Superordinateurs : l'eau remplace l'air


Samedi 21 Mars 2009 - 21:21
RIA Novosti


Un système de refroidissement utilisant l'eau sera mis en oeuvre sur le nouveau superordinateur que préparent les chercheurs russes et biélorusses, rapporte le site nkj.ru. Des ingénieurs russes et biélorusses travaillent à la création d'un superordinateur de la quatrième génération de la famille des SKIF.


Superordinateurs : l'eau remplace l'air
Cette machine aura une puissance de calcul de 0,5 à 5 petaflops. Autrement dit, elle sera capable de réaliser 5x10 puissances 15 opérations à la seconde. Soit de 10 à 100 fois plus que le dernier superordinateur de troisième génération, mis en service en 2008 à l'Université d'Etat de Moscou (MGOu).
A la base de ce supercalculateur se trouvent des cartes. Sur chacune d'entre elles doivent prendre place deux processeurs multicoeurs Intel Xeon, 6 à 12 GB de mémoire, ainsi qu'un module assurant la communication avec les autres cartes. Celles-ci doivent être associées très étroitement. Leur nombre et leur densité sont tels qu'en fonctionnement normal, les installations "chaufferont" énormément. Difficile, désormais, de recourir au traditionnel refroidissement par air assuré par des ventilateurs.
Les ingénieurs ont dû se rabattre sur une solution déjà utilisée, mais à une échelle moindre, en informatique: le refroidissement par circulation d'eau. Toute une "tuyauterie" assurant la circulation d'un fluide réfrigérant sera installée à l'intérieur des machines composant le superordinateur. Elle maintiendra leur température interne dans des limites acceptables. Cerise sur le gâteau: la consommation d'énergie nécessaire pour le refroidissement devrait être ainsi réduite de moitié. En effet, pour évacuer la chaleur produite par 1 watt de puissance, il faut dépenser 0,7 watt si le refroidissement se fait par ventilateurs, et seulement 0,37 watt s'il s'effectue par circulation d'eau.
Etant mieux refroidis, les processeurs pourront donc se trouver dans des unités plus denses. Rappelons que les cartes accueillant les processeurs sont elles-mêmes fixées sur des châssis. Les châssis sont regroupés au sein d'armoires, le superordinateur étant lui-même composé d'une association d'armoires. Les châssis ne nécessitant plus d'être ouverts pour l'aération, ils seront désormais hermétiquement clos. Le pilotage des différentes parties du superordinateur se fera par écran tactile, chaque composante de la machine (châssis, armoire) pouvant être utilisée séparément, si nécessaire. Le superordinateur sera relié par des lignes très rapides aux grands centres de recherche nationaux, afin que ses ressources puissent être partagées en réseau.
La réalisation des superordinateurs de la famille des SKIF constitue l'un des projets majeurs réalisés en commun par la Russie et la Biélorussie. Initié en 2000, ce programme a déjà donné naissance à trois générations de machines, celle installée l'an dernier au MGOu étant le plus puissant supercalculateur de Russie et de toute la CEI (Communauté des Etats indépendants). D'autres installations du même type, mais d'une puissance moindre ont été livrées. Ces ordinateurs sont construits dans des centres nationaux aux frais de l'Etat. Ils sont mis gratuitement à la disposition des utilisateurs, selon les besoins réels de ces derniers, qui s'engagent, en échange, à reverser sous la forme d'un impôt une partie des bénéfices réalisés grâce à l'utilisation des superordinateurs.


           

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