilisé 750 pompiers.

Météo-France a levé samedi matin la "vigilance rouge" dans les quatre départements du sud où elle l'avait instaurée. La "vigilance orange" concerne 80 départements, contre 75 la veille.

Les très fortes chaleurs venues du Sahara remontent vers la moitié nord de la France, et la région de Paris connaîtra son jour le plus torride de la semaine "avec 36 à 38 degrés au maximum de la journée", prévoit Météo-France, qui annonce "une journée très chaude sur une large bande centrale" du pays.

L'institut attend localement 40°C dans l'arrière-pays méditerranéen. "Sur le reste du pays, les températures atteindront 35 à 39 degrés sur la plupart des régions", selon Météo-France.

La France reste traumatisée par la canicule de 2003, qui avait provoqué quelque 15.000 décès.

C'est dans l'ouest du pays qu'est décédée la première victime française de cette vague de chaleur qui frappe plusieurs pays européens: un couvreur de 33 ans a fait un malaise fatal alors qu'il travaillait sur un toit par 35 degrés à l'ombre, près de Rennes.

Deux personnes ont également péri en Espagne, où les températures dépassent souvent les 40 degrés. Un jeune de 17 ans qui moissonnait en Andalousie (sud) a succombé à la suite d'un "coup de chaleur" et un homme de 93 ans s'est écroulé jeudi dans le centre de Valladolid (nord), lui aussi victime d'un "coup de chaleur".

Autre conséquence de la canicule, 34 des 50 provinces d'Espagne ont été placées en alerte incendie, en particulier la Catalogne où un incendie a dévasté 6.500 hectares avant que son avancée ne soit contenue par les pompiers.

La vague de chaleur devait durer jusqu'à samedi dans la plus grande partie de l'Espagne. Seules les régions du nord-ouest, les Asturies et la Galice, sont épargnées, de même que le Portugal voisin.

En Italie, les médias ont signalé le décès, vendredi, d'un ouvrier de 60 ans qui avait fait la veille un malaise alors qu'il travaillait sur un échafaudage à Rimini, sur la côte adriatique. Le premier mort dû à cette canicule, un sans-abri de 72 ans, avait succombé jeudi à Milan.

Des températures élevées étaient encore attendues en Italie pour la journée de samedi: en moyenne 35°C en Toscane et dans le Latium, dans l'ouest, 34°C dans le Piémont et en Lombardie, dans le nord.

Les records pour un mois de juin tombent régulièrement depuis le début de cette vague de chaleur qui affecte une grande partie de l'Europe: jusqu'à 40°C dans le Piémont, en Italie, et déjà 38,9°C enregistré jeudi en République tchèque ou 38,6°C en Allemagne.

Ce mois de juin est supérieur de 4,4°C à la moyenne des températures pour la période de référence 1981-2010.

En Suisse, les chemins de fer CFF ont arrosé les rails pour éviter que ne se reproduisent les déformations survenues jeudi. Une autre approche, également appliquée lors de précédentes canicules, consiste à peindre les rails en blanc.

En France aussi, la canicule met les voies ferrées à rude épreuve et le risque de déformation des rails oblige la compagnie ferroviaire (SNCF) à ralentir de nombreux trains.

Le réseau "est soumis à des sollicitations tout à fait exceptionnelles", et si on peut éviter de se déplacer en train, "il faut le faire", a déclaré la ministre des Transports, Elisabeth Borne.


           

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